in

Paul Mahel tacle Fritz Ntonè Ntonè : « Si Alian Jupé vient à Douala, tu vas l’emmener où ? »

Mahel Ntone

Paul Mahel continue de s’adresser au Délégué de la communauté urbaine de Douala (CUD). En ce jeudi 22 août 2019, le journaliste propose le chapitre 3 de sa communication indirecte avec le magistrat municipal de la ville de Douala. Bonne lecture !


Mahel Ntone
Paul Mahel et Fritz Ntonè Ntonè – capture photo

CHER Dr FRITZ – Chapitre 3

Cher Dr Fritz, depuis que j’ai commencé à t’écrire là, beaucoup de gens me disent que je perds mon temps, que toi tu ne gères pas ça. Certains disent que tu n’es même pas sur Facebook. D’autres disent que ton parapluie et tes godasses sont si puissants que même si tu lis, tu ris toi seulement. Moi en tout cas, quels qu’en soient les cas je vais continuer à t’écrire.

Cher Dr Fritz, tout à l’heure en allant travailler, je suis passé par Makepe Missoke un quartier que tu connais très bien, parce que c’est un nouveau quartier. Beaucoup de gens ne le savent pas, Makepe Missoke avant c’était la décharge. Je me souviens que quand j’étais plus jeune, il y avait une petite piste qui sortait du parcours Vita et qui passait par la décharge pour arriver à Ndogbong. Puis la décharge a été transférée à Bassa et les gens ont commencé à s’installer dans ce grand marécage. Tu dois sans doute te demander pourquoi je te parle de Makepe Missoke alors que hier je t’ai promis qu’on parlerait des quartiers chics ?

Dr Fritz, tu te souviens sans doute que en 2015 tu es parti en France où se tenait la COP 21 sur le réchauffement climatique. Tu y es allé aux frais du contribuable pour présenter et défendre ce qui était le projet du siècle que tu avais baptisé « Douala ville durable ». Tu évaluais ce projet à 1500 milliards de Francs CFA, ce qui devait te permettre de réaliser ta vision de Douala à l’horizon 2025. Le 8 Décembre 2015, tu étais l’invité de Christophe Boibouviers sur RFI et tu lui disais exactement ceci: « J’ai l’habitude de dire que Douala vit avec l’eau, donc nous devons améliorer nos rapports avec l’eau. […] Il y a un projet “Douala ville durable”, que nous sommes d’ailleurs venus soutenir ici, à la COP21, à Paris. Et je suis heureux d’annoncer qu’il y a eu un dénouement favorable, le financement est déjà pratiquement acquis…  » Dans la foulée, tu annonceras que la France a déjà versé 4 Milliards FCFA qui devaient servir à l’aménagement d’un quartier pilote, et le quartier pilote, toujours selon tes propres déclarations, c’était Makepe Missoke. Tu disais que dans les 2-3 ans à venir, ce quartier verrait serait doté de voies d’accès bitumées, et de routes à l’intérieur pavées, d’un bon réseau électrique et de l’eau qui sort du mur. Makepe Missoke serait donc devenu un quartier chic. Que s’est-il passé Dr Fritz ? L’argent est toujours entre Paris et Douala ?

Pour approfondir :   Cameroun : Un gouvernement d’union peut-il apaiser les tensions politiques ?

Parce que figure Dr Fritz, que Douala, la ville dont tu es l’Édile, n’a plus de quartiers chics. Bonanjo et Bonapriso qui jadis étaient considérés comme les fleurons de la ville, sont aujourd’hui quelconque avec des boutiques et des bars comme dans tous les autres quartiers. Même les motos-taxis à qui tu y avais interdit l’accès y pullulent désormais et certains pour te narguer viennent klaxonner sous la fenêtre de ton bureau. Dès qu’il pleut un peu, on se retrouve à « Bonapriso sur Seine » et à « Akwa sur Marne ». À Akwa justement, malgré toutes tes petites menaces, les commerçants sont confortablement installés sur les trottoirs. Le camps Yabassi est devenu un « no man’s land », partagé entre les garages des nigérians et les agences de voyages.

Pour approfondir :   Tribune : « La prédation de l’État en Afrique c’est aussi l’arnaque foncière et domaniale par la dynastie coloniale, l’élite politique et la Chine »

Dis-moi Dr Fritz, c’était quand la dernière fois que tu as vu une femme promener son bébé avec une poussette ? Cet accessoire a complètement disparu parce qu’il n’ya pas de trottoirs, pas de parcs, pas d’espaces aménagés pour la promenade, rien. Quand j’étais au lycée nous allions pique-niquer tous les mercredis à la base Elf. Bonamoussadi avait ses espaces verts et ses bancs publics. On avait même peur d’aller à Bonanjo et Bonapriso tellement c’était calme et chic. Dr Fritz, quand toi-même tu vois le Douala de tes souvenirs et ton Douala aujourd’hui est ce que tu n’as pas un peu mal au cœur ? En Novembre 2017 tu étais à Bordeaux où une rame de métro porte le nom ta ville et Alain Jupe t’as fait visiter la ville. S’il vient ici, toi tu vas l’emmener où ?

Je te souhaite une bonne Journée Dr Fritz et retrouvons-nous demain.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

isovep

Cote d’Ivoire : Rebondissement sur l’affaire des supposées photos du corps de Dj Arafat publiées sur la toile

presse camerounaise

Cameroun : Les patrons de presse veulent faire pression aux pouvoirs publics