Des nouvelles autour de la Santé de Paul Biya ne sont pas bonnes. Deux ministres de la République viennent de se voir rabattre le caquet par le Premier Ministre, Joseph Dion Ngute, a appris Lebledparle.com. Selon Jeune Afrique, il s’agit de Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale, et Henri Eyebe Ayissi, chargé des Affaires foncières.
En effet, Paul Atanga Nji se serait rendu coupable d’une interdiction des débats autour de la santé de Paul Biya, tandis qu’Eyebe Ayissi avait proposé une prière publique en l’honneur du Chef de l’Etat, initiative qui a été annulée.
« Santé de Paul Biya, Joseph Dion Nguté recadre Paul Atanga Nji et Eyebe Ayissi », Lire ci-dessous, Jeune Afrique :
Le Premier ministre a rappelé à l’ordre deux membres de son gouvernement qui ont pris des initiatives personnelles peu appréciées dans le contexte tendu autour de la santé du chef de l’État. Ce dernier est censé rentrer prochainement à Yaoundé.
Jeune Afrique, Publié le 17 octobre 2024
Le président Paul Biya, qui a quitté le Cameroun depuis le 2 septembre, est toujours attendu à Yaoundé. Alors qu’il réside actuellement à Genève, en Suisse, il a fait savoir récemment à ses proches collaborateurs qu’il envisageait de rentrer rapidement à Yaoundé afin de respecter un délai de 45 jours après lequel une vacance du pouvoir pourrait être constatée, selon une coutume héritée de l’ère Ahmadou Ahidjo. Cette disposition ne figure cependant pas dans la constitution. Le président y reste attaché et avait affiché sa volonté d’atterrir au Cameroun dès le 17 octobre, sans que l’on sache cependant si cette date pourra être respectée.
Alors que les préparatifs de l’accueil de Paul Biya ont commencé, le Premier ministre Joseph Dion Ngute s’est impliqué dans la gestion de la crise consécutive aux rumeurs sur l’état de santé du chef de l’État. Celui-ci a convoqué deux de ses collaborateurs pour leur faire savoir que leurs initiatives avaient été peu appréciés par la présidence : Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale, qui a prononcé une interdiction des débats médiatiques sur « l’état du président », et Henri Eyebe Ayissi, chargé des Affaires foncières, qui a souhaité organisé une prière pour Paul Biya, finalement annulée.
Le chef du gouvernement a en outre formulé un rappel clair et ferme des règles de la communication gouvernementale. Au Cameroun, l’organigramme de la présidence ne fait pas mention d’une direction de la communication. Celle-ci relève des prérogatives du cabinet civil, plus précisément d’une cellule dont l’essentiel des métiers relève des relations publiques. Et comme il n’existe pas non plus de porte-parole de la présidence, s’agissant de la santé du chef de l’État, seule la communication du cabinet civil fait foi.
Le gouvernement dispose, lui, d’un porte-parole, en la personne du ministre de la Communication, René-Emmanuel Sadi. Celui-ci peut, en tant que tutelle des médias, communiquer pour rappeler le cadre juridique d’expression des médias sur la santé du chef de l’État. Or, c’est bien Paul Atanga Nji qui s’est chargé de ce rappel, tandis qu’un autre communiqué de démenti des rumeurs sur l’état de santé de Paul Biya a été publié par Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement supérieur et néanmoins secrétaire à la Communication du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir).
Grégoire Owona, ministre du Travail et secrétaire général adjoint du Comité central du RDPC, s’est lui aussi exprimé sur les réseaux sociaux, tandis que Henri Eyebe Ayissi appelait à la prière en tant que vice-président de l’obscur Collectif des anciens des séminaires catholiques du Cameroun. Cela a accentué l’impression d’une communication mal maîtrisée par le cabinet civil. Même si celui-ci s’était fendu d’un communiqué, le 8 octobre depuis Genève, le cabinet n’a pas élaboré d’éléments de langage clairs et partagés pour structurer la prise de parole des responsables publics.