Dans une tribune libre partagée sur les réseaux sociaux samedi le 17 juillet 2021, le journaliste sportif condamne fortement la publication sur la toile, des images choquantes relatives aux accidents de la route dont ont été victimes l’artiste Tenor et l’ex international camerounais Idriss Carlos Kameni.
Accidents médias et internet (Kameni, Tenor, les images de la honte)
Idriss Carlos Kameni a échappé à la mort dans un accident de la circulation hier. Malheureusement, on déplore un décès à la suite de ce drame. En moins de 24 heures, il y a eu pas moins de 3 accidents de la circulation dont celui de l’artiste Tenor où une jeune femme a perdu la vie.
Sur ce sujet, j’aimerais lancer un appel aux médias et aux gens, à la population. Quand ces choses se produisent on voit toujours des photos, des vidéos tourner et ce n’est pas correct comme ce qu’on a vu pour l’artiste Tenor à l’hôpital. En aucun cas ces images doivent sortir et circuler. C’est une atteinte à la vie privée et à l’intimité. Déontologiquement ce n’est pas correct. On tombe dans un voyeurisme extrême.
Quand Eriksen s’est effondré à l’Euro sous les yeux du monde entier, les joueurs Danois ont été salués pour l’avoir entouré et mis à l’abri des regards indiscrets en prenant aussi des drapeaux pour que les gens ne voient pas les soins qui lui ont été apportés. Ça s’appelle aussi le secret médical et le secret professionnel.
Quand les gens partagent ces images, ils oublient ce que ça peut faire aux familles et aux proches qui sont délaissés et oubliés dans leur choc !! S’il m’arrivait quelque chose comme ça, je ne voudrais pas que mon fils de 4 ans voit ses images et soit choqué à vie, je voudrais qu’il se souvienne de moi tel que j’étais. Certains se foutent des conséquences.
Ceci ne relève pas de la liberté de la presse ou de la liberté d’expression. En tant que journalistes, nous avons des droits mais aussi et SURTOUT des devoirs (charte de Munich) avec les numéros 4 & 5 censés protéger les personnes citées que voici :
4 – Ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents.
5 – S’obliger à respecter la vie privée des personnes.
Ce n’est pas parce que certaines personnes sont considérées publiques que ça veut dire qu’on peut tout se permettre et tout montrer, tout photographier ou tout partager. Je tiens à transmettre tout mon respect, mes pensées et mes prières aux victimes, aux disparus, à leurs proches et à leurs familles.
Et j’aimerais aussi que les gens qui ont pris ces photos, ceux qui les ont relayées et partagées présentent leurs excuses en toute humilité. J’appelle la population à supprimer ces clichés qu’elle reçoit sur les réseaux sociaux et à répondre à ceux qui les envoient pour leur dire que ces pratiques doivent stopper. On peut donner et transmettre l’information mais il ne faut pas dépasser ces limites.
Qu’on retrouve le sens des valeurs, le sens de la pudeur parce que le respect a disparu. A la fin de la journée, nous sommes tous des femmes et des hommes dans le plus simple appareil.
Je finirai là-dessus : « ta liberté s’arrête là ou celle des autres commence. Avant de vouloir changer le monde commence par te changer toi-même »
Rien à voir avec le Cameroun en particulier (que je n’ai pas cité). J’ai pris un exemple récent mais c’est global. On le voit partout et on doit d’abord penser aux proches, aux familles et aux conséquences que ça peut avoir sur eux.