Dans une sortie ce 06 juin, sur sa page Facebook, le président du parti politique Paddec, Jean de Dieu Momo dit avoir l’impression de prêcher au désert, en appelant les gens de son « groupe sociologique », à se détourner des leaders qui les conduisent vers la confrontation avec les autres ethnies.
Le membre du gouvernement dit être « crucifié » par les siens, comme Jesus-christ, qui ne comprennent pas « les raisons profondes et objectives de soutenir le Cameroun sous la Haute conduite de Son Excellence Monsieur le Président de la République Paul Biya ».
« Pourtant mon message TRES CLAIR se résume a peu de chose: Nous ne sommes pas les victimes au Cameroun. Au contraire nous sommes les mieux lotis et les mieux nantis. Et nous serons les plus perdant si nous suivons certains de nos leaders qui nous conduisent à l’affrontement intertribal. Par ailleurs nous ne sommes pas les plus nombreux et ne pouvons pas remporter a nous seuls une élection. », ajoute Jean de Dieu Momo.
Pour le ministre délégué auprès du ministre de la Justice, ce sont ses frères Bamilékés qui manifestent contre le régime de Paul Biya. Il profite pour attirer leur attention sur les conséquences : « Manifester bruyamment dans la rue ou prendre le maquis comme en 1960 est le meilleur moyen de federer et unir toutes les autres tribus contre nous et nous donnons raison à ceux qui disent que le Bamiléké ne doit pas prendre le pouvoir dans ce pays. », rappelle-t-il.
« Oui c’est avec raison car nous proclamons être les plus forts, les plus riches, les plus travailleurs et les plus intelligents! Ce qui laisse croire que les autres, tous les autres sont bête et paresseux! Est ce qu’il y a meilleur raccourci pour se faire détester et même haïr et attirer sur sa tribu la méfiance et le rejet de toutes les autres communautés ? », Poursuit l’Homme politique.
En effet, depuis l’entrée de Maurice Kamto, originaire du groupe sociologique Bamiléké, sur la scène politique en 2012 et sa candidature à la présidentielle de 2018, la question tribale a pris une courbe exponentielle au Cameroun, les Bamilékés étant pointé du doigt comme ceux qui veulent arracher le pouvoir, et les Bulu-Betsi comme ceux qui veulent le garder éternellement.
Dans la foulée, et au regard de son retournement de veste en 2018, lui qui avant était un farouche opposant au régime de Yaoundé, Jean de Dieu Momo est régulièrement désigné comme celui que le gouvernement utilise pour diviser les Camerounais sur leurs questions essentielles de survie et mettre en avant la question tribale, afin d’exister l’instinct conservateur des Communauté et continuer de garder le pouvoir.