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Pour Alex Gustave Azebaze, la déclaration de Kamto est : « un acte éminemment politique »

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Contrairement aux autres camerounais qui voient dans la sortie de Maurice Kamto une déclaration de guerre, le Journaliste et ancien Directeur de publication du quotidien Le Messager voit plutôt un acte politique très fort. Lebledparle.com, vous propose l’intégralité de son analyse sur l’auto proclamation de Maurice Kamto comme vainqueur de l’élection présidentielle.


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Alex Gustave Azébazé, Journaliste – DR

A propos de la déclaration hier du candidat Maurice Kamto: un acte éminemment politique

Voici mon analyse contextuelle et historique de la sortie apparemment surprenante hier du Professeur Maurice Kamto, leader du Mrc et candidat s’étant plutôt bien comporté lors du scrutin présidentiel du 7 octobre 2018, du moins selon quelques résultats sortis des urnes et auxquels nous avons eu accès notamment à Douala où il surclasse ses 7 concurrents restés en lice après le désistement du bâtonnier Akere Muna du reste en sa faveur.

« Michèle E. M’packo, d’emblée je rectifie ton présupposé contenu dans ton post: M. Kamto n’était pas au gouvernement lorsque ce code électoral corseté qui interdit la publication par Elecam, l’organisateur étatique des élections et référendums, des résultats officiels des élections même provisoires et en confie la proclamation exclusive et définitive – sans recours donc – au Conseil Constitutionnel. À l’adoption en 2012 dudit code, le constitutionnaliste devenu homme politique et leader du jeune parti MRC avait produit la même année une analyse détaillée, avec des référés doctrinales très fouillées, sur les faiblesses – pour dire le moins- dudit texte législatif. Il proposa alors une seconde lecture du projet avant sa promulgation par le président de la république. En vain.

Pis en 2013, prenant part aux élections législatives comme tête de liste du MRC dans la circonscription du Mfoundi, il avait été meurtri par le rejet sur la forme par la Cour suprême – siégeant alors en lieu et place du Conseil Constitutionnel inexistant depuis son institution en 1996 – de toute la quarantaine des recours – dont une dizaine introduite par son parti – au motif qu’ils n’avaient pas indiqué dans leur requête les noms des élus dont l’élection était contestée. Une telle interprétation de la loi qui dit pourtant que la Cour suprême proclame en premier et dernier ressort les résultats des élections avait été largement critiquée comme étant à la fois un déni du droit et refus de la justice électorale. Une fois encore ils demandèrent au pouvoir exécutif de conduire des discussions en vue de l’élaboration consensuelle d’un avant-projet de code électoral. En vain puisque nous voici, 5 ans après, dans le nouveau cycle électoral avec le même texte malgré les limites rapportées.

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Au final, acteur conséquent et déterminé de l’opposition depuis sa démission du gouvernement le 30 octobre 2011, le Professeur Kamto qui abat aujourd’hui la carte politicienne qui surprend tous ceux qui n’ont cessé de le traiter de « mou » « moumou » ou « opposant négligeable » et autres joyeusetés aurait la conviction que ce n’est pas sur le terrain du droit qu’il faut régler le contentieux électoral au Cameroun en général et pour cette présidentielle en particulier mais sur le terrain politique.

Ma conviction est donc que sa déclaration à l’issue de l’élection d’hier est un acte éminemment politique qui viserait deux objectifs: à maxima, provoquer l’électrochoc pour cette alternance que le système en place qu’il connaît bien a toujours exclu; et, à minima, imposer les discussions nécessaires en vue de réformer le système politico-institutionnel conduisant à des élections vraiment libres, équitables et transparentes. Échangeant en effet avec ses proches pendant la récente campagne, j’ai senti comment ils étaient remontés contre les abus administratifs perpétrés à leur encontre depuis le lancement de leur parti en avril 2012 mais même pendant la campagne électorale et ce de manière impunie comme s’il y avait une validation politique de ces pratiques totalement illégales qui violaient régulièrement nombre de leurs droits fondamentaux et libertés telles la liberté d’expression, la liberté d’association et même la liberté de réunion publique y compris la campagne électorale officielle sur l’ensemble du territoire national.

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Voilà ma compréhension de cette évolution qui émeut tant, et à raison sans doute, la plupart de nos compatriotes qui avaient fini par intégrer que la politique au Cameroun ne devait être guidée que pat seul timing ou soumise à la volonté exclusive du tenant du pouvoir du moment. Il faut espérer que chacun comprenne qu’il est de l’intérêt de tous de rendre nos institutions impersonnelles et moins soumises aux caprices du parti au pouvoir et de cette administration qui lui semble inféodée.

Retour donc à la politique.

AGA

PS: ce commentaire était une contribution sur la page de mon amie Michèle E. M’packo


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