De plus en plus il ne fait pas bon vivre à Douala. Le Journaliste Paul Mahel, habitant ne reste pas insensible à cette situation parce que affecté. Très courroucé, l’homme de média et désormais homme politique a décidé de s’adresser Magistrat municipal de la ville de Douala pour ressasser le calvaire des habitants de la capitale économique du Cameroun. Lebledparle.com, vous propose le chapitre 1 et 2 rendu public sur sa page Facebook respectivement ce mardi 20 août et ce mercredi 21 août 2019.
CHER Dr FRITZ – Chapitre 1
Cher Dr Fritz, je t’écris parce que connaissant ton agenda très chargé (même si on ne voit pas ce que tu fais), je ne voulais pas venir te déranger au bureau, mais aussi et surtout parce qu’il y a des choses ici à Douala dont je suis convaincu que tu n’es pas au courant. Tu sais Dr Fritz, avant je pensais qu’une partie de ton travail consistait à sillonner la ville dont tu es l’Édile, voir les choses qui ne marchent pas et les réparer. Je pense que c’est le fait que tu sois Docta qui m’a fait penser cela car je me disais que comme quand tu étais à l’hôpital tu faisais la ronde tous les matins pour voir comment ont dormi tes patients, tu ferais la même chose pour le grand malade qu’est la ville de Douala. Je réalise aujourd’hui que c’est pas ça ton travail, sinon comment expliquer que depuis 15 ans que j’habite à la Cité des Palmiers je ne t’ai jamais vu là-bas. Sauf si tu es passé quand je n’étais pas là. Parce que si tu venais de temps en temps là-bas, tu saurais que les travaux du pont sur le Kondi au lieu-dit « carrefour cité », initialement prévus pour durer 24 mois sont toujours en cours 6 ans plus tard. Tu saurais que l’axe qui va de ce carrefour cité à l’hôpital de la cité des palmiers n’est pas différent des rues de Alep en Syrie après les bombardements des alliés. Tu saurais que pour quitter la mosquée cité des palmiers pour « Haute tension » on doit traverser plusieurs cratères. Non c’est pas ton boulot de venir voir ça.
Toi ton boulot c’est de rester tranquille dans ton bureau et d’envoyer des ultimatums aux commerçants et Benskineurs par voie de communiqués. Eh bien moi je te dis alors que malgré tous tes petits Sissia, les emprises de Ndokoti sont toujours occupées par les commerçants et les moto-taxis qui font les commentaires avec les policiers en regardant la grosse télé qui est là au carrefour. Les commerçantes du marché Cité des palmiers sont confortablement installées sur la chaussée. Quand on leur parle elles disent que Ntone c’est qui ? Dans cette partie de la ville il y a des enfants qui entrent déjà dans l’adolescence et qui ne savent ce que c’est qu’un trottoir. Comme dans ce pays on dit que c’est Paul Biya qui doit tout faire, peut-être que tu attends toi qu’il quitte Etoudi pour venir faire ton travail à ta place. Mais malgré tout ça, quand je trouve quelqu’un qui veut gâter ton nom je te défends.
Hier pourtant, un ami qui gâtait ton nom justement, m’a demandé ce que la ville retiendra de toi quand tu ne seras plus là, et je t’avoue que là, je suis calé poster. J’ai cherché longtemps avant de me souvenir que c’est pendant ta mandature qu’on a eu le Ndjoundjou du Rond-Point et même que un jour, tu es allé casser le champagne sur ça pour arroser.
Cher Dr Fritz, comme je sais que tu as beaucoup(?) de travail, je laisse d’abord comme ça pour aujourd’hui. Le Chapitre 2 c’est demain. Bonne Journée
CHER Dr FRITZ – Chapitre 2
Cher Dr Fritz, il faut croire que les gars ont ton macabo ici dehors. Dès que j’ai tenté de dire que c’est sous ton magistère que nous avons eu le Ndjoundjou du rond-point, les gars sont sortis avec les machettes pour dire que même ça ce n’est pas toi. Que tout ce que tu as fait c’est de venir boire le Champagne sur ça, je n’ai pas osé répondre car ce jour-là j’étais là et j’ai moi-même bu un peu. Laissons de côté les mauvaises langues et revenons à notre petit toli d’hier.
Tu sais Dr Fritz, je me souviens comme si c’était hier de ce 30 Septembre 2006 quand on a lu ton nom à la radio. Une véritable ferveur populaire avait accompagné ta nomination. Tout le monde pensait que, au regard de ce que tu avais fait à Laquintinie (balayer les couloirs, mettre un peu de peinture et instaurer le péage à l’entrée), tu étais l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Je me souviens de tes tracts intitulés « Parole de Toubib », dans lesquelles tu disais que tu allais mettre l’éclairage publique partout, tu disais que ton arrivée à la CUD sonne le glas des constructions anarchiques, tu disais que tu allais réparer toutes les routes jusqu’à devant nos maisons. Tu te souviens Dr Fritz? Qu’elle est bien loin cette époque, hein Dr Fritz? car aujourd’hui on a l’impression que tu as trouvé cette ville au rez de chaussée et tu l’as emmené au 36e sous-sol. Moi je ne parle pas de l’éclairage public ou des constructions anarchiques, ce sera dans le Tome 2 (eh oui! Dr Fritz, le Livre ci va être très gros), je reste sur les routes pour le moment.
Dr Fritz, as-tu tenté d’aller à l’hôpital Général ces jours-ci? Je t’en parle parce que comme tu es toi-même Docta on pensait que les hôpitaux seraient quand même ta priorité en terme de voies d’accès. Je ne parle même pas des vendeurs de cercueils qui t’ont dépassé devant l’hôpital Laquitinie. Dr Fritz, tu le sais mieux que moi, avoir un hôpital de référence qui n’est pas accessible, c’est comme avoir un beau pantalon avec le fil du bobolo en guise de ceinture. Comme tu le sais pour aller à l’hôpital général tu as trois possibilités :
1- tu passes par Ndogbong: ici l’axe Socaver-Zachman va te tuer. Parlant de Socaver, ne tente pas de passer par la petite bretelle qui débouche à Belavie Ndokoti, il y a un lac juste à côté de la banque.
2- tu passes par la cité des palmiers : ce que je te déconseille puisque comme je te le disais hier à partir du carrefour cité c’est le chemin de croix qui commence.
3- tu viens de Makepe: là-bas entre Total Makepe et Gulfin tu vas t’en sortir, mais mort.
Non Dr Fritz, tu ne peux pas être l’Édile d’une ville où aucune route n’est praticable. Tu passes par Makepe Missoke il ya déjà des cratères au niveau du petit pont. Si tu vas vers Logpom la route se coupe déjà après la station Total. Vers PK 14 c’est la catastrophe. Je ne parle pas de la route devant le parcours Vita parceque comme tu en es le PCA je suppose que tu vas souvent là-bas. Je ne te parle pas de Besseke à la place du défilé car c’est pas loin de ton bureau donc je suppose que tu passes par là. Aucun axe n’a de trottoir convenable. Quand il y en a, ils sont occupés par les commerçants et autres kiosques. Conduire à Douala aujourd’hui est une véritable épreuve, tant pour la voiture que pour les nerfs du conducteur. Pendant ce temps, on apprend que tu discutes les 100-100 francs avec Lengue Malapa à Akwa.
Qu’elle est loin l’époque de « Paroles de Toubib ». Tu as trouvé un malade qui avait juste blessure, aujourd’hui la gangraine le ronge et c’est comme si tout le monde voit ça sauf toi. Car pendant je gribouille ici, je suis sûr que tu es toi tranquillement concentré à préparer le budget des guirlandes que tu vas mettre à Bonanjo, Bonapriso, Bali et Akwa pendant les fêtes. Ça tombe bien car demain pour le Chapitre 3, nous parlerons des quartiers chics.
Excellente journée Dr Fritz et à demain.