Bissé Ngosso Brice âgé de 15 ans, et élève de la 4ème espagnole 2 au lycée de Nkolbison a violemment assassiné son professeur de mathématique mardi 14 janvier 2020. À travers le pays, des intellectuels et hommes de médias tentent de comprendre cette attitude criminogène de l’adolescent.
Pour l’analyste politique David Eboutou, il faut simplement refondée la jeunesse camerounaise en manque criard de repère. Lebleparle.com s’est procuré l’entièreté de sa sortie et vous la dévoile.
D’un côté, le jeune enseignant décédé au lycée de Nkolbisson. Il n’avait que 26 ans et n’exerçait que depuis deux mois dans cet établissement. De l’autre côté, le gamin assassin de 15 ans qui a porté le coup fatal à ce dernier.
Tous des jeunes!
Le premier, Maurice Njioni Tchakounte, fruit de l’effort d’une famille modeste s’exerçait à dispenser les Mathématiques aux jeunes apprenants du Lycée de Nkolbisson avant de retrouver chaque soir ses deux frères avec lesquels il cohabitait dans un studio de la place, dans l’attente de la régularisation de sa situation. Sorti de l’école normale et dans l’attente de son intégration,il trouve la mort de façon dramatique là où il ne faisait que transmettre ce qu’il aura appris.
À côté, un jeune gâté du nom de Brice Bisse Ngosso âgé de 15 ans. Fruit de notre société en mal de repères et surtout reflet d’une éducation familiale certainement désastreuse. Ce dernier déjà à la réputation sulfureuse auprès de ses camarades car fervent abonné de l’école buissonnière n’aura pas hésité à asséner deux coups de compas au niveau supérieur de l’épaule gauche à son enseignant, provoquant chez lui une importante hémorragie qui aura eu raison de lui juste à l’entrée du Centre Hospitalier Universitaire (CHU ) de Yaoundé.
La raison de ce drame, le jeune bourreau dit on vouait une haine viscérale vis à son jeune enseignant de Mathématiques qui lui faisait en permanence des remontrances. Il s’était même vu interdire ses cours par ce dernier s’il ne changeait pas de comportement .Ce jour fatidique, le jeune violent n’aura pas supporté que son enseignant lui intime l’ordre de gagner la porte. Motivé par son physique proche de l’Enseignant défunt, il n’hésite pas à l’enfourcher d’égal à égal comme pour contester son autorité avant de poser l’irréparable.
Et c’est là tout le problème. Nos jeunes élèves n’ont plus de considération pour leurs enseignants. Ils les côtoient et voient leurs conditions de travail. Ils sont témoins de la précarité qui les frappent et ont parfois été sollicité pour secourir certains d’entre eux. À la question de savoir quels sont leurs modèles dans la vie, ils ne pensent surtout pas aux enseignants qui ne leur inspirent plus rien. Ils pensent à comment se faire rapidement de l’argent sans trop de sacrifices et dans cette spirale, certains parents malheureusement auront contribué à encourager ou à fabriquer de telles attitudes consciemment ou inconsciemment chez leurs enfants.
Ajouté à l’incurie généralisée de notre pays dont le secteur éducatif n’y échappe pas, les politiques semblent plutôt laisser pourrir la situation pour en tirer politiquement des dividendes au grand désarroi du pays tout entier qui se retrouve en totale perte de repères.
Notre pays val mal !
Notre jeunesse va très mal !
Notre jeunesse a besoin d’être refondée !
Pensée émue à l’endroit de la famille du jeune enseignant Maurice Njioni Tchakounte. Puisse Dieu réconforter sa famille !