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PUTSCH – Les sept gouvernements (officiellement) renversés par les Etats-Unis

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La carte des sept gouvernements renversés par les Etats-Unis, réalisée par Foreign Policy avec Google.

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Le Guatemala, le Congo, la République dominicaine, le Vietnam, le Brésil, le Chili, et maintenant l’Iran… Ces sept pays ont en commun d’avoir vu leur gouvernement renversé, pendant la seconde moitié du XXe siècle, par des coups d’Etat clandestinement soutenus par les Etats-Unis…

avant d’être officiellement reconnus. Foreign Policy en a dressé la liste – sans compter les renversements dans lequel le rôle de la CIA est seulement suspecté.

C’est donc le cas de l’Iran, en 1953. Lundi, des documents déclassifiés ont permis de révéler officiellement ce qui était devenu un secret de Polichinelle depuis des années, à savoir le rôle actif de la CIA dans la destitution du premier ministre Mohamed Mossadegh. L’homme, qui avait eu la mauvaise idée de nationaliser le pétrole de son pays, géré par l’Anglo-Iranian Oil Company (l’ancêtre de BP), a fini sa vie en résidence surveillée. Sur le trône, le shah Mohammad Reza Pahlavi devint un proche allié de Washington, jusqu’à son renversement lors de la révolution islamique de 1979.

Pour arriver à ses fins, la CIA a acheté des partisans de Mossadegh, des journaux américains et iraniens pour qu’ils ternissent sa réputation, et des manifestations dans les rues de Téhéran pour justifier le changement de pouvoir. Elle a aussi versé 5 millions de dollars au général Fazlollah Zahedi, ensuite nommé premier ministre. Bref, cette opération « de politique étrangère » américaine, menée sous le nom de code « TPAJAX », n’est que « l’un des nombreux coups d’Etat soutenus par les Etats-Unis pour s’établir partout dans le monde » pendant la guerre froide, qui a touché des dictateurs comme des leaders démocratiquement élus, relève Foreign Policy.

  •  Guatemala, 1954 : Un an après l’Iran, les Etats-Unis décident d’écarter le président Jacobo Arbenz, avec qui les relations se sont dégradées à cause d’une réforme agraire qui menaçait les propriétés de la United Fruit Company. Pour ce faire, la CIA arme notamment des rebelles et des troupes paramilitaires. Son départ sera suivi par une successions de juntes militaires au pouvoir.
  • Congo, 1960 : Une intervention de l’armée belge, soutenue par les Etats-Unis, chasse du pouvoir le premier ministre Patrice Lumumba. Face à sa résistance, la CIA prend contact et soutient des personnes planifiant de l’assassiner, selon The Church Comittee, un organisme qui surveille les actions clandestines de l’agence américaine. Après une première tentative ratée d’empoisonnement, elle informe les troupes congolaises de sa localisation. Il est capturé puis tué l’année suivante.
  • République dominicaine, 1961 : La CIA aide l’assassin du dictateur Rafael Trujillo, notamment en fournissant des armes.
  • Sud-Vietnam, 1963 : La CIA aide des généraux qui prévoient d’assassiner le président Ngo Dinh Diem. Selon un document du Pentagone, « A partir d’août 1963, nous avons tour à tour autorisé, sanctionné et encouragé l’effort des généraux vietnamiens pour organiser un coup d’Etat. (…) Nous avons maintenu un contact clandestin avec eux au cours de la planification et de l’exécution du coup d’Etat, cherché à réviser leur plan opérationnel, et proposé un nouveau gouvernement. »
  • Brésil, 1964 : Les Etats-Unis soutiennent le coup d’Etat du général Humberto Castello Branco, en poussant à des manifestations contre le gouvernement et en fournissant de l’essence et des armes « non originaires des Etats-Unis » aux partisans des militaires, qui ont ensuite gouverné le pays jusqu’en 1985.
  • Chili, 1973 : Washington ne voit pas d’un bon œil l’arrivée au pouvoir du socialiste Salvador Allende, élu président en 1970. Pour l’écarter, la stratégie consiste à « faire crier l’économie » chilienne, selon les termes du président Richard Nixon, et à travailler avec des groupes fomentant un coup d’Etat. Jusqu’à celui du général Pinochet, qui sera ensuite soutenu  par une campagne de propagande conduite par la CIA, « malgré la connaissance de graves violations des droits de l’homme, et notamment de l’assassinat d’opposants politiques ».

     

     

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Pour approfondir :   Iran-USA : Téhéran passe à la vitesse supérieure

 


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