A travers une publication sur son compte twitter officiel, Reporter Sans Frontières se prononce sur la situation du journaliste Paul Chouta incarcéré depuis plusieurs mois en prison.
Le verdict de Paul Chouta allait être connu le jeudi 6 mai 2021, mais ce verdict a été reporté pour le 18 mai prochain. Ce renvoi n’a pas été bien accueilli par l’organisation des défenses des journalistes au monde qui voit en ça un harcèlement judiciaire et demande qu’il soit libéré. « Détenu depuis 2 ans sans jugement, le journaliste Paul Chouta reste en prison. Le juge qui devait rendre son verdict ce jeudi a ajourné l’audience au 18 mai « le temps de rédiger sa décision ». RSF dénonce ce harcèlement judiciaire et demande la libération du reporter », peut-on lire sur twitter.
Le célèbre lanceur d’alerte camerounais, est détenu depuis le 28 mai 2019 après une plainte déposée par la romancière Calixthe Belaya, pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles. Elle l’accuse notamment d’avoir publié, sans son autorisation, une vidéo sur Internet où elle prend part à une altercation avec un homme.
Paul Chouta est selon ses détracteurs, un activiste des réseaux sociaux proche du MRC Mouvement pour la renaissance du Cameroun, le parti de Maurice Kamto. Lanceur d’alerte, promoteur d’une plateforme digitale baptisée « TGV de l’info », il officiait aussi comme journaliste pour le site « Cameroonweb ».
Avant son incarcération, le journaliste était déjà régulièrement la cible de menaces pour ses reportages critiques du pouvoir, précise Emmanuel Vitus, le directeur de publication de Cameroun Web joint par RSF. En janvier 2019, quelques mois avant son arrestation, il avait même été agressé au couteau par trois individus qui demeurent non identifiés par les autorités à ce jour. Des membres de son entourage proche ont, à la suite de son arrestation, également subi des tentatives d’intimidation répétées de la part de la police.
Le journaliste est actuellement incarcéré à la prison principale de Yaoundé, réservée aux auteurs des crimes les plus graves. Il a pour voisins de cellule des personnes accusées de terrorisme, de liens avec Boko Haram ou avec le mouvement séparatiste des régions anglophones du Cameroun. En mai 2020, il avait reçu un traitement contre la Covid-19 après avoir présenté des symptômes du virus qui circule activement dans les prisons camerounaises.