Dans l’est de la République démocratique du Congo, un tribunal militaire a condamné à mort 25 militaires pour avoir fui devant l’ennemi lors d’affrontements avec les rebelles du M23. Le procès, qui s’est déroulé sur une journée à Butembo (Nord-Kivu), a vu comparaître 31 individus, dont 27 militaires et 4 civiles, épouses de soldats.
Les soldats étaient accusés de plusieurs délits, dont la désertion en présence de l’ennemi, la dissipation de munitions, la violation des consignes et le vol, selon Me Jules Muvweko, un avocat de la défense. À l’issue du procès, deux capitaines figurent parmi les condamnés à la peine capitale, tandis que la défense annonce son intention de faire appel. Les quatre femmes civiles et les autres accusés ont été acquittés, faute de preuves suffisantes.
Cette décision judiciaire survient dans un contexte où les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont pris le contrôle de plusieurs localités clés, exacerbant les tensions et les suspicions d’infiltration au sein des forces de sécurité congolaises. Des arrestations massives ont eu lieu, ciblant des militaires de haut rang et des personnalités influentes, tous accusés de collaboration avec l’ennemi.
En mars, le gouvernement de la RDC a annoncé la levée d’un moratoire sur l’exécution de la peine de mort, en place depuis plus de deux décennies, une décision qui a suscité de vives critiques des organisations de défense des droits humains. Cette mesure vise en particulier les militaires reconnus coupables de trahison.
Ce n’est pas la première fois que des militaires congolais sont condamnés à mort pour des faits similaires, avec des condamnations prononcées début mai à Goma pour « lâcheté » et désertion.