Dans une tribune publiée sur Facebook le lundi 24 août 2020, le premier secrétaire du Parti uni pour la rénovation sociale (PURS) fait une analyse sur la crise politique au Mali qui a abouti avec le départ du président Ibrahim Boubacar Keita.
L’homme note avec satisfaction que le putsch a eue lieu sans que le sang ne soit versé. Il note aussi l’onction populaire de ce putsch et souhaite que la junte militaire respecte les attentes placées en elle par le peuple malien.
Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la tribune.
LA CRISE MALIENNE NOUS RENSEIGNE SUR LA TRAJECTOIRE QU’UN PEUPLE SOUVERAIN PEUT DÉCIDER DE SE DONNER À UN MOMENT DE SON HISTOIRE PAR SA SEULE VOLONTÉ…
La crise Malienne en cours restera certainement dans les annales politiques de notre continent comme l’un des coups d’État n’ayant connu aucune effusion de sang.
Nonobstant les condamnations de formes et de principes de la CEDEAO et de certains pays de la communauté internationale qui condamnent ce coup d’État et, nous partageons ces positions, il est à remarquer que le peuple Malien semble avoir adoubé ce putsch militaire.
J’ai d’ailleurs envie de dire que ce putsch militaire est en train de muter en un putsch populaire au vue de la liesse d’un peuple qui a porté en héros son armée tel un héros venu l’en délivrer d’une emprise dont il s’accommodait plus.
C’est en cela qu’il faut dire et reconnaître qu’au-delà des moyens traditionnels connus de dévolution du pouvoir, le Mali aujourd’hui, semble nous renseigner sur la capacité d’un peuple souverain à donner et à reprendre son pouvoir quand il le souhaite, au cas où les termes du contrat avec son mandataire ne sont plus respectés.
Ce peuple-là, peut donc agir par procuration. Ce qui s’est passé au Mali est donc pour nous, un coup d’État populaire par procuration. L’armée ici, n’ayant été que le mandataire du peuple Malien pour cette fin.
Ce n’est donc pas un hasard si le peuple Malien accompagne et soutient les mutins dans la suite des opérations.
Toutefois, la question demeure celle de savoir si cette armée porteuse de caution populaire pourrait continuer d’être digne de la confiance d’un peuple Malien qui a soif de changement c’est-à-dire, de l’amélioration de ses conditions de vie?
Là est le débat et la suite de la transition devrait nous y apporter quelques renseignements.
Serge Espoir MATOMBA