Le dialogue entre camarades du parti et au-delà du parti apparaît comme un imperium necessitae pour prévenir toutes formes de conflits, de crises qui peuvent à terme conduire à la dispersion des troupes. Point n’est besoin de faire un exposé sur les conséquences des crises au sein d’une organisation pour en mesurer les effets néfastes. Le dialogue vise à réduire cette envahissante justification de soi, cet orgueil, cette arrogance des hommes, cette peur des « autres », qui depuis la nuit des temps a souvent conduit à des scènes de violences indescriptibles. Le refus de se parler contribue à éloigner les uns des autres et à faire naître la méfiance et la répulsion des autres. Et ce refus de se parler a souvent été exploité sans vergogne et à leur corps défendant par les entrepreneurs de la division de toutes sortes pour justifier ou légitimer les situations crisogènes, mortifères entre les peuples.
Mais, il y a un autre aspect du dialogue dont on se préoccupe très peu souvent ; qui pourtant témoigne de ce qui nous distingue ou nous singularise des autres espèces du règne animal : celui d’apporter un peu de ce que nous sommes et que nous avons à l’autre. Oui, dialoguer est une situation de don et de contre don. En situation de dialogue, nous donnons ce que nous avons en nous et nous recevons en retour de l’autre ce que nous n’avons pas en nous. En clair, le dialogue est une situation d’enrichissement mutuellement bénéfique. Qu’est-ce à dire sinon, tout simplement, d’essayer de rendre cette vie un peu plus vertueuse, un peu meilleure. En ayant recours au dialogue, nous sommes amenés à nous voir comme nous sommes et dont on n’a pas souvent pas conscience à travers les yeux de l’autre et dans la même veine d’exorciser si pas complètement, du moins autant que faire se peut, le péché capital commun à la grande majorité des religions : l’orgueil.
Oui, le dialogue est mère de la Paix. Cette Paix qui est inscrite au fronton de la devise du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN), Vérité-Amour-Paix. En effet, le dialogue contribue à la création d’une société de Paix. Une société qui participe à rendre les hommes qui y vivent meilleurs. Car travers le dialogue nous prenons conscience de la vanité, de l’inhumanité et de l’orgueil qui nous pousse à nous comporter de manière inconséquente et antisocial. Se considérant parfois comme le centre du monde et exigeant des autres qu’il nous voue un culte ou que sais-je d’autre. Le dialogue nous permet de prendre conscience de notre frêle condition humaine et à s’ouvrir aux autres dans un processus de collaboration, de coopération et d’entraide mutuelle. Seuls ceux qui dialoguent savent déceler chez les autres ce qu’ils n’ont pas et qu’ils peuvent de manière compensatoire obtenir chez l’autre.
Le dialogue devrait apparaître dans notre quotidienneté comme une nécessité et non comme une alternative. Si nous refusons de dialoguer, cette belle dynamique que nous poussons chacun avec ses singularités, ses particularismes, risque de s’écrouler et de disparaître. L’histoire des sociétés humaines est riche d’exemples de sociétés qui ont disparu parce qu’elles avaient minimisé le dialogue dans leur matrice existentielle. Car comme nous l’avons dit plus haut, c’est grâce au dialogue entre le leader et ses lieutenants, entre les responsables territoriaux et les militants de la base, entre les militants et les populations sur le terrain que nous parviendrons à construire quelque chose d’extrêmement fort et de puissant.
Le Président National du PCRN, l’honorable Cabral Libii mû par la clairvoyance et l’ensemble des valeurs humaines et spirituelles qui structurent son leadership politique a décidé d’organiser des concertations avec le Directoire national du parti pour parvenir à un consensus dans le cadre de la résolution de la crise larvé qui retient l’attention de plus d’un. C’est avec une grande satisfaction et beaucoup de sérénité que nous accueillons ces assises qui démarrent ce jour avec la rencontre des Régionaux et qui se poursuivra samedi avec les Membres du Bureau politique National, les Vice-présidents et les Elus en leur qualité respective (Députés titulaires et Magistrats municipaux).
Restons mobilisés et préparons sereinement le congrès ordinaire de Kribi comme cela nous a été recommandé par le Président National.
Un autre Cameroun est possible, un Cameroun dans lequel le Dialogue, la Réconciliation et la Libération des Energies seront le cœur même de la Gouvernance politique.
Aristide Bitouga, PhD
Président du Bureau politique National