Sur le plateau de La vérité en face ce dimanche 29 novembre 2020, le Dr Fridolin Nké est revenu sur sa suspension de l’Université de Yaoundé I pendant deux ans pour de supposés faits de harcèlement sexuel et agression d’étudiants d’une part, et de manquement aux obligations professionnelles et à la déontologie universitaire d’autre part.
Rappel de faits
A la suite d’une décision du ministre de l’Enseignement supérieur, le Pr Jacques Fame Ndongo du 2 juin 2016, Fridolin Nké a été suspendu de toutes ses prérogatives d’enseignant de la faculté de lettres (philosophie) pour de supposés faits de harcèlement sexuel et agression d’étudiants d’une part, et de manquement aux obligations professionnelles et à la déontologie universitaire d’autre part.
Par la suite, l’enseignant de philosophie dans la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Yaoundé I avait été trainé devant le Tribunal administratif de Yaoundé.
En fin de compte, l’accusé avait écopé de deux ans d’exclusion. Après avoir purgé sa peine, l’hommes des sciences fait un retour sur ce fait qui avait défrayé la chronique au Cameroun.
Des rancœurs ?
Pour le philosophe, avant qu’il ne s’envole pour l’extérieur, les relations entre les supérieurs et lui n’étaient pas au beau fixe à cause de ses prises de position : « Avant d’aller au Canada, j’ai fait mes études ici au département de philosophie. Et en tant que délégué des étudiants, j’ai d’abord eu un problème. Je ne l’ai jamais dit mais comprenez que quand je partais du Cameroun, j’étais déjà catalogué comme quelqu’un de dangereux parce qu’en 2002, j’ai organisé une sorte de mini grève au département de philosophie. Il y avait un professeur-là qui demandait 5000FCFA à chaque étudiant pour déposer son mémoire et j’avais dit aux étudiants qu’on n’a pas besoin de payer mais malheureusement ça m’a créé les problèmes », s’est-il rappelé.
Le chef d’accusation
Pour ce qui est du fait dont fut accusé Dr Fridolin Nké, il le rejette en bloc, arguant qu’un enseignant de sa catégorie n’a pas besoin de faire des choses pareilles : « On m’a dit que j’ai violé une fille. Dans le document, ils disent tantôt, j’ai violé, tantôt j’ai harcelé, manquements aux obligations professionnelles mais ils n’ont jamais démontré. Ce qui est grave c’est que lorsqu’on me fait passer au Conseil de disciple le jour que Jean Bahébeck passe au conseil de discipline, on me tire aussi, on dit, ‘’viens tu passes au conseil de discipline’’, pour venir justifier la mascarade qu’on devait faire contre le Pr Jean Bahebeck que je remercie parce que c’est grâce à notre travail. Alors, on dit que j’ai violé une fille et je suis étonné moi-même de cette accusation là parce qu’un prof normal n’a pas besoin de faire ce genre de chose, il n’a pas besoin de penser à ce genre de chose. … », a-t-il nié.
« Une mascarade »
A en croire les propos de l’universitaire, il s’agissait plutôt d’une machine mise en place pour le museler : « Ce qui est grave c’est que ceux que vous appelez les grands profs là. Un type qu’on appelle Pondi (Pr Jean Emmanuel Pondi, qui est secrétaire général de l’Université de Yaoundé I d’alors, Ndlr). Il fait un compte rendu biaisé. Au lieu de démontrer que le gars, partout où il passé ; il n’a pas eu ce genre de problème et il fait une enquête solide, il manipule l’affaire. On se retrouve donc, je suis exclu deux ans avec la complicité du recteur bien sûr », a dénoncé le philosophe.