« Paul Biya, un homme d’Etat, au destin prodigieux », voilà le titre documentaire dont les personnels de l’Etat sont contraints d’assister à la projection dans la région du Sud, originaire du Chef de l’Etat. Après Maroua, Garoua, Ngaoundéré, Bamenda, Douala, Yaoundé, Bertoua, Buea Bafoussam, c’est au tour de la ville d’Ebolowa de projeter les images du film documentaire qui fait la propagande de l’homme du 6 novembre. Cette cérémonie aura lieu ce samedi 02 novembre 2024 dès 09 heures, dans la ville capitale du Sud, avec visiblement une participation obligée à tous les agents de l’Etat.
En effet, dans une manœuvre politique qui vise à rendre cet évènement populeux, certains responsables des institutions publiques dans la région auraient été chargés de prendre des mesures qu’ils jugeraient nécessaires pour amener leurs collaborateurs à assister à la projection, selon une source administrative dans la ville. Et, en ces temps de vents agités où se ressemblent étrangement info et infox autour de l’état physique et psychologique de Paul Biya et sa capacité à continuer à gérer le pays alors qu’il aura 92 ans et 10 mois en octobre 2025, chaque Camerounais ayant bénéficié du pouvoir discrétionnaire du Chef de l’Etat trouverait mieux que Paul Biya décide de lui-même s’il se retire des affaires ou pas, que d’être celui qui cause sa chute.
A défaut, il vaudrait mieux contribuer à faire croire que : « Le champion du RDPC, est en excellente forme ». Humain, il mourra un jour scande-t-on, mais en son temps! A 92 ans ou presque, certainement « le Fils de l’homme s’en va. Mais malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme est livré ». Des paroles Jésus dans le Nouveau Testament, quelques heures avant qu’il ne soit mis à mort ont bien leur sens dans ce jeu de pouvoir entre les ténèbres et la lumière.
« Zéro faute » à l’université d’Ebolowa
« Jean » du Pr Etoa Etoa, tout comme le disciple Jean a été loyal envers son maitre Jésus, voudrait certainement lui aussi démontrer sa loyauté inébranlable envers Paul BIYA, qui a fait de lui Recteur de l’Université d’Ebolowa. C’est sans doute dans cette optique qu’en prélude à la projection du film de Paul Biya ce samedi 02 novembre dans la ville, Monsieur le Recteur a mis sur pied un système qui vise à contraindre l’ensemble du personnel de l’institution universitaire dont il a la charge à participer effectivement à cette cérémonie.
Dans une correspondance, le Recteur met d’ailleurs le Directeur des affaires administratives et financières de l’institution au travail. « J’ai l’honneur de vous inviter à prendre les dispositions que vous jugerez utiles afin de contrôler l’effectivité de la participation de l’ensemble du personnel de notre institution universitaire dès 9h, le 2 novembre à la projection du film documentaire « Paul Biya, un homme d’Etat au destin prodigieux ». Un compte rendu de ces contrôles est attendu à mon cabinet le lundi 4 novembre avant 17h », peut-on lire dans la correspondance du Pr Jean Bosco Etoa Etoa signée ce vendredi, avant de fuiter dans les réseaux sociaux.
Film de Paul Biya: « Une forme de torture institutionnelle »
Pour l’heure en revanche, rien n’a fuité sur le sort sans doute triste, qui est réservé à ces agents de l’Etat qui n’oseront pas assister à cette projection du documentaire qui « propage l’idéologie du culte de la personne Biya ». Dans l’opinion susurre-t-on, les apparatchiks du régime de Yaoundé ne trouvent rien à redire sur l’acte du Recteur. « Si vous remarquez bien, la correspondance du Pr Etoa Etoa est copiée au Ministre d’Etat, Ministre de l’Enseignement supérieur. Cela signifie que le recteur, tout comme les autres responsables des administrations publiques du Sud, est dans son rôle. C’est une dynamique qui est dictée depuis le sommet de la pyramide, pour créer des foules au tour du film de Paul BIYA », explique sous anonymat un personnel à l’université de d’Ebolowa.
Selon lui, en tant que capitale de la région d’origine du Chef de l’Etat, la ville a des attentes politiques particulières. « Imaginez-vous qu’en cette période pré-électorale, après toute la mobilisation qu’on a observée dans les autres villes régionales du pays, qu’on arrive à Ebolowa, on constate que la projection du film de Paul Biya n’intéresse personne, cela donnerait des arguments aux gens d’en face pour conclure que le Chef de l’Etat est devenu impopulaire chez lui, et c’est politiquement très grave », conclut notre source.
Des manouvres politiques du régime qui sont dénoncées dans l’opposition et la société civile. Beaucoup sont les acteurs qui voient en elles, des formes de tortures institutionnelles qui ne visent qu’une seule chose : maintenir au pouvoir contre la volonté des Camerounais, l’homme de bientôt 92 ans qui a déjà avalé 42 ans de règne sans partage.
Est ce que Ahidjo n’avait pas aussi un destin prodigieux, trois fléaux minent les établissements scolaires et universitaires aux Cameroun le la politique, la corruption, et la prostitution de la jeune étudiante beaucoup haut cadres profitent des jeunes femmes sexuellement dans le but d’avoir des bonnes notes. Les campagnes que les dirigeants d’université organisent c’est pour faire la promotion de la politique et rien d’autre.