Attendu depuis longtemps depuis la proclamation des résultats de la Présidentielle de 2018 et au lendemain des municipales et législatives, les régionales passées, la copie du remaniement serait disponible.
Les dernières consultations bouclées au Palais de l’Unité, le visage du « bébé » ne saurait tarder. Des entrants et sortants font feu de tout bois pour ne pas louper le casting. Seulement Paul Biya, imprévisible reste le maître du jeu.
Dans ce qui est considéré comme mangeoire nationale, c’est à dire le gouvernement, l’on a bouclé enfin et la copie attend juste la signature du locataire d’Etoudi pour enfin être lu au poste national avant diffusion dans d’autres réseaux d’informations.
Le premier Ministre Dr Joseph Dion Ngute qui est sûr et certain de garder son brassard de capitaine pour un nouveau bail à évaluer ses collaborateurs avant de remettre les notes pour une sanction finale à qui de droit. Ses différents mouvements ces derniers temps au palais de l’Unité peuvent le témoigner à suffisance.
Même si rien n’a filtré pour le moment officiellement tout laisse croire que le Président Biya s’apprête à opérer une chirurgie sans anesthésie. Une sorte de partage du gâteau afin de redistribuer les cartes et remettre tout le monde au travail.
L’on estime que le Nnom Nguîi devra rompre avec les habitudes de chaises musicales ou de récompense de ses lieutenants ayant mouillé le maillot lors des précédents rendez-vous électoraux. Pas question alors de faire la part belle à quelques zélateurs mais aux hommes de terrains, aux technocrates, aux partenaires politiques, aux autres acteurs de l’opposition, de la société civile, des opérateurs économiques, aux universitaires et quelques jokers qui sortiront du chapeau. Seulement et comme à son habitude, Biya peut surprendre à plus d’un titre.
Des sources annoncent par exemple au vu de quelques constats des mouvements au ministère de l’administration territoriale, au ministère des finances, au PME, aux affaires sociales, au commerce, à la défense, à la justice, au ministère de la communication, au Cabinet Civil, au Secrétariat général à la Présidence de la République, au Ministère des relations extérieures, à la recherche scientifique, aux affaires foncières, aux enseignements secondaires, aux travaux publics, la défense, l’eau et l’énergie, l’économie et les finances…
Il s’agit en réalité d’un tsunami de forte amplitude qui va emporter même les insoupçonnables, les détenteurs de titre foncier, les créatures. Personne ne sera épargnée parce qu’il s’agit pour l’homme du 06 novembre 1982 de renouer avec « son» peuple qui attend enfin qu’il se débarrasse de certains visages devenus la source de ses malheurs. Biya a chaud et est face à l’histoire.
Des langues serpentines croient que Dion Ngute sera réconforté dans son fauteuil de PM, que Manaouda Malachie peut faire un tour aux transports, que le visage de la justice peut rajeunir avec quelqu’un qui viendrait du palais ou qui est en embuscade au Minjustice, le Minrex n’est pas en reste où un ancien sociétaire d’Etoudi peut déposer ses valises, les grands travaux feraient l’affaire d’un fils de la côte car le retour de l’ancien « Chasseur du lion » au RDPC n’est pas un fait anodin.
Jean Jacques Ekindi mériterait un strapontin juteux afin de sortir enfin de la galère, le Cabinet Civil serait à nouveau l’œuvre d’un fils du village tout frais qui apporterait un souffle nouveau, quelqu’un en qui le Président a confiance en ce moment qui serait exempt de tout reproche. Au moment où le Cameroun entend après 50 ans d’accords léoniens redécoller, il faudrait un diplomate chevronné issu du « salon » ou de la «cuisine» du palais, dépourvu de toutes casseroles pour remplacer Lejeune Mbella Mbella . Que dire du « Cœur du pays » qui peut désormais battre tout prêt du créateur. Il y en a qui pensent aussi à la réconciliation avec l’ancien Président Ahidjo pour remettre sur la sellette Aminatou Ahidjo. Et à ce niveau le mouvement «20 millions de citoyens » de Guibaï Gatama pourrait inspirer la rupture avec de « vieux clous » pour de nouvelle personnes représentatives de la population locale.
Dans le Noso, des éternels Secrétaires d’Etat et ministres délégués pourront enfin respirer de l’air pur entre autres Paul Tasong, Felix Mbanyu, Fru Calixtus, Fru Jonathan etc. ne cracheraient pas dessus pendant que Paul Atanga Nji ayant accompli son « boulot » pourra se concentrer au Secrétariat permanent du Conseil National de la Sécurité.
Dans la région de l’Est, outre Joseph Le rien n’interdit le retour de quelques barrons tout comme dans le centre où certaines élites se battent déjà pour empêcher l’éclosion de nouvelles forces. Au pays organisateur, ça joue serré, de vieux briscards croient dur comme fer qu’ils peuvent encore apporter.
N’ayant pas degré la réserve, ils en veulent à tout le monde à propos. Mais tout va se décider entre le cabinet civil, les conseillers spéciaux du Chef de l’État et des secteurs de souveraineté. Certains les profils de certains Directeurs Généraux auraient été étudiés pour la cause.
Au-delà des consultations le Président de la République ferait qui sait les yeux doux à certains partenaires au développement qui pourraient le cas échéant proposer leurs « pions ». Sans oublier que des réseaux mafieux et cercles obstrués ne s’avouent jamais vaincus ; en dépit de la confidentialité et le caractère secret de ce gouvernement à venir, des personnes avides de pouvoir peuvent se laisser prendre aux pièges des diseurs de bonne l’aventure.
Le charme aidant, ils peuvent faire des mains et des pieds pour figurer dans la copie finale. L’on ne sait pas ce que Biya fera de ses « amis » de longues dates, des camarades du séminaire, des recommandations, du pouvoir de l’oreiller, des amis du couple intéressés par la mangeoire. Ce qui est sûr il doit remanier. Il le fera quel que soit la durée de la longue attente.
Dimitri Amba