À l’image des pays d’Afrique de l’Ouest qui s’apprêtent à réformer le franc CFA en vue de l’introduction d’une nouvelle monnaie en 2020, l’éco, ceux d’Afrique centrale s’interrogent eux aussi sur l’évolution de la monnaie héritée de la colonisation.
Les six pays de CEMAC, la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale, se sont réuni vendredi 22 novembre à Yaoundé et ont annoncé leur volonté de réformer le franc CFA. Cette réunion est importante, car c’est la première fois que collectivement les pays de la CEMAC annoncent une telle volonté. Mais ils souhaitent tout de même garder une monnaie commune. Jusqu’à présent plutôt réservé sur une telle évolution, ces pays répondent aux attentes d’une partie de leurs opinions publiques.
Le président de la République du Tchad, a été explicite au sujet de cet objectif : « demain, quand nous sortirons du franc CFA, nous appartiendrons à un seul cadre monétaire», déclare Idriss Débi Itno dans des propos relayé par Radio France international.
Le Chef d’État tchadien est donc on ne peut plus clair. Les pays de la sous-région souhaitent une monnaie commune, qui ne sera plus le Franc CFA.
Le président camerounais, Paul Biya, a cependant tempéré les ardeurs, rappelant que « l’actuelle politique monétaire a permis jusqu’à présent d’assurer la stabilité financière de la région ». Cette interpellation remet au centre des débats la question de la situation économique de la zone CEMAC qui est loin de pouvoir rivaliser avec celle de l’Afrique de l’Ouest la (zone UEMOA) qui flirte avec des taux de croissance à 6%.
La crise pétrolière de 2014 a ruiné les pays d’Afrique centrale et a failli entrainer une dévaluation du CFA. Toute réforme monétaire devra donc s’accompagner de profondes transformations et diversifications des économies.