De plus en plus, le Mrc de Maurice Kamto a démontré aux Camerounais qu’il devient, à cause du repli identitaire et de la rouerie pateline de ses dirigeants, une République des masques où l’on a de la peine à prêter une oreille attentive à certaines postures tactiques destinées à polir une image outrancièrement souillée par les travers maladroits de ses partisans fanatisés, violents et tribalistes. Beaucoup plus que les convictions et les programmes (inexistants) de gouvernance, c’est le repli identitaire (ce mal porteur de violence) qui sous-tend leurs débats.
Lire l’analyse de Pierre Roger Tsafack Nanfosso, sociopolitiste :
Convaincu d’être persécuté par les tenants du régime actuellement au pouvoir à Yaoundé, depuis qu’il a démissionné du gouvernement pour challenger Paul Biya à Etoudi, Maurice Kamto cogne comme un sourd : « Qu’ils n’essayent pas en 2025 ! Parce que je vous le dis avec le plus grand calme. En 2025 ! S’ils essayent, ça prendra ceux que ça prendra, les survivants arrangeront le pays ». Estce un hasard ou une coïncidence quand il avertit ainsi, avec une véhémence inouïe, quelques semaines avant que le soldat aux pieds nickelés, Solo Bomaye de la BAS de France, ne déclare ouvertement la guerre aux Bulu ? D’ailleurs, ce ne sont pas ses précédentes sorties qui pouvaient arranger les choses. Certaines frisant même carrément une déclaration de guerre comme le fait actuellement « son garde-du-corps » à Paris, quand il martèle, lui-même, avec force et sur un ton martial sur une vidéo qui fait fureur sur les réseaux sociaux : « Si les gens veulent que le pays bascule dans la violence, alors il basculera dans la violence ». Jamais depuis les années 1990, le combat politique au Cameroun, n’a connu une telle démesure ! C’est justement cette stratégie nauséabonde, faite de diatribes virulentes d’invectives et de discours véhéments à travers lesquels certains Camerounais sont systématiquement stigmatisés qui a permis à Maurice Kamto, depuis des années, de séduire davantage les ultras de la diaspora camerounaise à l’étranger. Et ceux-ci, depuis les casses des ambassades en France et en Allemagne, ne font plus prier pour voir en chaque Bulu, un ennemi à abattre.
Déjà, à sa manière pas vraiment raffinée, sans filtre ni détour, c’est lui qui donne le ton et la direction à suivre aux casseurs véhéments et génocidaires, en demandant aux augustes membres de la Cour constitutionnelle, s’il faut « un concours pour être Bulu ». Et comme souvent, du moins quand l’on a une meute moutonnière d’idiots politiques et de vandales oisifs et désœuvrés à ses trousses comme partisans, c’est cette flammège anodine et inopportune qui allume l’étincelle de la bêtise génocidaire actuelle dans les têtes complètements vides de ses partisans. Au point où ceux d’entre eux qui avaient encore peur de stigmatiser une communauté bien précise au Cameroun, plastronnent aujourd’hui comme Solo Bomaye, jusqu’à vouloir se battre pour exhiber les scalps des Bulu. Ceci, en dévoilant au passage les symptômes d’une déroutante schizophrénie politique.
Kamto est un malin qui sait parfaitement ce qu’il fait et ce qu’il veut. Car il faut noter que depuis les casses des ambassades en Europe, il aura suffisamment fait de son absence de communication sur les récurrents actes de vandalisme de la BAS, une technique de conquête du pouvoir de Yaoundé, convaincu que s’il se désolidarise ouvertement de la Bas, il sera servi d’une cohorte de fidèles francstireurs hystérisés et prêts à conquérir Etoudi. Aujourd’hui devrait-on le croire ? Le germe anti-Bulu semé à la Cour constitutionnelle en 2018, s’est tellement développé que les fruits qu’on a aujourd’hui, portent allégrement la marque Kamto.