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Présidentielles 2025 : Paul Biya est candidat, selon Jeune Afrique

Alors que le Cameroun vit au rythme des rumeurs et des conjectures politiques, le président Paul Biya, figure de proue des chefs d’État en exercice à l’échelle mondiale, laisse entrevoir une possible candidature à l’élection présidentielle d’octobre 2025. Sans jamais s’exprimer clairement, ses récentes interventions publiques et les mises en scène orchestrées par son cercle rapproché laissent peu de place au doute quant à ses intentions, comme le souligne Georges Dougueli dans un éditorial publié par Jeune Afrique.

Paul BIYA
Paul BIYA - DR

Lors de son traditionnel discours à la jeunesse, prononcé le 10 février 2025 au Palais de l’Unité à Yaoundé, Paul Biya a une nouvelle fois joué sur les mots et les sous-entendus. S’adressant à une jeunesse camerounaise qui représente près de la moitié de la population, il a évoqué les « importantes échéances électorales » à venir, appelant les jeunes à « exercer librement leur devoir citoyen » et à ne pas céder aux « sirènes du chaos ». Des phrases qui, bien que sibyllines, semblent dessiner les contours d’une candidature.

Cette stratégie de communication, faite de teasings et de messages codés, n’est pas nouvelle pour le président Biya. Adepte des déclarations à double sens, il cultive l’art de la suggestion, laissant à son entourage le soin de confirmer ce qu’il ne dit pas explicitement. Ainsi, lors d’un meeting organisé le 11 février au Palais des Sports de Yaoundé, Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, a repris le flambeau en invoquant la « mythologie gaullienne » pour justifier la continuité du régime. « En octobre, Elecam n’organisera pas un concours sportif, mais l’élection présidentielle, une rencontre entre un homme et son peuple », a-t-il déclaré, renforçant l’idée d’une candidature inévitable de Paul Biya.

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À 92 ans, le président camerounais, au pouvoir depuis 1982, continue de s’accrocher à son image d’homme providentiel. Malgré les ravages du temps et les critiques sur son âge, ses partisans ne manquent pas de rappeler qu’il reste « toujours chaud gars ». Pourtant, son style distant et élitiste contraste avec les tentatives maladroites de ses rédacteurs de discours pour se rapprocher de la jeunesse. En 2017, lors d’un échange avec l’équipe nationale de football victorieuse, il avait surpris en utilisant un langage familier, déclarant : « Vous les avez mis dans la sauce. » Une phrase qui avait laissé l’assistance médusée, tant elle semblait éloignée de son personnage habituel.

Si Paul Biya se présente effectivement en octobre, ce sera pour la huitième fois. Une perspective qui ne fait pas l’unanimité, notamment parmi les opposants. Joshua Osih, président du Social Democratic Front (SDF), avait déjà averti en 2018 : « Si Paul Biya est réélu, on court vers l’implosion du système. »

En attendant, la précampagne se poursuit, rythmée par les dits et non-dits d’un président qui préfère la suggestion à l’annonce claire. Dans un pays où la jeunesse aspire à un renouveau politique, Paul Biya semble jouer une dernière carte, celle de l’homme indispensable, prêt à relever les défis du Cameroun une fois de plus.


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