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Pierre Mila Assouté aux camerounais : « Ne suivez pas les mauvais politiciens et les mauvais intellectuels qui appellent à votre chaos »

assoute mila

Dans une tribune publiée sur Facebook le mardi 1er septembre 2020,  l’exilé politique Pierre Mila Assouté écrit aux camerounais pour leur demander de ne pas cautionner les velléités de déstabilisation du pays par certains hommes politiques et intellectuels. « Ne suivez pas les mauvais politiciens et les mauvais intellectuels qui appellent à votre chaos », suggère le président du RDMC à ses compatriotes.


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Pierre Mila Assouté – capture photo

Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la tribune.

Lettre testamentaire d’espoir d’un républicain en Exil.

A tous les Chefs de Partis politiques exerçant sur le Territoire National

A mes Compatriotes du Cameroun.

Camerounais, Camerounaises,

C’est vous d’abord, qui vivez sur le sol de notre pays que certains sont impatients de voir à feu et à sang.

Laissons les basses choses mourir de leur belle mort pour éviter cela.

Il y a parmi nous hélas, des compatriotes impatients de mettre le Cameroun à feu et à sang.

Ils disent qu’ils veulent  l’insurrection, pour chasser du pouvoir M. Paul BIYA, le chef de l’Etat et le Président de la République choisi par l’immense majorité du Peuple Camerounais en octobre 2018.

Je ne vous écris pas ces lignes pour revendiquer le monopole de l’Amour pour notre pays.

 Ce que je dis ici, je le situe au-dessus de Nous. Il s’agit d’un effacement de soi. Je transcende nos ambitions personnelles de pouvoir et nos souffrances humaines intérieures journalières, nos divergences d’un temps politique.

Il s’agit surtout d’une réflexion personnelle sérieuse, pour le Cameroun, seul lui est immortel, et d’une prise de position politique conséquente devant  et pour la postérité à partir des conclusions de mon analyse.

Si vous ouvrez la guerre civile, pour le pouvoir, écoutez-moi bien, Paul BIYA, restera au pouvoir encore 10 ans sans élection.

 L’ancien président Laurent BAGBO, de Côte d’Ivoire, certains aiment au Cameroun, y est resté 10 ans sans élection en temps de guerre. La suite est connue.

Celui qui, comme moi, ne vit pas dans son pays et subit parfois les quolibets des habitants des pays d’accueil, et qui en même temps, vit  aussi le mépris de siens , restés sur le terroir, pour qui vous vous sacrifiez, soit pour une cause politique ou économique, ont un bien meilleur jugement et un rapport plus vrai de ce que  signifie  [ Vivre dans Son Pays.]

Beaucoup d’entre vous, sédentaires, ignorent le stress d’un passeport périmé, le risque d’un défaut de carte de séjour hors de son village.

Vous ignorez aussi ce à quoi renvoie chercher un appartement en hiver sous moins de 18° ou être dépourvu de 100 euros dans un environnement ou le manguier sous lequel s’abriter et ramasser un fruit gratuit n’existe pas. Vous ignorez ce qu’est être seul au milieu d’un million d’habitants.

Certains croient que l’exil est un paradis. Je ne le souhaite à personne. Mais ceux qui vivent hors de leurs pays savent ses douleurs et me liront un jour.

 Il faut assez de courage pour subir l’exil et ces quolibets.

Il faut des nerfs pour faire face durablement aux tracas de passeport périmé et gérer les angoisses de ses familles restées au pays où vous perdez les vôtres les plus proches en votre absence. Voilà pourquoi beaucoup de nombreux compatriotes se jettent sur des nationalités d’emprunt parfois en usant de moyens scabreux, pour se donner le sentiment de se protéger, sentiment qui est faux et feint, opportuniste, pour se donner l’illusion d’appartenir à un nouveau pays et de jeter le feu sur leur ancien pays.

Moi je suis resté exilé Camerounais. Je n’ai pas un autre pays. Je crains pour mon peuple, ma famille, mes amis, mes compagnons politiques.

Garder sa nationalité dans ce contexte de désarrois devient un challenge patriotique pour beaucoup d impatients à voir brûler le Cameroun.

Mais convaincus que ce nouveau pays, lointain, n’est pas vraiment  leur pays, l’antitropisme de certains voue  une haine viscérale aux autorités de leur pays d’origine et souvent ils l’expriment bruyamment. Ils accablent leur pays des noms de singes et d’oiseaux, sans plus discerner ce que veut dire [opposition politique] de terrorisme

Guidés par la haine, par l’impatience et l’absence de conviction souvent, beaucoup ne sont pas capables de séparer le vrai de l’ivraie, ils passent d’un parti politique à un autre a la recherche du graal.

Nombreux  perdent toute faculté-pour ceux qui en ont- de distinction entre ce qui est l’Etat et leur pays et ce qui renvoie à un régime politique.

Pour approfondir :   Dessaisi du marché de construction du stade d’Olembe, Gruppo Piccini menace de porter plainte au Cameroun

 Les plus radicaux vouent aux gémonies leur chef d’Etat,-ils l apostrophent comme au bar une pute- qu’ils rendent coupable  de leur sort. Ils rêvent de la terre brûlée au pays natal, pour se venger (?), pour des idées novatrices (?) ou pour bâtir un monde d’une vision  différente(?). Rien n’est moins sûr.  Vindicatifs certains aboient nihilistes, se dénudent en public dans une sorte politic- pornography, sans retenue ni recul sur la honte et la  vérité…

Le Cameroun a des retards et des travers rédhibitoires certes. Le Cameroun a des <<bandits a cols blancs>> dans la haute administration oui, dans le secteur privé oui, dans ses strates sociales. Ils pratiquent la prédation et la corruption. Le chef de l’Etat le reconnait lui-même et l’opération d’assainissement <<épervier>> en est la preuve.

 Ceux qui aiment ou font la politique, peuvent s’y opposer, récuser ses résultats, récuser le système, même si l’univers en est parfois hostile.

Mais peindre  son pays comme un enfer abominable est une trahison contre ses propres viscères.

J’ai quitté mon pays moi, il y a 17 ans, pour un besoin  de sécurité et de sûreté de ma vie, après une attaque d’inconnus armés à mon domicile, en tant que  politique engagé. Contrairement à une opinion pestilentielle répandue, je ne l’ai pas quitté parce qu’il était un enfer  d’une abomination invivable indicible ou parce que je file du coton un conflit de personne. Non je vivais bien au Cameroun. L’exil était un choix politique de sûreté pour ma vie et non une escapade de misère économique. Je ne suis l’objet d’aucune  poursuite au Cameroun.

Je suis critique en politique, parfois froid, moderniste dans l’âme, il reste que je m’interdis de vilipender mon pays,  exposé à la destruction. Ce ne sont ni les occasions ni les motivations qui m’en font défaut. C’est le PATRIOTISME qui m’étreint.  Certains estiment que masochiste, je défendrais mes bourreaux. Je choisis pour ma santé morale et psychique la tolérance, de passer l’éponge, pour le bien de notre pays.

Alors ceux qui deviennent par aversion de l’autre et par opportunisme cannibale de ce qui est caricaturé de : <<opposants >>sans épaisseur politique ni amour patriotique, font une guerre aux individus et se trompent de vocation.

  Ils deviennent des opposants aux personnes, aux autorités, des opposants de la casse et des opposants du viol à leur pays.

Je ne suis pas membre  dans ce genre de capharnaüm quels que fussent mes griefs.

Notre parti le RDMC non plus ne théorise pas la terre brûlée. Nous devons rester des opposants des idées qui proposent un monde meilleur à notre pays et ses habitants

Les mauvais leaders de partis politiques, il en existe hélas, ceux que le Patriarche Paul BIYA a appelés narquois vu leurs actes, <<les petits partis>>, s’engouffrent dans les abysses, exploitent les haines, le tribalisme abject, s’en servent, et se servent des porteurs de cette haine comme du bétail « civilisé » d’occident, pour de basses besognes contre leur propre pays en tentative de collusion avec certaines puissances .

 D’aucuns leur soutirent au passage qui des euros qui des dollars, des yens, gagnés sous l’hiver.

 Nombreux qui donnent ces euros rêvent d’un destin ministériel une fois le pouvoir et les autorités  combattus évincés.

Mais aucun ne se demande, si le pays est donc détruit, deviendrions-nous ministres des ruines?

On voit toutes sortes de directs sur YouTube, y compris des filles de joie, dans le bon français et celui des tirailleurs, pourvu que l’on verse ses défécations sur le pays, sur les autorités, sur l’ethnie de l’autre, on y tue même virtuellement…

D’ailleurs il n’est pas rare de voir des gens sans papiers escalader des murs de nos chancelleries, durant des raids dit de << libération>>, qu’ils éventrent et s auto proclament <ambassadeurs…>> ça c’est au 21e siècle en Europe devant les blancs médusés…

Ils croient en leur film. Fallacieux ou surtout puérils, ils construiront le jour d’après, chez eux, au Cameroun, des Tours de Babelle par transposition mutatis mutandi, Paris ou Londres, New- York ou Toronto, des villes des pays où ils vivent, bâtis entre 3 à 5 siècles de progrès. Des pays de 3 siècles de démocratie.

Pour approfondir :   Christian Djoko : « L’histoire du riz de brolli est aussi le miroir d’une société camerounaise quelques fois poreuse à la rumeur »

J’étais loin d’imaginer que nous avions des politiciens aussi immatures et incapables de perspectives lucides et constructives d’avenir.

Ce qui me dérange est ce mensonge grossier et dangereux qui s’émancipe dans le corps social et de la bouche de gens considérés comme l’élite intellectuelles et politique, ce désordre carnassier préconçu et entretenu, ce Trotskisme revanchard, cette jactance bestiale, ce hooliganisme politique enchanvré et ruineur de ce qui reste de la morale publique et politique , cette envie morbide de tuer l’autre qui n’est pas d’avis, de détruire des ethnies et de tout casser pour bâtir sur des ruines..

Oui ça dérange et ça me dérange de voir des gens chercher le pouvoir, à tout prix, sur un fondement ethnocentriste, de pousser à la mort l’autre.

Ce qui me dérange davantage  est ces leaderships intellectuels crasseux, odieux, qui surfent sur du sang, celui des autres, qui appellent ouvertement aux activités dangereuses de risque du sang, de beaucoup de sang,  pour le pouvoir en feignant de le répugner. Tout cela avec un seul nom dans leur bouche: Paul BIYA. Même ceux qui ont été nommés par décret par lui et travaillé pour lui.

 Mes compatriotes, si vous engagez l’insurrection, je vous le dis, oui il y aura du sang et il y aura [LES CHASSEMENTS DANS LE CHASSEMENT] Etre né à Yaoundé ou Douala ou Garoua, sans être républicain n’aidera pas assez.

Le sang a coulé de 1958 à 1973 a l’Ouest, dans le Littoral et le Sud-Ouest. L’héritage c’est la haine.

Les habitants y vivaient cachés en brousse pour éviter les décapitations et assassinats qui réapparaissent au Noso.

Des peuples ont perdu la vie, leurs terres, leurs maisons. Ils le ruminent encore. Les riches furent égorgés, spoliés de leurs « richesses » de leurs immeubles. Le règne du chaos.

 De mon Exil, Je ne veux pas ça pour notre Cameroun.

Beaucoup de sang coule à l’extrême-nord depuis Boko Haram et du sang coule devant vous dans les zones du SW et NW depuis la folie sécessionniste ouverte.

Les voies insurrectionnelles de conquête du pouvoir suprême trouveront l’Armée et le peuple loyaliste.

Sachez compatriotes,  que l’histoire se répète toujours pour les CONS et les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.

Ne suivez pas les mauvais politiciens et les mauvais intellectuels qui appellent à votre chaos.

 Vous déboucherez sur la guerre civile et la mort de masse si vous le faites.

El BACHAR est au pouvoir en Syrie, après une guerre civile qui a duré des années et des bombes d’occident qui ont détruit le pays tout entier.

Kadhafi a laissé derrière lui une Lybie ruinée qui n’est de pays que de nom après les bombes.

Les Irakien cherchent ou est parti Sadam Hussein après les bombes et sa pendaison.

Lorsque vous n’aurez plus de pays, errants sans papiers ni domiciles, vous saurez alors  ce qu’est le bonheur de vivre chez soi en paix. Vous saurez ce que le maquis avait été et à quoi il aura servi. Les anglophones vivent sous vos yeux les risques de l’aventure.

S’il y a des gens tentés par, faire un coup d’Etat, pourquoi vouloir se servir de vous comme chair à canon ? Pourquoi vouloir vous y mêler ? Ils connaissent ou vit le Président de la République.

Pour ma part, je vous demande fortement, de vous  tenir éloignés de l’aventure et de préparer la présidentielle de 2025, c’est déjà demain.

Je suis un partisan de l’union sacrée républicaine. Pour la République, pour le Cameroun, pour vous compatriotes.

Si le Ghana, le Kenya, la RDC, le Nigeria voisin, ont des anciens présidents de la République qui vivent libres, dans leur pays, ce qui est la voie d’un futur démocratique moderne, le Cameroun peut le faire et le réussir. Ne disons-nous pas qu’impossible n’est pas Camerounais?

Cette lettre à vous, est un testament d’Exil.

 Pr. Chief Pierre Mila Assouté

 


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