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Père Lado : « le Cameroun attend sa libération du régime Biya et de ses soutiens français »

Paul Biya RFI

Une fois de plus ce samedi 16 novembre 2019, le Père Ludovic Lado, Prêtre Jésuite propose aux internautes sa chronique dominicale en lien avec les textes du 33ème dimanche Temps Ordinaire, année liturgique « C ». Le Prêtre pense que le moment de la libération du Cameroun est proche à travers la chute du régime de Paul Biya. Bien plus, il pense que l’éjection de ce régime ne passe pas les élections, plutôt par le combat pour les réformes institutionnelles et la rue le cas échéant. Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la chronique.


Paul Biya RFI
Paul Biya – DR

MA CHRONIQUE DOMINICALE-16-11-2019

LE MOMENT EST TOUT PROCHE

« Le Moment est tout Proche », cette expression eschatologique qu’on trouve sur les lèvres de Jésus dans l’évangile de ce Dimanche traduit la soif de libération de tout un peuple qui ploie sous le joug de la servitude. Quel moment ? Celui où « Le soleil de justice se lèvera. Il apportera la guérison dans son rayonnement. » (Première lecture) Quand on scrute l’actualité politique de la semaine qui s’achève au Cameroun, elle a été dominée par la visite de Paul Biya à Paris dans le cadre d’un forum sur la paix. Notre président, malgré tous ses efforts, est apparu diminué physiquement et déconnecté, attitudes normales pour un vieillard de son âge, mais surtout signes que le moment est probablement proche, celui de la chute d’un régime devenu la risée du monde. Comment comprendre que le président Biya qui n’a jamais mis pied à Bamenda et à Buea en signe de compassion depuis le début de la crise anglophone est allé deux fois en France en l’espace de moins de trois mois. Pourquoi inviter un homme de cet âge pour le soumettre à un tel supplice médiatique ? Pourquoi Biya lui-même se livre à une telle théâtralisation de son inaptitude à continuer à diriger le Cameroun ?

Aux temps bibliques, c’était le peuple d’Israël qui ployait sous le poids de la colonisation romaine et aspirait aux rayons thérapeutiques du soleil de justice. Aujourd’hui, c’est le Cameroun qui attend sa libération du régime Biya et de ses soutiens français. Nous avons affaire à un régime de gens qui, comme le dit Saint Paul dans la seconde lecture, « mènent une vie déréglée, affairés sans rien faire » (deuxième lecture). Mais ce régime va passer comme celui de Mugabe. Et « le soleil de justice se lèvera. Il apportera la guérison dans son rayonnement. » (Première lecture). Un régime peut défier les hommes pendant un temps mais Dieu a son temps pour faire justice. En effet, « Voici que vient le jour du Seigneur, brûlant comme la fournaise. Tous les arrogants, tous ceux qui commettent l’impiété, seront de la paille. Le jour qui vient les consumera, – dit le Seigneur de l’univers –, il ne leur laissera ni racine ni branche. » (Première lecture). Et c’est une bonne nouvelle pour notre pays : « Que les montagnes chantent leur joie. Acclamez le Seigneur, car il vient pour gouverner la terre, pour gouverner le monde avec justice et les peuples avec droiture ! »(Psaume).

Quand exactement cela arrivera ? Le conseil de Jésus à ce sujet est très instructif : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom, et diront : ‘C’est moi’, ou encore : ‘Le moment est tout proche.’ Ne marchez pas derrière eux ! » Attention au messianisme politique au Cameroun en ces temps qui sont les derniers. C’est le temps par excellence de l’émergence des opportunistes dont le seul programme politique est de remplacer un régime défaillant. Au lieu de se focaliser sur le combat pour les réformes institutionnelles, beaucoup se ruent vers les élections alors que celles-ci n’ont jamais résolu un problème au Cameroun en particulier et en Afrique en général. Que valent les élections dans un pays où, comme dans le NO/SO, on se dresse encore nation contre nation et royaume contre royaume (évangile), où on livre aux prisons les concurrents politiques, où les libertés publiques sont réprimées, où la récente présidentielle a montré que le régime Biya reste expert en l’art de vaincre sans avoir raison, usant de la ruse, de l’arbitraire et de la violence. Le Cameroun va mal et la fin de ce régime est proche. Mais on ne peut pas le balayer avec des élections organisées par le RDPC. Ces opportunistes auront tout au plus quelques sièges à l’assemblée, comme le SDF et l’UDC ces dernières décennies.

Que faut-il donc faire ? Persévérer dans le combat pour les réformes institutionnelles, dans la rue au besoin. Ce type de combat a un prix bien évidemment : « On portera la main sur vous et on vous persécutera… Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d’entre vous. Vous serez détestés de tous, à cause de mon nom. Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. » (Évangile) C’est par leur persévérance dans les vrais combats politiques que les Camerounais sauveront le Cameroun. C’est par leur persévérance dans la lutte pour ce qui est juste que les africains sauveront l’Afrique. Bon dimanche et à dimanche prochain.

Père Ludovic Lado

Pour approfondir :   Cameroun : Dernière vidéo de Flora Zé, 24 h avant sa mort

Prêtre Jésuite


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