Après l’épisode controversé des « 9 km à 45 milliards de FCFA » proportionnel à l’aménagement de la Pénétrante Est de la ville de Douala, voies d’accès au stade de Japoma-Douala, Emmanuel Nganou Djoumessi, le ministre des Travaux publics va sans doute solliciter d’Ibrahim Talba Malla, la passation d’un marché sans appel d’offres, pour la réalisation de la phase ll des travaux de l’entrée Nord de la capitale économique.
Après le tollé provoqué par l’impraticabilité et les congestions géantes enregistrées à l’entrée Est de la capitale économique, Emmanuel Nganou Djoumessi avait effectué illico presto, le 7 août 2019, une visite sur ce chantier. Visite au terme de laquelle, le membre du gouvernement, maître d’ouvrage du projet, avait laissé entrevoir une résiliation de contrat avec groupement Wietc/Ccrc.
Selon le journal EcoMatin, « Au Mintp, on émet consécutivement de graves doutes sur les capacités techniques et financières du groupement chinois. Le ministre Emmanuel Nganou Djoumessi se retrouve de nouveau ainsi entre le marteau et l’enclume », lit-on.
« Dans le cadre de ces événements, le réajustement des délais de livraison impose qu’une partie des travaux soient livrés au plus tard le 15 décembre 2019 », révèle un responsable autorisé de ce ministère, au journal d’Émile Fidieck.
La cacophonie à la pénétrante Est intervient alors que le Cameroun subit de grosses pressions infrastructurelles liées à l’organisation prochaine du CHAN, le Championnat d’Afrique des nations en 2020, et de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en 2021.
Passation requise surtout au lendemain de la passation par le même ministre, d’un gré à gré à polémique au profit du groupement Razel-Bec/Razel Cameroun, portant sur l’aménagement d’une chaussée 3×2 de voies avec des infrastructures connexes de fonctionnalité, destinée à desservir le complexe sportif de Japoma-Douala à la pénétrante Est de Douala.
La phase 2 de ce projet prévoit entre autres aménagements connexes, d’importants travaux de voirie sur un trajet de 8,94 km entre le Carrefour Boko et le point de départ de la voie de contournement située au PK18+867. Aussi, un élargissement de la chaussée actuelle dans les deux sens à trois voies de 3,5 mètres chacune, l’aménagement de 5 giratoires simples aux carrefours Ari, Hôpital gynéco, Yassa, Japoma et Pk fin, la construction de 11 dalots de remplacement de certaines buses métalliques défectueuses, l’aménagement de trois passerelles piétonnes, d’un passage inférieur au niveau du Carrefour Yassa, puis d’un passage inférieur au carrefour Japoma. Soit 4 voies circulables jusqu’à l’entrée du complexe sportif de Japoma.
Notons tout de même que, la section ll, article 109 (a) du code des marchés publics camerounais du 20 juin 2018 autorise le gré à gré comme procédure de passation des marchés publics. Limitant les cas : entre autres, l’article 109 (b) de ce décret stipule en effet son usage « pour le remplacement en cas d’urgence, d’entrepreneurs ou de fournisseurs défaillants ». D’après l’article 109 (c), le gré à gré intervient « pour les travaux ou fournitures de services et prestations intellectuelles qui, dans le cas d’urgence impérieuse motivée par un cas de force majeure, ne peuvent subir des délais d’une procédure d’appel d’offres ».
S’appuyant sur ces dispositions, Emmanuel Naganou Djoumessi, le ministre des Travaux publics (Mintp), pourra une seconde fois, pour le même projet, solliciter auprès d’Ibrahim Talba Malla, son homologue délégué à la présidence de la République chargé des Marchés publics, conformément à l’article 110 al.1 du décret du 20 juin 2018 portant Code des marchés publics, un marché de gré à gré pour la réhabilitation de la Pénétrante Est de Douala, phase 2, actuellement exécutée par le groupement chinois Wietc/Ccrc14, adjudicataire de ce marché depuis le 12 septembre 2018.