La Crise anglophone qui sévit encore dans les régions du du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a été l’un des sujets abordés par le Chef de l’Etat dans son traditionnel discours de fin d’année.
Paul Biya a d’abord fait l’état des lieux en termes de conséquences du point de vue macabre, éducatif et économique. « Nous avons tous été témoins de la gravité des débordements qui en ont résulté. Les symboles de la République ont été profanés. L’éducation de nos enfants a été prise en otage, par des pyromanes criminels qui n’ont pas hésité à incendier des écoles et à attaquer des élèves. Les activités économiques et sociales ont été perturbées par des mots d’ordre irresponsables, imposés aux populations par la menace, l’intimidation et la violence. Des attentats à la bombe ont été perpétrés. Plusieurs de nos compatriotes ont perdu la vie dans les violences orchestrées par les sécessionnistes. Des membres de nos forces de défense et de sécurité ont été assassinés de sang-froid, en accomplissant leur devoir », a listé Paul Biya.
La prééminence institutionnelle n’a pas manqué de rappeler la batterie de mesure pour trouver une issue favorable à la crise anglophone. « C’est soucieux de cette aspiration que j’ai créé la Commission Nationale pour la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme, dont le rôle dans la promotion de notre vivre ensemble sera essentiel ».
Le président de la république n’a pas tendre dans ses propos, il est resté cohérent sur sa perception de la situation et pointe un doigt accusateur sur les « terroristes sécessionnistes. « Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, des revendications socio- professionnelles, auxquelles le Gouvernement s’est pourtant efforcé d’apporter des réponses appropriées, ont fait l’objet d’une récupération par des extrémistes, cherchant à imposer par la violence, leur projet sécessionniste », a-t-il déclaré ce 31 décembre 2017.
D’ailleurs, il annonce qui ne va pas fléchir en ce qui concerne son rôle constitutionnel de protéger la nation face aux barbares. « Comme j’ai eu à le rappeler récemment, il est de mon devoir de veiller à l’ordre républicain, à la paix sociale, à l’unité de la Nation et à l’intégrité du Cameroun. Les opérations de sécurisation engagées à cet égard ont donné d’excellents résultats. Elles vont se poursuivre sans faiblesse, mais sans excès », a-t-il prévenu.
Malgré la menace, le président en bon père de famille a souligné la voix du dialogue, qu’il a évoqué en octobre sur sa page facebook depuis son séjour genevois. « Le dialogue, je le précise bien, a toujours été et restera toujours pour moi, la voie privilégiée de résolution des problèmes, pour autant qu’il s’inscrive strictement dans le cadre de la légalité républicaine », a-t-il déclaré juste après avoir rappelé que face aux revendications socioprofessionnelles, il a « demandé au Gouvernement, dès le début de la crise, d’engager un dialogue constructif avec les enseignants et les avocats anglophones, dans le but de rechercher des solutions à leurs revendications. De nombreuses actions ont été prises par le Gouvernement à l’issue de ce dialogue, allant même au-delà des revendications initiales. D’autres sont en cours ou envisagées », a dit le Président de la République.