A propos du drame de Ngarbuh, le gouvernement reconnaît que des militaires ont tué 13 civils dont 10 enfants et 3 femmes. Les résultats de l’enquête ouverte après ce tragique événement ont été publiés le 21 avril 2020.
Dans le compte rendu du rapport publié par le Ministre d’Etat, Ministre secrétaire général de la présidence de la République, Paul Biya ordonne l’arrestation d’un militaire, d’un gendarme, et des 10 membres du comité de vigilance. Le Chef de l’Etat a ordonné l’ouverture d’une procédure disciplinaire pour tous les militaires ayant participé à l’opération, l’exhumation des corps des victimes pour leur donner des sépultures dignes et le recensement des ayants droits pour indemnisations. 5 séparatistes ont été tués, au cours de cette tragédie.
Dans une publication sur Facebook, le Premier Secrétaire du PURS s’est exprimé sur les résultats de ce rapport d’enquête. L’homme politique, candidat à la présidentielle de 2018 souhaite qu’on sanctionne les responsables de l’armée. « C’est pourquoi en même temps que nous saluons l’aboutissement de cette enquête et les orientations données pour la suite, nous pensons que des sanctions exemplaires doivent aussi être infligées aux plus hauts responsables de notre Armée qui au lieu de s’impliquer pour la restitution de la vérité, ont plutôt contribué à la dissimuler ou à lui tordre le cou au point de mettre à mal l’image de cette institution auprès de l’opinion », écrit Serge Espoir Matomba.
Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la réaction.
Affaire du massacre de Ngarbuh !
Des dérives militaires de notre Armée avaient conduit au massacre de certains de nos compatriotes et frères dans un conflit qui n’a que trop duré dans le NOSO.
Enfin une enquête qui aboutit dans des délais raisonnables dans notre pays !
Quelle que soit la forme donnée aux conclusions de cette enquête initiée au plus haut sommet de l’Etat, des innocents qui n’auraient pas dû l’être ont été massacrés avec leurs biens par certains de nos soldats irresponsables. Rien ne peut justifier des bavures d’une telle gravité même en situation de guerre.
C’est pourquoi en même temps que nous saluons l’aboutissement de cette enquête et les orientations données pour la suite, nous pensons que des sanctions exemplaires doivent aussi être infligées aux plus hauts responsables de notre Armée qui au lieu de s’impliquer pour la restitution de la vérité, ont plutôt contribué à la dissimuler ou à lui tordre le cou au point de mettre à mal l’image de cette institution auprès de l’opinion.
Notre Gouvernement doit également avoir le courage politique d’adresser des excuses publiques à son peuple pour les erreurs commises.
Une pédagogie du respect des droits de l’Homme et de la Dignité humaine doit être constante dans notre Armée pour prévenir de pareils dérapages.
Ce n’est qu’à ces prix que notre société sera plus juste et que notre peuple aura le sentiment d’être au centre des priorités de notre État.