La militante du parti Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc), Michèle Ndoki se dit préoccupée par la situation qui prévaut dans les régions anglophones en cette veille de rentrée scolaire.
Alors que les séparatistes annoncent 3 semaines de villes-mortes, l’avocat au barreau du Cameroun pense plutôt que « le droit à l’éducation est un droit fondamental pour tout être humain ».
Ci-dessous, l’argumentaire de Michèle Ndoki sur sa page Facebook.
On ne peut résoudre efficacement, ni durablement un problème que l’on formule mal. Aujourd’hui la phrase à la mode c’est « will the over 600 000 children in NW/SW go back to school this year? » Comme si la spécificité de ces régions du « Sourthern et Nordhern Cameroon » c’est que les enfants n’y sont pas scolarisés. NON. La spécificité de ces régions c’est que la guerre y fait rage.
Le droit à l’éducation est un droit fondamental pour tout être humain. Nous devons nous garder de le transformer en argument de bataille politique. Aucun parent digne de ce nom ne saurait se servir de ses enfants comme faire-valoir.
L’urgence dans Sourthern et Nordhern Cameroon mais aussi de toutes les autres régions du pays affectées par les conflits est le retour à la paix et à une VIE NORMALE.
Une vie où les parents se lèvent tranquillement le matin après une bonne nuit de sommeil, pour préparer leurs enfants pour l’école, avant d’aller leur gagner à tous leur pain quotidien.
Le slogan « back to school » laisse penser insidieusement que des enfants qui vont à l’école sont un motif de fierté pour les gouvernants. An achievement. En 2019 ? En 2019 c’est la moindre des choses !
Amener des personnes radicalisées par des décennies de tromperie, de médiocrité et de mépris, en somme d’injustice sous toutes ses formes à s’asseoir à la table de discussion d’un avenir lumineux, d’un dialogue inclusif : That would be an achievement.
Nous n’attendons pas moins, nos enfants ne valent pas moins. Et nos enfants pourront retourner à l’école le cœur apaisé, fiers et heureux des sacs et des cahiers que LEURS PARENTS leur auront offerts. Comme ils avaient coutume de le faire à chaque rentrée scolaire, avant que la guerre ne vienne détruire leurs vies, leur dicter un nouveau quotidien et mode de vie.
De mémoire, quarante un militants du MRC, dont Michèle Ndoki ont été condamnés le vendredi 9 août 2019 à Douala à six mois de prison ferme pour avoir participé à des manifestations non autorisées contestant le résultat de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018.