L’enseignant de médecine pense que le Ministère de l’enseignement supérieur (MINSUP) pourrait donner de mauvaises allures à ce recrutement de 2000 enseignants dans les universités du Cameroun prévu sur 03 ans. Il fait également de grandes propositions au président de la république pour rendre plus efficace l’opération.
Invité sur le plateau de Canal Presse ce dimanche 18 novembre à réagir sur le programme de recrutement de 2000 enseignants afin de combler le déficit de personnels dans les universités d’Etat, l’homme politique, militant de l’UPC, et médecin-enseignant, a émis de nombreux doutes sur la mise en ouvre de ce recrutement par le Ministère de l’enseignement supérieur. Il accuse l’institution de favoritisme lors des opérations des recrutements
Le Professeur d’université farouchement opposé au fonctionnement du MINSUP depuis de longues années, garde toujours en mémoire le recrutement dans ce Ministère d’un étudiant ayant obtenu son doctorat en médecine au forceps et en 10 ans au détriment des plus jeunes l’ayant bouclé en 07 ans, a-t-il rappelé. « Aujourd’hui tu ne peux pas parler de l’université de Yaoundé I, particulièrement aux Médecins. Ils te diront là ou na recruté tel ? C’est ca l’université ? Un type qui fait le doctorat en médecine en 10 ans, il est nommé au MINSUP [devant ceux qui ont obtenu leur diplôme en 07 ans]. Vous donnez un mauvais exemple, vous démotivez les jeunes. » Rappelle t-il au Professeur ABOYA MANASSE conseiller technique au MINSUP présent également sur le plateau de canal 2.
« Le risque de cette affaire c’est qu’on vous soupçonne au MINSUP sur la base de ce fait (énoncé plus haut, ndlr), de vouloir polluer une bonne idée du président de la république, comme vous avez pollué d’autres. L’idée c’est que pour ce recrutement qui devrait être une bonne chose, vous avez suffisant d’éthique au MINSUP pour ne pas la gâter » redoute t-il.
Recruter également de hauts gradés
Le médecin orthopédiste, pense que ce recrutement ne doit pas se limiter qu’aux assistants, c’est-à-dire aux jeunes diplômés. « Les assistants ont besoin d’être formés. Vous ne pouvez pas recruter 1000 assistants que vous allez larguer à eux-mêmes, ca va créer des frustrations » avise t-il.
Il faut selon lui rechercher également des chargés de cours, Maitre de conférences… même exerçant hors du pays. « On doit même aller chercher ceux qui sont au CAP en Afrique du Sud ou à New York. Beaucoup d’entre eux aimeraient revenir. Beaucoup d’entre eux ont atteint un niveau tel, ils peuvent avoir des idées de projet qui peuvent injecter de l’argent de la recherche et du savoir-faire. Ils sont arrivés à un niveau où on donne au pays plus qu’on en tire. » « Il fait leur faire la cour » conseille t-il à Paul Biya.
Le recrutement que la présidence de la République a annoncé mardi 13 novembre se déroulera sur trois ans. Il est ouvert aux camerounais résidents dans les frontières nationales et à l’étranger. 1000 personnes seront recrutées en 2019, 500 en 2020 et 500 autres en 2021.