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Saint Eloi Bidoung : « Je suis pour une élection présidentielle anticipée »

Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, le vendredi 16 juin 2023, Saint Eloi Bonaventure Bidoung l’interpelle sur l’organisation d’une élection anticipée au Cameroun, comme l’a noté Lebledparle.com.

Eloi Bidoung

La prochaine élection présidentielle au Cameroun aura lieu en 2025. À deux ans de ce moment important de la vie politique, des voix s’élèvent pour demander que l’élection présidentielle soit anticipée. C’est le cas de l’ancien militant du Rdpc, Eloi Bonaventure Bidoung qui réclame une élection présidentielle anticipée à travers une lettre ouverte adressée à l’actuel locataire d’Etoudi. «Je suis pour une élection présidentielle anticipée. Election à laquelle je serai candidat, un sérieux candidat pour le changement. Je remettrai  au gout du jour, un slogan cher à Ni John Fru Ndi de regrettée mémoire, « Biya Must go » », écrit l’homme politique.

Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la lettre ouverte

Lettre ouvert à Son Excellence Paul Biya

Par Saint Eloi Bidoung

Election Présidentielle Anticipée en 2024

 Le RDPC en rangs sérés

Nous sommes nombreux à supplier Paul Biya d’organiser une élection présidentielle anticipée, pour qu’on en finisse une fois. Pour que tout ceci cesse : (intrigues, arrestations arbitraires, les assassinats, la gabegie, la corruption, le vol, les hautes instructions, les promotions canapés…. Pour que quelque chose change quelque part. Pour que la vérité éclate enfin. Oui ! Je suis pour une élection présidentielle anticipée. Election à laquelle je serai candidat, un sérieux candidat pour le changement. Je remettrai  au gout du jour, un slogan cher à Ni John Fru Ndi de regrettée mémoire, «  Biya Must go ».

Le parti au pouvoir, fidèle à ses méthodes malicieuses, est déjà en campagne électorale. Une pré-campagne dans une confusion générale. Dans une dispersion où l’on voit des ministres, des ministres drapés aux couleurs du parti, qui déclament leur « soutien indéfectible » à leur « Champion », Paul Biya, qu’ils supplient de ne pas rentrer au village avant l’âge de cent ans et plus. Dans cette confusion, chacun y va de son verbe et de ses gestes, très souvent empreints de bouffonneries et d’extravagances comiques ; qui proclament leurs inquiétudes pour leurs propres lendemains. Leurs discours entreront dans le bêtisier politique et seront plusieurs à se disputer les pages les plus fleuries.

La confusion nationale souveraine

Entre ce vénérable cadre du parti qui a appelé les populations de la Région de l’Ouest à être avec Paul Biya  «  jusqu’à la gare »  et celui qui prétend transmettre à Paul Biya la volonté unanime des populations de sa Lékié natale de voir leur «  Champion » se présenter à la prochaine présidentielle ; ou encore cette sortie lamentablement ridicule d’un élu du Sud, qui a convoqué les militants et sympathisants du parti au pouvoir de sa Région à un office œcuménique pour implorer le Seigneur d’accorder l’immortalité et l’éternité à Paul Biya à la tête du Cameroun, on ne sait plus à quel saint se vouer. Seule une élection présidentielle anticipée pourra nous sortir de ce martyr.

Les ministres et toute la valetaille du parti au pouvoir rivalisent de lyrisme pour demander deux prochains mandats au « Seul bon choix », le seul au Cameroun qui a « La force de l’expérience », étant par ailleurs « L’homme-Lion ».

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En face, d’éminents et craints chefs traditionnels rassemblent des centaines de leurs sujets, avec sons et couleurs, pour introniser non plus le père mais le fils. Selon le même culte et le même rituel que ceux auxquels avait bénéficié le père à l’entame de son règne. Le plus intéressant intervient quand le fils se pare d’une écharpe frappée d’une flamme incandescente. Un attribut magique et hypnotisant qu’arborent les ministres et les flagorneurs de tous les niveaux, qui déclarent plutôt leur flamme pour le père, leur protecteur contre la justice et la déchéance prévues pour leurs confusions dans les caisses de l’Etat.

Francs-tireurs ici, tireurs francs là-bas, ça tire de tous les bords. Des coups francs directs et des coups francs indirects comme sur les pelouses du Qatar.

Avec aussi, comme pour le père par les autres, des messes organisées par des individus peu francs mais calculateurs, pour célébrer « Emmanuel » entendez « Dieu avec nous ». Pour rendre gloire au ciel pour la venue du messie du Cameroun. Seule une élection présidentielle anticipée pourra mettre fin à ce désordre. Cela nous permettra de savoir qui aura été franc, entre ceux qui prient en ce moment pour l’immortalité inconditionnelle au pouvoir du père, et ceux qui chantent le grand alléluia de Haendel pour Emmanuel, « Dieu avec nous ».

Pour la paix des impatients

Avoir 90 ans c’est avoir l’âge favorable pour avoir des impatients autour de soi. Ceux qui vivent vos incontinences, vos faiblesses, vos pertes de mémoires ; vos tremblotes, votre sénilité et vos somnolences piaffent et grognent derrière les rideaux. Ils veulent vous voir (enfin) mourir, enfin rentré au village, pour leur laisser la place. Si ce n’est pas pour des raisons d’hygiène, cela est très souvent pour assouvir leurs ambitions cachées. Il est alors temps de partir, de rentrer au village ou de céder la place pour terminer paisiblement vos jours, faute d’avoir terminé vos « grandes ambitions » et vos « grandes opportunités ».

A moins que vous insistiez à prouver que vous avez toujours tous vos sens et toutes vos capacités. Dans ce cas, face aux impatients qui ne se  cachent plus derrière les rideaux du palais et qui sont prêts à utiliser tous les moyens pour vous faire rentrer au village, il faut couper court. Une élection présidentielle anticipée Monsieur le Président, est indiquée pour confondre les impatients et les assoiffés impénitents de votre pouvoir. Et ils sont nombreux, tant dans le parti proche du pouvoir que dans des partis proches du mouroir.

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Les « vices-dieux » se succèdent autour du trône depuis plus d’une trentaine d’années. Le dernier croit si fermement à son destin présidentiel qu’il se donne le zèle de snober et de narguer la justice du pays qu’il est impatient de prendre en main sur « Très hautes instructions » de la chambre conjugale présidentielle, selon la rumeur. A l’élection présidentielle anticipée, il aura soit à se dévoiler, prenant enfin le courage de se dévoiler publiquement ; soit de se taire et d’attendre que les magistrats lui rappellent ses petites bêtises d’enfant gâté. Et ce sera clair une fois pour toutes. Du moins pendant les sept années qui vont suivre. Sauf si…

Je me souviens encore de ces temps-là, quand un homme politique revendiqua pendant des années et deux septennats une « victoire volée » à l’élection présidentielle. C’était au début des années 90. Il était tellement inconstant dans sa revendication. Le jour, il chahutait le voleur devant des foules hystériques. La nuit, il dînait avec le voleur ou les comparses de ce dernier. On avait fini par le surnommer « SDF », pour « Sans domicile fixe qui va désormais reposer pour l’éternité dans un « domicile fixe ».

Un autre a pris sa place depuis la dernière élection présidentielle. La même revendication et les mêmes actes que le « SDF » d’antan. Seule une élection présidentielle anticipée nous permettra de savoir si cet homme politique est vraiment constipé, comme on dit dans son parti politique, ou émancipé et plus développé pour diriger le Cameroun vers l’avenir. On saura réellement et plus vite si MRC rime émergence.

Pour changer bien de choses

Les impatients, il y en a aussi dans le peuple. Il y a les jeunes de 40 ans, fonctionnaires et hauts cadres, chômeurs et étudiants qui s’impatientent déjà de voir un autre visage à la télé, entendre prononcer un autre nom sur les ondes de la radio d’Etat et lire les discours de quelqu’un d’autre dans Cameroon Tribune. On le leur a refusé depuis quarante ans et ils commencent à être lassés par la routine. Une élection présidentielle anticipée, pourrait apporter le changement tant attendu de la part de « l’homme qui a apporté le changement » au Cameroun.

Saint-Eloi Bidoung attend impatiemment cette élection anticipée pour dire aux camerounais, « qu’il veut, qu’il va, qu’il peut ». Qui sait c’est peut-être la voix et la voie du changement.

 

 

 


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