Les tubes à vide
La tour d’aluminium du centre Jamot s’est avérée incapable de diffuser le match opposant le Cameroun à la Libye ce mardi. Car selon Charles Ndongo son PDG, les montants exigés par les diffuseurs auraient été « trop élevés »
Bon, d’entrée de jeu, je félicite ceux qui, en 2023, misent toujours sur la Siarrtivi pour regarder les matchs des Lions Indomptables. (Votre foi est proprement à saluer !). Ensuite, je m’interroge : comment des gens qui viennent de nous expliquer que le Cameroun a « réglé toutes ses dettes » et qu’il « progresse vers l’émergence », peuvent-ils vous dire en même temps que la télévision nationale a des problèmes de trésorerie ?
Il y a deux semaines, Yves Abama (le gougnafier le plus agité du RDPC) nous martelait avec beaucoup de zèle, que le Cameroun est « un pays à revenu intermédiaire ». Il serait donc intéressant qu’il nous explique par quelle alchimie ésotérique la Libye, pays en guerre depuis 2011 et divisé en trois gros morceaux (auxquels s’ajoutent 2 petits fragments), a réussi à diffuser le même match à sa population. J’ai vraiment hâte de connaître l’explication à ce miracle kangukatique.
Il y a quelques jours, sur le même soupçon de chaîne de télé, c’est Francis Ngannou qui se faisait ventiler à la main par une pauvre femme dont Charles Ndongo possède forcément une Sextape ; car il est impossible d’expliquer autrement ce qu’elle faisait là. Elle-même n’en avait à coup sûr pas la moindre idée !
Mais quand il faut faire ruisseler le Petrus et le Dom Pérignon à Olembé pendant la CAN sucrée, quand il faut réciter des ivrogneries de louanges sur « la magnificence » de Paul Biya lors des dîners de gala à Etoudi, ou quand il faut organiser de ridicules « scènes de détresse » autour de Robert Bihina et du reste du village avec pour thème Maurice Kamto et le MRC, il n’y soudain plus aucun problème de sous.
Et je ne compte pas le nombre d’éditions du 20 mai où ils vous ont répété que grâce à la fibre optique, au satellite, aux drones patriotiques et même à l’arme nucléaire placée en orbite autour de la Terre, la Siarrtivi possédait désormais la meilleure technologie de retransmission de l’univers.
Quand s’appelle Ekanga, et qu’on refuse de défendre le village au nom d’un vieillard sénile en fin de vie et à la médiocrité managériale interstellaire, on est taxé d’« antipatriote et d’ « ennemi de la Nation ». Mais que voulez-vous donc qu’on dise après cette énième pitrerie ? Que la radio télévision du centre Jamot a diffusé le match avec brio et que les Camerounais ont pu en profiter à leur aise ?
Dans un pays sérieux, cette arnaque ambulante de Charles Ndongo (à l’instar de l’autre arnaque
ambulante, Fame Ndongo) aurait été évincée de son poste séance tenante. Or le souci, c’est que vous n’êtes pas dans un pays, mais précisément dans un soupçon de pays !
Est-ce que vous en doutez encore ?
Le premier Ndongo fut promu ministre d’État après avoir braqué 75 milliards prévus pour 500 000 ordinateurs ; le second Ndongo sera bientôt promu ministre de la communication. Car comme le dit un proverbe de Mvomeka : « le caca ne produit rien d’autre que des mouches et des larves »
Ekanga Ekanga Claude Wilfried