M.V.Z Lebledparle.com,
L’annonce du boycott par le Pr Maurice Kamto des législatives et municipales le 25 novembre 2019 ne cesse de faire couler beaucoup d’encre et de salive.
Si certains classent ce fait politique dans le sillage d’une simple volonté délibérée du leader de ne pas prendre part aux élections du fait des raisons qu’il a évoquées, pour d’autres, la décision cache beaucoup de surprises.
Le 25 novembre 2019, le leader du MRC, le Pr Maurice Kamto, a indiqué que son parti politique ne prendra pas part aux prochaines élections locales. Ce boycott in extremis a surgi comme un séisme aussi bien au sein de son parti que sur l’échiquier politique nationale et même internationale.
Une semaine après, notamment le1er décembre 2019, le sujet était encore sujet à débat sur le plateau de l’émission dominicale Club d’élites diffusée sur la chaine de télévision privée, Vision 4.
L’objectif d’un parti politique
L’on pourrait se limiter de manière basique à définir un parti politique comme un groupe de personnes défendant une même idéologie. Mais le Pr Nkou Mvondo va bien au-delà pour élucider la décision prise par le Pr Maurice Kamto : « Lorsqu’on crée un parti politique, l’objectif premier c’est accéder au pouvoir ; au niveau communal, au niveau régional et bien évidemment au niveau du pouvoir suprême. Et ce qu’un parti politique attend dans sa vie, et qui est majeur, ce sont les élections », explique le juriste.
Les obstacles ne font pas obstacle à la participation aux élections
Pour le Pr Nkou Mvondo, le boycott du Mrc n’est pas une affaire à balayer du revers de la main car, il résulte dès lors difficile de déceler les idéaux qui constituent sa toile de fond : « Si à un moment donné, on organise les élections et qu’un parti ne se présente pas à une telle compétition, eh bien il faut s’interroger sur la nature du regroupement qu’il y eu », avise-t-il.
Voulant ainsi démontrer que les irrégularités observées ne peuvent pas être la seule raison au boycott d’une élection prenant exemple sur sa propre formation politique : « Univers étant un parti politique, alors Univers va aux élections en dépit des difficultés que nous avons essayé d’énumérer ici et qui existaient déjà au moment où le parti Univers se crée », rappelle l’universitaire.
Le MRC aurait-il un agenda caché?
Face à de nombreuses voies d’accession au pouvoir, Prosper Nkou Mvondo dit ne pouvoir pas se déterminer sur celle empruntée par le Mrc au moment où il décide de ne plus prendre part aux élections en dépit du déploiement et de l’investissement des candidats : «Ceci dit, il faut comprendre qu’il y a plusieurs voies d’accession au pouvoir : la rue, les armes, il y a les mécanismes juridiques qui peuvent permettre à une personne ou à un groupe de personnes d’accéder au pouvoir et il y a bien évidemment la voie des élections réservée essentiellement aux partis politiques. A-t-il alors choisi les autres mécanismes ? Je n’en sais absolument rien », a décrit l’enseignant à l’université de Ngaoundéré.
Pour lui, « Tous ces couloirs comportent des difficultés » et que finalement « Nous sommes dans le cadre d’un jeu. Je ne sais pas dans quel couloir s’inscrit désormais le Mrc », ajoute-t-il.
Une idée bien mûrie par le Mrc
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Maurice Kamto, professeur agrégé est également entouré de grands intellectuels qui maitrisent les méandres de leur position. Sous ce rapport, ce serait une erreur monumentale de penser que la décision du boycott n’ait pas été bien réfléchie au départ.
« Mais nous savons que le Mrc n’est pas un banal parti au regard des membres qui le composent. On ne peut pas penser un seul instant que monsieur Maurice Kamto avec ses collaborateurs manquent de réflexion. C’est une affaire très bien pensée. Ils savent ce qu’ils font, ils savent là où ils vont. Ils font l’actualité. Tout comme le président Kamto annonce qu’il est élu, il le sait, mais cela s’inscrit intelligemment dans une stratégie dont lui seul connait les tenants et les aboutissants », a analysé le président du parti Univers au cours de l’émission Club d’élites du 1er décembre 2019.
