Nous vivons actuellement une période de crise grave (crise de repère en milieu jeune, crise économique, crise sécuritaire, crise sportive, crise identitaire, crise sanitaire, crise énergétique etc.). C’est-à-dire qu’on nous pompe de situations désagréables au point où on perd le nord. On se dit, « Où courir, où ne pas courir » comme l’avare de Molière. C’est un peu ça ! On devient hébété et on se coupe des réalités. Dans notre triste condition, c’est monsieur ou madame « tout le monde » qui vient nous présenter sa vision du monde.
Même une hier hier parle aussi, jusqu’à elle fait des manières à mondiovision, les gens applaudissent et partagent dans les réseaux sociaux. À 22 ans une fille dit avoir réussi la vie. Ceux qui sont mandatés pour sauver le Cameroun sont absents de la scène, sinon ils observent seulement.
Bienvenue dans la république des diversion…
Voilà une jeune petite sœur qui vient de « zéro part », et qui n’arrive même pas à formuler une phrase en français encore moins en anglais (pourtant, semble t-il est anglophone de formation), mais qui, au nom de l’argent, bénéficie d’une « interview exclusive » dans une télévision dite « africaine ». Ce qui est marrant c’est que, durant l’interview, elle n’a répondu à aucune question. Mais ce qui est sûr, dans les prochains jours, elle pourra décrocher des contrats publicitaires avec des grosses boîtes. Devenir une référence dans l’environnement publicitaire. On va afficher son image sur les mêmes panneaux publicitaires que ceux sur lesquels on affiche pour celui qui préside la République. Et puis quoi ? C’est une STAR nor. Comme si, être star était un grade dans l’administration.
Bienvenue Dans La République De La Visibilité Bidon.
Des journalistes veulent se faire un nom à travers la distraction, le buzz et le contre-exemple. Les chefs d’édition sont incapables de faire un casting sérieux des invités dans leurs rédactions pour la préservation de l’éthique, plongeant ainsi les vrais problèmes dans les oubliettes.
« Dis-moi comment tu éduques ton peuple et je te dirai qui tu es » ~ Pr Hubert Mono Ndjana dans L’idée Sociale Chez Paul Biya, 1985.
L’éducation de notre temps est facultative. C’est du « si tu veux ». Il faut d’abord gagner de l’argent ou entreprendre une activité lucrative pour espérer avoir une place sous le soleil. L’école peut attendre, l’argent d’abord. Zéro rigueur, zéro moralisation, zéro châtiment. On ne s’affirme plus avec le savoir ou le talent mais on s’affirme désormais avec l’argent. Quelle honte !
Un pays où les jeunes doivent se chercher par leurs propres moyens. Mais est-ce que les jeunes ont vraiment les clefs pour ouvrir les bonnes portes ? Il y a l’urgence d’une refondation juvénile dans notre pays.