Si pour une certaine opinion nationale et internationale, le retrait de la CAN 2019 a des conséquences énormes sur plusieurs plans, l’analyste politique dans une chronique ressort les bienfaits du retrait de l’organisation de la CAN 2019 au Cameroun par la CAF.
Le Cameroun a actuellement l’une des plus grandes concentrations de milliardaires au m². Le paradoxe de la situation est que cette caste de bienheureux est constituée majoritairement d’agents publics, dont le seul exploit est d’avoir privatisé d’importants deniers publics, phagocyté des projets entiers et paralysé d’importantes initiatives de développement. Cette élite roublarde, vicieuse et parasitaire qui contrôle le pouvoir et ses avenues, connait un rythme d’enrichissement personnel aussi fulgurant que l’est a contrario la descente du peuple dans les enfers de la précarité et sa chute vertigineuse dans la gueule de la misère la plus abjecte.
Dans cette configuration honteuse où sévit une violente pauvreté et un marasme économique, l’élite boulimique et insatiable, pour maintenir son train de privilèges et son rythme diabolique de prévarication, multiplie des prélèvements obligatoires pour essorer le peuple de son reliquat de sueur et l’étrangler jusqu’à l’agonie. Conséquence logique, le bas peuple agonise sous les acclamations jouissives de l’élite qui exulte dans un libidinalisme morbide !
C’est dans ce contexte d’aggravation de l’incompréhension et de multiplication des frustrations, de montée des tensions sociales et d’une colère sourde du peuple des misérables, que la CAF, inspirée de Dieu, décide d’exposer en mondovision la nudité hideuse du système gouvernant. Outre ces frustrations au demeurant justifiées, de cette colère légitime et de cette incompréhension généralisée, et au-delà du préjudice moral, matériel et financier difficilement chiffrable pour les PME comme pour les citoyens lambda, ce retrait de la CAN 2019 a quelque de chose de positif. LE GOUVERNEMENT EST DÉSORMAIS TOUT NU devant DIEU et les Hommes, et LE SYSTÈME RÉGNANT PATAUGE DANS LA GADOUE.
Cette nudité puante est aggravée par sa confession d’échec et son simulacre de confession, nullement suivie d’une démission collective au grand dam de l’armée des affligés.
À l’orée de ce nouveau septennat, LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE qui souhaite habiter la conscience collective du peuple en tant que l’homme qui lui aura apporté la démocratie et la prospérité, EST MIS AU DEVANT DE SES RESPONSABILITÉS PAR LA PROVIDENCE, POUR EFFECTUER UN CHOIX HISTORIQUE. Il doit aujourd’hui CHOISIR ENTRE SON PEUPLE ET SES COLLABORATEURS.
SON PEUPLE qui au fil des ans a vu ses conditions de vie se dégrader inexorablement, qui découvre brutalement la peur en l’avenir et qui vit la perte totale du contrôle de son devenir. Son peuple qui subit dans des jeûnes dorénavant forcés, la chute de son pouvoir d’achat, la montée de l’insécurité et du factionnalisme identitaire, sous l’effet aggravant du mépris d’une élite insouciante, enfermée dans une opulence révoltante et la douce quiétude de ses châteaux. Ce peuple qui lui a fait confiance une fois de plus et qui a cru en sa main tendue lors sa prestation de serment, pour ensemble s’engager, d’un seul cœur et d’une foi résolue, sur le chemin du progrès et de la prospérité promise.
SES COLLABORATEURS qui asservissent le peuple après avoir pourtant tout reçu de la Nation, qui hourdissent des complots contre leur pays et qui, pour beaucoup, travaillent à le priver de bilan, en transformant les grandes ambitions en grandes désillusions, en convertissant le septennat d’opportunités en septennat de la précarité.
Ce choix historique est peut-être même la seule et véritable opportunité de ce septennat !
*Chronique précédemment publiée dans ‘‘Mutations’’.