Les Kanuri du Cameroun, communauté vivant dans le Nord et l’Extrême-Nord du pays sont taxés de complicité avec la secte islamiste Boko Haram alors qu’ils se dédouanent de toute responsabilité.
L’information est contenue dans le journal L’œil de Sahel de ce vendredi 14 juin 2019.
Depuis les affres que commet la secte islamiste Boko Haram en 2014, les populations se fondent les idées préconçues sur les Kanuri du fait de leur appartenance ethnique. D’après celle-ci, les Kanuri sont complices des terroristes.
Ce comportement de la société civile ne va pas sans conséquences sur l’état psychologique des victimes qui se caractérise par la stigmatisation, la persécution, la marginalisation et les frustrations de toutes sortes à longueur de journée. Les clichés qui se soldent par les conflits ethniques.
Le journal de Guibai Gatama indique que les Kanuri sont pris dans un dilemme ; d’une part les assaillants de Boko Haram qui les prennent pour indiques, de l’autre, l’armée qui les accuse de livrer les informations aux adversaires.
Face à cette situation, des actions sont menées pour rétablir l’équilibre. Pour preuve, Equal Access International(AEI) via son programme « Voix de Paix », se charge de lutter contre cette forme d’extrémisme violent et renforcer la cohésion sociale. La réunion tenue à Maroua le 12 juin 2019 allait dans ce sens.
Au terme de ladite rencontre, les Kanuri des deux régions septentrionales du Cameroun que sont le Nord et l’Extrême-Nord ont signé une déclaration dans laquelle ils dénoncent fermement le terrorisme.
« La déclaration des Kanuri, à tort comme des personnes associées de la secte terrorisme ‘’Boko Haram’’, la perception des Kanuri comme suspects lors des contrôles d’identification au cours de leurs voyages, la criante de parler la langue la langue Kanuri en public parce que les autres sont méfiants ; le refus de faire louer les maisons aux Kanuri dans les villes d’accueil (déplacés internes), l’interpellations et l’arrestation arbitraires des Kanuri », s’insurgent-ils.
Pour sa part, le Pr Madi Ali, président national de l’Association culturelle des Kanuri de Cameroun(Ackac), dans une interview que lui a accordée Jean Areguema dans les colonnes du journal affirme que « C’est à tort qu’on indexe les Kanuri d’appartenir à Boko Haram ».
Toutefois, il reconnait que certains Kanuri faisaient partie intégrante de Boko Haram lorsque le mouvement était à ses débuts « mais cela ne veut pas dire qu’il y avait des Kanuri Camerounais essentiellement qui étaient dans cette secte », a-t-il nuancé.