L’écrivain Ousmanou Magadji dresse un bilan pas reluisant du leader du mouvement 11 millions de citoyens depuis la fin de la présidentielle 2018.
POINT DE VUE. Il a même recouvré son verbe impudent et ses manières irrévérencieux quand il posait des questions aux Ministre Issa Tchiroma. Décidément, on est en droit d’affirmer qu’il a redécouvert sa véritable vocation, innée.
L’idylle avec la jeunesse candide et légitimement facile à duper s’est vraisemblablement évanouie. Sentiment de trahison et abus de moralité ?
Comment Cabral se rattrapera jamais après faute politiquement létale, celle d’avoir étalé ou laissé les photos ses instants d’agréments de manière indécent et naïf partout ?
Plaider sa cause est problématique pour un esprit noble. À moins que celui-ci essaie de faire sans se mouiller.
La première chose à faire est de reconnaître son tort, d’avoir blessé et déçu ceux qui croyaient en lui, s’y sont investi corps et âme et financièrement, et de s’excuser humblement et profondément. Beaucoup l’excuseront, mais ne lui pardonneront pas. D’autres pardonneront. Mais il ne retrouvera jamais son aura et sa popularité.
Puisque c’est Macron qui l’a inspiré, qu’il s’inspire du discours de repentance de celui auprès des gilets. C’est l’ultime et salutaire épreuve pour Cabral : il a démontré son goût pour la luxure et dépenses fastueux à peine qu’il ait eu deux sous, pour se racheter, il a tout intérêt à se montrer humble et se répandre. Beaucoup ne croiront pas à sa sincérité, mais ça lui fera du bien s’il le fait du fond du cœur.
Après cet acte de repentance qui lui incombe raisonnablement, libre à lui de continuer difficilement et lentement ce qu’il a commencé.
Ou, puisse qu’il a pris goût, il peut rejoindre le gouvernement pour des raisons matérielles et de politique viciée et prévaricatrice. Moi je le comprendrais. C’est une voix tout à fait normale existentiellement parlant puisque son étoile d’avant la présidentielle s’est assombri, et qu’il faut presque s’attendre à un miracle pour qu’elle brille.
Cher Cabral, il fut un moment où j’avais un demi faible pour toi parce qu’alors tu as su éveiller l’intérêt politique des jeunes dégoutés par celle-ci et épouvantés par ces éternels visages datant de Noé, humainement et patriotiquement repoussant. Ce qui s’est passé par la suite était prévisible et tu n’as pas été assez avisé pour éviter le coup en manquant de discrétion, obnubilé et tout heureux d’aller aux States, oubliant la bonne graine que tu as semé au pays.
Je te souhaite bonne continuation, car ton étoile peut encore briller…
L’âne de la République