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Samuel Eto’o au Patriarche Kadji Defosso: « Je suis l’un de tes produits, tu m’as bâti et je t’en remercie du fond du cœur »

Samuel Etoo hommage Kadji 1

L’ancien capitaine des Lions indomptables, pur produit du centre de formation Kadji football Académie, a rendu ce lundi 10 septembre un second hommage au Baobab de Bana qui entame son dernier voyage cette semaine.


Samuel Etoo hommage Kadji 1
DR

Après un premier hommage vidéo, Samuel Eto’o  exprime une fois de plus son émotion après le décès de celui qu’il appelle affectueusement « Grand-père Kadji ». Il lui exprime sa profonde gratitude et sa reconnaissance pour l’apport de ce patriarche dans la construction du grand homme qu’il est aujourd’hui. « Merci de nous avoir insufflé à moi et à des milliers de camerounais, le goût du travail, de l’effort et du partage. Je suis l’un de tes produits, tu m’as bâti et je t’en remercie du fond du cœur », écrit l’attaquant camerounais.

Pour l’actuel attaquant du Qatar FC, Joseph Kadji Defosso  a été présent dans la vie des camerounais à travers ses nombreuses actions et œuvres. « Tes œuvres, tes entreprises, tes produits, ta philosophie, sont les preuves vivantes de ta présence dans la vie des camerounais », ajoute le quadruple ballon d’or africain.

Le double champion d’Afrique souhaite au Maire de Bana un repos éternel paisible auprès de Dieu le Père Tout Puissant. « Que le bon Dieu accepte ton âme dans son royaume et que la terre de nos ancêtres te soit légère », poursuit-il en concluant « Repose en paix Grand-père ».

En dehors de Samuel Eto’o plusieurs autres personnalités ont rendu un vibrant hommage à Joseph Kadji Defosso, l’un des pionniers de l’industrie camerounaise. C’est le cas de Protais Ayangma, Président de l’organisation patronale Entreprises du Cameroun (ECAM).

LeBledParle.com vous propose l’intégralité de l’hommage de Protais Ayangma.

Respect et admiration

Par Protais Ayangma

On a parfois moqué son « analphabétisme ». On a souvent critiqué son style de management très directif, centralisé, paternaliste. Personne ne peut dénier à Joseph Kadji Defosso son flair, son sens des affaires, et son formidable bon sens tout court. Des qualités qui ont fait de ce dinosaure un pionnier et un grand bâtisseur de l’économie camerounaise.

A contre-courant des théories modernes, Kadji Defosso a beaucoup embrassé et très bien étreint des secteurs très divers dont les synergies et les économies d’échelles n’étaient pas évidentes: de la brasserie au sport en passant par l’assurance ou l’immobilier. Il a osé, il a défié, résisté et vaincu.

À mes yeux, son fait d’armes le plus remarquable dans son brillant parcours reste l’Union camerounaise des Brasseries (UCB). Il a su non seulement résister à l’ogre CASTEL, qui a avalé tous ses concurrents (allemands compris), mais l’a parfois mis en sérieuses difficultés, notamment avec son produit « Spécial pamplemousse » que les Brasseries du Cameroun n’ont pas réussi à challenger même au prix du débauchage de ses cadres… Au point de lui valoir l’immense respect de M. Castel.

Il a su tenir tête à ses partenaires étrangers, quand ils ne les « roulaient » pas tout simplement; confirmant le fait que le business n’était pas une affaire d’enfants de chœurs ou de naïfs. Mais, une affaire de malins et de stratèges! Pour une fois, que nous aussi, pouvions tromper nos amis occidentaux, si souvent condescendants et convaincus de leur supériorité !

Je n’étais pas un familier de M.Kadji. J’ai eu toutefois, l’occasion de le croiser quelques fois. A la Chambre de commerce où il était président de la section Commerce, au cours des rencontres secteur privé/secteur public où son franc parlé était redouté. Son registre lexical contribuant à détendre l’atmosphère et à briser la glace de réunions parfois trop protocolaires.

Mais, j’ai eu à le rencontrer au moins deux fois en tête à tête. Une fois, grâce a un ami, qui était un de ses médecins. Nous venions alors avec quelques amis de créer ECAM et j’étais allé le voir pour l’en informer, lui expliquer nos motivations et lui proposer de prendre la tête du Comité de parrainage de cette nouvelle organisation du secteur privé. Il m’avait écouté religieusement, m’avait posé quelques questions et m’avait donné son accord. Le jour de l’événement, qui se tenait à Akwa Palace, alors qu’on nous avait assuré qu’il serait là et qu’il était même en route, il n’est jamais arrivé et nous fîmes sans lui…

Revenge d’un patriarche qui estimait n’avoir pas obtenu beaucoup plutôt la reconnaissance qu’il méritait de ses jeunes pairs ou prudence d’un vieux loup qui y a vu une tentative d’instrumentalisation? La deuxième fois que j’ai eu l’honneur de le rencontrer, c’était à sa demande. J’étais alors président de la Fédération des Sociétés d’Assurances Africaines (FANAF) et sa Compagnie d’assurances avait quelques problèmes avec l’Autorité de contrôle.

Il n’arrivait pas à comprendre… Il avait créé sa compagnie d’assurances et y avait mis son argent. On lui demandait de la recapitaliser. Ce qui ne lui posait pas de problème particulier. Mais il ne comprenait pas pourquoi on lui demandait de ne plus intervenir dans sa compagnie et surtout de ne pas toucher à l’argent de cette compagnie. Plus grave, on voulait lui imposer un DG nigérian ayant tous les pouvoirs. « S’il bouffe tout mon argent qui va me rembourser « , me questionna-t-il? Il doit aussi mettre son argent. Il finit par avoir raison de la puissante Autorité de contrôle, même s’il dût concéder de quitter la présidence de la société.

Au cours de ces visites qui ont eu lieu à son domicile, j’ai pu me rendre compte de l’immense respect, que dis-je, de l’allégeance dont il bénéficiait de la part de nombreux visiteurs, y compris ses fils, qui se pressaient dans le salon du vénérable patriarche…

Le monde des affaires vient de perdre l’un de ses plus illustres mousquetaires et nous ne pouvons que lui témoigner respect et admiration. Et, essayer de poursuivre son œuvre dans la voie qu’il a tracée. Il reste à sa succession de pérenniser ce legs et aux hagiographes le soin d’écrire l’histoire de cet homme exceptionnel, qui doit figurer au panthéon de l’histoire économique de notre pays. Et, à coup sûr, un cas d’école pour les business schools!

President ECAM


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