Le 11 novembre 2018 à Bruxelles en Belgique, il a été parmi les leaders de l’opposition congolaise qui ont choisi Martin Fayulu, comme candidat unique de l’opposition autour de la plate-forme « Lamuka », 24 heures après, il s’est désolidarisé de cette plate-forme avec Félix Tshisekedi. Ce 23 novembre 2018 à Nairobi au Kenya, Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi, ont conclu un accord de coalition le 23 novembre à Nairobi. Le premier, qui se retire de la course présidentielle au profit du second. Voici les raisons de son alliance avec le fils du défunt leader de l’opposition congolaise Etienne Tshisekedi.
Pourquoi avez-vous décidé de vous effacer au profit de Félix Tshisekedi ?
Vital Kamerhe : Je me désiste en faveur de Félix Tshisekedi parce que c’est le ticket que toute la RDC attendait. Et comme je le dis souvent, ce sont les hommes qui font les fonctions et non l’inverse. J’en ai déjà fait la démonstration. Ministre de l’Information [entre 2003 et 2004, ndlr], je m’étais mis au travail et mes réalisations avaient fini par faire de l’ombre à beaucoup de membres du gouvernement qui détenaient des portefeuilles importants.
Mais Félix et moi, nous sommes comme des jumeaux. C’est pourquoi nous avons décidé d’unir nos forces pour faire avancer notre pays.
Pourquoi avoir choisi Nairobi pour signer votre accord ?
Nous voulions prendre exemple sur le président kényan Uhuru Kenyatta et son opposant Raila Odinga, qui se sont surpassés pour éviter un bain de sang à l’issue de la dernière présidentielle au Kenya [après des mois d’affrontements, les deux hommes s’étaient rencontrés le 9 mars dernier, ndlr]. Nous aussi, nous nous surpassons aujourd’hui pour faire gagner le Congo.
L’opposition soutiendra finalement deux principaux candidats : d’un côté Martin Fayulu, soutenu notamment par Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi, et de l’autre, Félix Tshisekedi que vous venez de rallier…
Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Moïse Katumbi a toujours dit que Félix Tshisekedi était son candidat. Nous présentons aujourd’hui le ticket qu’il souhaitait. Serait-il capable de mobiliser les autres pour nous rejoindre ? Voilà la question. Car dès le départ, si l’opposition, réunie à Genève, avait annoncé le ticket Félix Tshisekedi – Vital Kamerhe, tout le monde aurait dit : « C’est fini pour Kabila, son candidat n’a aucune chance de passer ». Parce que c’est le peuple lui-même qui aurait alors pris en charge les bureaux de vote et surveillé tout le processus pour que son vote ne soit pas volé.
Entretien publié dans Jeune Afrique.