Qui a violé et sodomisé la petite Eva âgée de 8 ans seulement à l’époque des faits ? Est-il l’auteur de ce forfait qui a bouleversé à jamais la vie de cette jeune fille comme le soutient ses parents ?
Le Tribunal de grande instance (TGI) du Mfoundi qui a examiné la question va rendre son verdict à l’audience du 29 novembre 2019. Ce jour-là, les parties seront fixées dans l’affaire qui oppose Mme Beyala, mère de la présumée victime à M. Yaya.
L’accusé, qui est privé de liberté depuis quatre mois, répond des faits d’outrage à la pudeur en présence d’une personne mineure de 16 ans suivi de viol depuis le déclenchement de cette procédure, Yaya a toujours clamé son innocence. Le 19 novembre dernier à l’ouverture des débats, l’accusé a continué à plaider non coupable des charges retenues contre sa personne.
Il ressort des déclarations de Mme Beyala que le 7 juillet 2019, Eva, une fillette de 8 ans, est allée aux toilettes communes aux deux familles opposées dans cette affaire. Elle explique que la bambine y a passé assez de temps suscitant ainsi l’inquiétude de ses parents qui se sont mis à sa recherche. Quelques temps après, lorsque la fillette apparaît, sa génitrice constate que la démarche de cette dernière a changé. Le diagnostic d’un centre hospitalier dans lequel Eva a été conduite d’urgence a révélé que celle-ci a été violée et sodomisée.
Le certificat médico-légal transmis dans le dossier de la procédure indique que la gamine a subi un traumatisme sexuel grave. Sa mère affirme que sa fille n’a pas pu s’exprimer sur les faits le jour où ils sont survenus. C’est le lendemain, dit-elle, que Eva s’est confiée à sa grande sœur et a dévoilé l’identité de son bourreau. La supposée victime a raconté qu’elle s’était effectivement rendue aux toilettes où elle a été retrouvée par une personne non identifiée.
Cette dernière l’a étouffée avec un mouchoir imbibé d’un produit toxique. Elle a perdu connaissance, et s’est retrouvée dans une maison en construction non loin de leur concession. A son réveil, elle aurait reconnu son voisin Yaya, le père de son amie au moment de sortir de sa cachette après l’avoir abusée sexuellement.
Principal suspect
Lorsque le pot aux roses est dévoilé, soutient Mme Beyala, leur voisin va prendre la clé des champs et n’est revenu que quelques jours plus tard, prétextant qu’il était en voyage d’affaires hors de la ville. M. Yaya sur qui pèsent de forts soupçons, est donc arrêté et conduit dans une unité de gendarmerie pour besoin d’enquêtes.
Pour sa défense, l’accusé Yaya ; qui se présente comme un grand commerçant nigérian a déclaré qu’il est victime des scènes de jalousie de la part de sa voisine, qui a monté cette histoire pour le chasser de l’appartement qu’il occupait, afin de s’y installer.
« C’est un mur qui nous séparait. Quand je suis entré dans cette maison, elle était délabrée, j’ai pris le soin de l’embellir. Pendant les deux premiers mois, on n’avait pas de problème. Je ne connaissais pas encore ses enfants, parce qu’ils ne venaient pas chez moi en ma présence », a-t-il confié. Et d’ajouter qu’après son incarcération, sa femme a quitté l’appartement litigieux qui a été immédiatement occupé par Mme Beyala qui y reste jusqu’à ce jour. Pour ce qui est des faits qui lui sont reprochés, l’accusé a relaté qu’il n’était pas à la maison au moment des faits.
Il a donné au tribunal son itinéraire du 7 juillet 2019, preuves à l’appui. Ce jour-là, relate-t-il, il est sorti de chez lui à 12 heures, et n’a regagné son domicile qu’à 22heures. Pourtant, le viol présumé a eu lieu aux environs de 10heures. M. Yaya soutient qu’il a sollicité une contre-expertise des examens médicaux, mais, les parents d’Eva s’y sont toujours opposés « l’objectif était d’occuper la maison et de m’escroquer de l’argent. Cette enfant a été manipulée par ses parents. Elle ne m’a jamais indexé comme son bourreau fort de l’enquête. Je ne pouvais pas être à la fois en ville et à la maison au même moment », a-t-il conclu.
Lors de ses réquisitions, le représentant du ministère public a noté que l’accusé a toujours été constant dans ses dires. Pour le magistrat du parquet, il n’y a pas suffisamment d’éléments de preuve pour que l’accusé soit déclaré coupable des faits mis à sa charge. « Il y a doute dans cette affaire », affirme-t-il.
Le verdict est attendu le 29 novembre 2019 ».