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Paul-Georges Ntep fait des incroyables révélations sur sa carrière difficile

Ntep

Déjà joueur du FC Boavista en deuxième division portugaise, l’international camerounais qui fut un grand espoir du football revient sur sa longue descente aux enfers. Les morceaux choisis de son interview accordée au site du tournoi Maurice Revello.

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Paul Georges Ntep (c) Droits réservés

Les regrets de Ntep

Une vraie désillusion pour Ntep, longuement interrogé par le site officiel du Tournoi Marice Revello où il avait brillé en 2013. «Aujourd’hui, beaucoup de jeunes ont des préparateurs personnels et font attention à leurs corps. A l’époque, ce n’était pas aussi banalisé et si j’avais eu ce suivi extrasportif, peut-être que cela aurait pu éviter certaines choses que j’ai eues mais je pense que ce qui m’est est arrivé est aussi dû à ma génétique».

Il poursuit : «certains ont percé alors qu’ils n’y étaient pas prédestinés et ont fait une carrière au-delà de leurs espérances, peut-être que moi on me classera plus tard dans la catégorie des « ils auraient pu être ceci, ils auraient pu être cela ». Je ne vais pas dire que j’ai accompli ce que je voulais accomplir dans le football mais j’ai pris du plaisir (…) Je ne peux pas dire que j’en tire des regrets. Les périodes de blessures m’ont aussi développé en tant qu’homme, de mettre du plomb dans la tête. C’était une période où tu arrives à un certain niveau et tu te prends parfois pour un autre. Sur le plan humain, ça m’a servi».

Wolfsbourg, une expérience difficile

Six mois avant la fin de son contrat à Rennes, il a rejoint Wolfsbourg pour écrire une nouvelle page. Mais là encore l’expérience a été difficile. «J’ai ressenti de l’incompréhension par rapport à la personne que j’étais et le jeu qui était le mien. Leur mentalité est complètement différente de la mienne, en tant que joueur de football j’entends. Le jeu prôné par l’équipe n’était pas forcément celui qui me caractérisait. Au bout de 2 mois, le coach qui me fait venir s’en va (Dieter Hecking). Son remplaçant (Valérien Ismaël) part au bout de 6 mois. Tu devais constamment te réadapter à autre chose».

Habitué à être dans l’échange, il a déchanté. «En Allemagne, je n’ai pas connu ça : c’est une mentalité différente et tu dois rentrer dans le moule. Tu dois faire ci, on te demande ça et en termes de statistiques tu dois apporter ça. Ils s’intéressaient plus à ce que tu pouvais apporter niveau statistiques qu’à ton rendement réel. C’était un frein pour moi. Sans oublier les blessures. Cela a été un choc brutal par rapport à ce que j’ai connu en France».

La galère en Turquie

Mais les galères ont continué pour le malheureux Ntep entre un prêt raté à l’ASSE, une mise à l’écart à Wolfsbourg et une nouvelle désillusion en Turquie. «Je signe fin août (2019) à Kayserispor et jusqu’au moment où je pars en novembre, je n’ai pas été payé par le club. Pas un centime ! Ils m’ont donné une petite prime à la signature en arrivant dont une grande partie est allée à un agent turc qui avait fait le deal. Cet argent n’est pas resté sur mon compte en gros. Pour le logement, ils ont essayé de débloquer un peu d’argent mais après…»

Sans salaire, Ntep ne joue pas alors que le club part à la dérive. «J’ai eu 5 coachs en 3 mois ! Je n’ai perçu aucun salaire et les différents coachs ne m’ont pas fait jouer. C’était assez fou ! C’était une situation particulière… Quand je résilie mon contrat en novembre, 8 autres joueurs partent aussi pour salaires impayés. Quelques semaines plus tard, en janvier, ils recrutent 8 joueurs ! Là, je ne comprends pas : les clubs s’engagent à payer des salaires, ils ne le font pas mais ils sont autorisés à recruter derrière !»

Il précise : «aujourd’hui, nous sommes en 2022, ils ont été condamnés à me régler mes salaires et ils ne l’ont toujours pas fait ! La chance que j’ai eue à Kayserispor, c’est que j’étais prêté par Wolfsburg donc 50% de mon salaire était payé par Wolfsburg. Des joueurs arrivant en Turquie demandent une avance de 6 mois pour avoir une certaine sécurité et ne pas devoir commencer à compter leur argent pour payer leur logement ou autre. Malheureusement, tu ne connais pas ce cas de figure dans un ou deux clubs mais bien plus. Cela n’arrive pas qu’en Turquie mais ils sont coutumiers du fait».

Un homme heureux à Boavista

Après six mois sans jouer, le Camerounais, qui a essayé de prendre cette expérience du bon côté en passant du temps avec ses proches et en pensant à l’après-football, a rejoint Guingamp en 2020 avant de filer à Boavista cette saison. Celui qui a deux tiges dans les pieds veut prendre du plaisir sur le pré au sein d’une écurie familiale où il se sent bien. Sous contrat jusqu’en 2022, PGN (16 apparitions toutes compétitions confondues cette saison) ne pense pas à demain comme il l’a confié au site du Tournoi Maurice Revello.

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«Je ne me fixe plus de plans ou de projets. Je veux juste profiter de mon corps et de ma passion. Je suis dans une très belle ville, dans un bon championnat. Si je peux y rester, j’y resterai. C’est un championnat très disputé hormis les trois gros qui font leur championnat à eux. Chaque week-end, tu as des gros matchs». Ntep, qui aura 30 ans le 29 juillet prochain, est en train de vivre à fond son expérience portugaise. Une nouvelle vie placée sous le signe du sourire pour un footballeur qui en a bien bavé.


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