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Serge Aimé Bikoi : « Non à la diffusion du discours négativiste sur la perception des réseaux sociaux »

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Dans son message adressé à la jeunesse camerounaise hier (dimanche, 10 février 2019), Paul Biya a fustigé les dérives observées sur les réseaux sociaux. D’après le président de la République, l’intérêt des jeunes pour la gestion des affaires de la cité doit se démarquer d’une pratique devenue courante qui s’exprime à travers les réseaux sociaux, et qui donne lieu à des dérives préoccupantes. Il y a quatre ans, le Chef de l’Etat avait battu en brèche cette forme de démocratie directe sur la toile. En parlant, à nouveau, des positions outrageantes des activistes dans le champ cybernétique, Paul Biya continue de développer une approche négativiste des réseaux sociaux.


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Serge Aimé Bikoi – capture photo

Le Président de la République est, naturellement, informé des faits et gestes, des discours et pratiques des internautes sur les techno médias. Chaque jour, des concitoyens diffusent des posts, publient des images favorables ou défavorables et informent les uns et les autres sur les réalités de la vie courante de la nation. Certes, sur les réseaux sociaux, il y a la graine, mais il y a aussi l’ivraie. Ne focaliser l’attention que sur ce qui offusque la sensibilité de plus d’un participe, indéniablement, d’une vision partielle et parcellaire de la perception de la démocratie par le bas observée sur les réseaux sociaux. Il y a effectivement, ainsi que le relève le Président de la République du Cameroun, des dérives préoccupantes et des positions outrageantes sur des autorités, des personnalités publiques, des leaders socio-politiques, ainsi que sur des compatriotes d’ici et d’ailleurs.

C’est de bonne guerre comme qui dirait! Le champ d’expression cybernétique du bas-peuple est constitué autant de partisans que d’opposants. La scénographie de l’hétérogénéité des réseaux sociaux incline à photographier les pratiques et dires austères des catégories de pensée de la classe gouvernante tout autant que les discours virulents des entrepreneurs politiques de l’opposition camerounaise. De part et d’autre, la « violence symbolique », au sens bourdieusien du terme, est, suffisamment nourrie et entretenue par les deux factions diamétralement opposées du point de vue idéologique. En témoignent le flot des stéréotypes péjoratifs collés à tel ou à tel autre basculant même parfois dans la haine tribale, dans les diatribes ethno-régionales et dans les relents identitaires de mauvais aloi. Incontestablement, l’on n’aura jamais droit à des postures exclusivement monopartistes et monopartisanes comme ce fut le cas à l’époque antérieure, où régnait le monolithisme médiatique. Aujourd’hui, l’enracinement de la mouvance démocratique sous-tendue par le pluralisme médiatique et politique permet la coexistence de la divergence des courants de pensée.

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Avec l’avènement des réseaux sociaux, invariant de la polarisation des positions variées et diversifiées des internautes, plus rien ne se cache dans l’espace public. Tout est diffusé à temps et à contre-temps au gré ou contre le gré des autorités et des personnalités politiques. Le phénomène de la rétention de l’information dont les officiels gouvernementaux et les médias à capitaux publics avaient l’apanage n’a plus droit de cité. Puisqu’il est possible, pour toute personne ou tout personnage ayant accès à une information instantanément, de la publier sur le champ sur son compte d’un réseau social indiqué. L’enjeu, en pareille circonstance, consiste à souscrire à un devoir citoyen d’informer le grand public des acteurs du cyberespace. C’est sur les réseaux sociaux que des scandales concernant certaines autorités de la République ont été révélés. Le dernier cas en date étant celui du fiasco lié à l’échec à l’organisation de la grande messe du football africain. Plus de 1000 miliards de Fcfa ont été dépensés et dilapidés relativement à l’exécution des chantiers de la Can jusqu’ici non-réalisés. C’est aussi sur les réseaux sociaux qu’est débusqué le vrai visage des personnalités publiques et des autorités gouvernementales. Habitus gouvernementaux qui étaient, très souvent, dissimulés en raison du contexte d’antan lié à la pré-éminence du monolithisme médiatique. L’ancrage des techno médias dans la vie des concitoyens, au-delà des dérives verbales observées, présente un acquis majeur: l’accès à la floraison d’informations sur la vie de la nation tout entière.

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Mais au-delà de ce chassé-croisé informatif diffusé même par des quidams, il est idoine, voire impératif de distinguer, c’est un rappel, la graine de l’ivraie. Le bon et le mauvais, l’honorable et le déshonorable, le plaisant et l’exécrable se côtoient toujours dans la galaxie du cyberespace. Aux professionnels de l’information et de la communication, aux Hommes politiques, aux autorités publiques et aux compatriotes d’ici et d’ailleurs de ne point tomber dans le piège de la manipulation, de la désinformation et de la stigmatisation à outrance. Comme c’est, souvent, le cas lorsque l’on est en posture de diffusion du scoop sur la toile.

Le Don King

Mot à wou à wou!


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