Publié le 19 juillet 2004 dans le quotidien Mutations, cet article signé du président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto, refait surface à quelques mois de la présidentielle de 2025.
Si les raisons de cette republication restent encore floues, plusieurs hypothèses sont susurrées : une volonté de relancer le débat sur certains thèmes abordés dans l’article, une stratégie de communication en vue de la prochaine échéance électorale, ou simplement une volonté de rappeler les positions historiques du parti.
Lire ci-dessous cette lettre de Maurice Kamto :
𝙇𝙖 𝙇𝙚𝙩𝙩𝙧𝙚 𝙙𝙚 𝙈𝙖𝙪𝙧𝙞𝙘𝙚 𝙆𝙖𝙢𝙩𝙤 𝐋’𝐞𝐧𝐣𝐞𝐮 L’échéance électorale prochaine est capitale pour le Cameroun. Dans notre système politique où le Président de la République est la clé de voûte de l’architecture politique et institutionnelle, toute élection présidentielle est un moment crucial dans la vie de la Nation. Mais celle attendue en octobre de cette année revêt une importance particulière dont on n’a pas l’impression que les forces politiques camerounaises en mesurent toute la portée. Certes, nous savons tous qu’il s’agira de choisir un homme, monarque républicain pour les sept années qui viennent, et nous voyons bien comment ici et là c’est l’identité des candidats qui focalise les attentions.
Pourtant l’enjeu des prochaines joutes électorales est bien au-delà du choix d’un individu. Il s’agira de mettre en perspective la Nation camerounaise et de camper nos choix de société pour les temps à venir. Or, à quelque trois mois de l’échéance, on est tétanisé par l’obsolescence du décor et la vacuité des discours politiques. Sur la mer plate de la politique camerounaise, le citoyen déboussolé cherche un repère. Entre meetings carnavalesques et improbable querelle entre « rénovateurs » et « conservateurs », le parti dominant affiche son assurance. Dans la marre trouble des héritiers présomptifs, l’opposition s’épuise dans la recherche du candidat magique. Et les Camerounais sombrent dans le profond ennui d’un spectacle politique soporifique qui fait écho à son propre silence. La scène se remplira bientôt à l’annonce de l’ouverture officielle de la campagne électorale. Mais y aura-t-il autre chose à voir que les débauchages de militants et le nomadisme électoral ? Nous glissons subrepticement dans de la para-politique, prêts à courir toutes les Pythies, même loin de Delphes, mais incapables de convaincre par un discours raisonné le peuple souverain. 𝐐𝐮𝐞 𝐥’𝐨𝐧 𝐞𝐧 𝐬𝐨𝐢𝐭 𝐯𝐞𝐧𝐮 à 𝐫ê𝐯𝐞𝐫, 𝐞𝐧𝐝𝐨𝐫𝐦𝐢 𝐨𝐮 é𝐯𝐞𝐢𝐥𝐥é, 𝐝𝐮 𝐝é𝐜è𝐬 𝐝𝐮 𝐩𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞𝐫 𝐝’𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐧𝐨𝐮𝐬, 𝐞𝐧 𝐭𝐚𝐧𝐭 𝐪𝐮𝐞 𝐥𝐚 𝐋𝐨𝐢 𝐟𝐨𝐧𝐝𝐚𝐦𝐞𝐧𝐭𝐚𝐥𝐞 𝐥’𝐢𝐧𝐬𝐭𝐢𝐭𝐮𝐞 𝐠𝐚𝐫𝐝𝐢𝐞𝐧 𝐝𝐮 𝐝𝐞𝐬𝐭𝐢𝐧 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐍𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧, 𝐞𝐬𝐭, 𝐣𝐞 𝐥𝐞 𝐜𝐫𝐚𝐢𝐧𝐬, 𝐬𝐲𝐦𝐩𝐭𝐨𝐦𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐝’𝐮𝐧𝐞 𝐝é𝐟𝐚𝐢𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐚𝐮𝐭𝐚𝐧𝐭 𝐪𝐮’𝐮𝐧 𝐫é𝐯é𝐥𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐬 𝐢𝐦𝐩𝐮𝐢𝐬𝐬𝐚𝐧𝐜𝐞𝐬. 𝐂’𝐞𝐬𝐭 𝐚𝐮𝐬𝐬𝐢 𝐥’𝐞𝐱𝐩𝐫𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐢𝐧𝐜𝐨𝐧𝐬𝐢𝐬𝐭𝐚𝐧𝐜𝐞 é𝐭𝐡𝐢𝐪𝐮𝐞 : 𝐦ê𝐦𝐞 𝐞𝐧 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞, 𝐢𝐥 𝐧’𝐲 𝐚 𝐝𝐞 𝐠𝐥𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐪𝐮’à 𝐭𝐫𝐢𝐨𝐦𝐩𝐡𝐞𝐫 𝐝’𝐮𝐧 𝐚𝐝𝐯𝐞𝐫𝐬𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐯𝐢𝐯𝐚𝐧𝐭. 𝐋’𝐨𝐩𝐢𝐧𝐢𝐨𝐧 𝐜𝐚𝐦𝐞𝐫𝐨𝐮𝐧𝐚𝐢𝐬𝐞 𝐚𝐭𝐭𝐞𝐧𝐝 𝐚𝐮𝐭𝐫𝐞 𝐜𝐡𝐨𝐬𝐞 𝐪𝐮’𝐮𝐧 𝐢𝐧𝐭𝐫𝐨𝐮𝐯𝐚𝐛𝐥𝐞 𝐝é𝐛𝐚𝐭 𝐨𝐮 𝐝𝐞𝐬 𝐬𝐩é𝐜𝐮𝐥𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐦𝐞𝐬𝐪𝐮𝐢𝐧𝐞𝐬 𝐬𝐮𝐫 𝐥’é𝐭𝐚𝐭 𝐝𝐞 𝐬𝐚𝐧𝐭é 𝐝𝐞𝐬 𝐮𝐧𝐬 𝐞𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐚𝐮𝐭𝐫𝐞𝐬. 𝐄𝐥𝐥𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐚𝐜𝐜𝐚𝐛𝐥é𝐞 𝐩𝐚𝐫 𝐥𝐞 𝐩𝐫𝐮𝐫𝐢𝐭 𝐭𝐫𝐢𝐛𝐚𝐥 𝐪𝐮𝐢 𝐢𝐧𝐜𝐢𝐭𝐞 𝐪𝐮𝐞𝐥𝐪𝐮𝐞𝐬 𝐜𝐢𝐭𝐨𝐲𝐞𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐜𝐞 𝐩𝐚𝐲𝐬 à 𝐩𝐫𝐨𝐧𝐨𝐧𝐜𝐞𝐫, 𝐬𝐞𝐧𝐭𝐞𝐧𝐜𝐢𝐞𝐮𝐱 𝐥’𝐞𝐱𝐜𝐥𝐮𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐭𝐨𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐝𝐞 𝐜𝐞𝐫𝐭𝐚𝐢𝐧𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐨𝐬𝐚𝐧𝐭𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐍𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐡𝐚𝐮𝐭𝐞𝐬 𝐜𝐡𝐚𝐫𝐠𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐥’É𝐭𝐚𝐭. 𝐋𝐚 𝐦𝐚𝐮𝐯𝐚𝐢𝐬𝐞 𝐧𝐨𝐮𝐯𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐜’𝐞𝐬𝐭 𝐪𝐮𝐞 𝐜𝐞 𝐜𝐫é𝐭𝐢𝐧𝐢𝐬𝐦𝐞 𝐚𝐮 𝐫𝐢𝐬𝐪𝐮𝐞 𝐢𝐧𝐟𝐞𝐫𝐧𝐚𝐥 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐂𝐚𝐦𝐞𝐫𝐨𝐮𝐧 𝐭𝐞𝐧𝐝 à 𝐭𝐫𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫 é𝐜𝐡𝐨 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐮𝐧𝐞 𝐟𝐫𝐚𝐧𝐠𝐞 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐬 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐚𝐭𝐫𝐢𝐨𝐭𝐞𝐬 𝐞𝐭 à 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞𝐫 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐚 𝐧𝐨𝐫𝐦𝐚𝐥𝐢𝐭é 𝐝’𝐮𝐧𝐞 𝐢𝐝é𝐨𝐥𝐨𝐠𝐢𝐞 𝐫𝐚𝐦𝐩𝐚𝐧𝐭𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐚 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐬𝐨𝐜𝐥𝐞 𝐮𝐧 𝐭𝐫𝐢𝐛𝐚𝐥𝐢𝐬𝐦𝐞 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐚𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧𝐧𝐞𝐥…>> 𝐒𝐨𝐮𝐫𝐜𝐞 : 𝘔𝘶𝘵𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯𝘴 n°1995, lundi 19 juillet 2004, p.3. |