71,28% des suffrages en faveur de l’homme de 85 ans dont 36 passés à la tête du pays, qui rempile pour un septième mandat, n’ont curieusement pas suffi pour égailler une bonne frange de la population camerounaise qui semble ne pas se reconnaître dans le verdict final donné par le Conseil constitutionnel ce lundi 22 octobre à Yaoundé, quinze jours après le déroulement du scrutin le 07.
L’audience de proclamation des résultats que présidait Clément ATANGANA au Palais des Congrès, positionnant l’opposant Maurice KAMTO qui avait déjà revendiqué la victoire le 08, soit quelques heures après le scrutin, au deuxième rang avec un peu plus de 14% des voix et Cabral LIBII en troisième position avec environ 6% a été vécue dans plusieurs localités du pays comme une farce, la plus grande mise en scène de l’histoire du » Cameroun démocratique « , pour certains.
Pour d’autres, il s’est agi ni plus ni moins d’une forfaiture, d’un hold up électoral, d’une mascarade mieux, du vol de la victoire du peuple qui affiche de plus en plus un désamour à l’endroit de l’homme du Renouveau qui, à en croire les opposants les plus virulents au régime en place comme Albert NZONGANG, a toujours usé de la fraude électorale pour se maintenir à la magistrature.
En témoignent également la grande timidité et le calme plat qui se sont emparés des grandes métropoles du Cameroun comme Yaoundé, Douala, Bafoussam (…) où au lieu des scènes de liesse pour célébrer la » victoire écrasante » du président élu, on a plutôt vu des villes militarisées dans le soucis d’intimider les mécontents qui auraient pu se révolter pour réclamer » justice « .
Dans certaines autres localités, plusieurs militants du parti au pouvoir ont organisé des recueillements dans des domiciles privés et endroits publics, couplés à des marches dans quelques rues, à l’initiative de certaines élites pour vanter ce que le journal à capitaux publics, Cameroon Tribune a appelé dans sa parution de ce mardi 23 octobre » la force de la victoire « , née de » la force de l’expérience » bien connue des internautes.
Des manifestations pourtant défendues aux partis de l’opposition dont certains leaders sont pourchassés, interpelés, assignés à résidence et d’autres menacés de mort alors qu’ils dénoncent des irrégularités constatées tout au long du scrutin que la plus haute juridiction du pays vient d’entériner malgré les complaintes.
Depuis l’avènement du multipartisme dans les années 90 et la première élection pluraliste et très contestée de 1992, où il n’avait pu s’en sortir qu’avec un peu plus de 40% des suffrages face à une coalition emmenée par Ni John FRU NDI, le chairman du SDF, le successeur constitutionnel d’Ahmadou Ahidjo a toujours a toujours été » plébiscité » à plus de 70% des voix ; en 2004, en 2011, et avec un score stratosphérique plus tôt en 1997, plus de 92%.