Selon le Premier secrétaire du Peuple uni pour la rénovation sociale (PURS), l’interruption volontaire de la grossesse doit être dépénalisée par la loi camerounaise de manière à permettre à une jeune fille qui a « mûrement réfléchi » de décider ou non d’aller à terme. Lebledparle.com vous propose ci-dessous l’intégralité de son analyse.
Décider pour une jeune fille, une femme de mettre un terme à une grossesse est un choix douloureux et lourd de conséquences à la fois physiques et morales.
Pour une société aborder sereinement ce débat est une nécessité. Il est vrai que nous touchons là à des considérations éthiques, religieuses, à la liberté individuelle de disposer de son corps et à la nécessaire protection que doit la nation à tous ses enfants.
Mon propos n’est pas de banaliser cet acte mais justement de chercher à mieux l’encadrer afin de ne pas rajouter des drames aux drames.
Au Cameroun la loi pénalise l’avortement à part deux cas explicitement prévus
– lorsque l’avortement est justifié par la nécessité de sauver la mère d’un péril grave pour sa santé
– lorsque la grossesse résulte d’un viol ou d’inceste.
Malgré les interdits nous savons tous que se pratiquent tous les jours au Cameroun des avortements clandestins, mettant en danger la vie des femmes et enrichissant trop souvent de pseudo praticiens, sans qualification ni scrupules. Nous enregistrons également des taux record d’abandons de nouveaux nés, suite à des grossesses non désirées.
La réforme de la loi que je mets en débat viserait à élargir le droit à l’avortement en prenant en compte la volonté de la femme. Elle doit pouvoir choisir, dans les toutes premières semaines de sa grossesse d’aller à terme ou pas.
Si c’est son choix, mûrement réfléchi, la loi doit lui permettre de le faire en toute sécurité. Dépénaliser l’interruption volontaire de grossesse, au tout début de la gestation, permettra un vrai accompagnement médical.
Cela évitera le décès de nombreuses femmes, qui souvent désespérées avortent dans l’ombre, avec des conditions sanitaires déplorables. D’autres contractent des infections graves pouvant déboucher sur une stérilité définitive, les privant demain de grossesses désirées.
Naturellement, une extension du droit à l’avortement devra s’accompagner d’une meilleure information des jeunes filles, sur la sexualité et être complétée par un large accès aux différents modes de contraception.
A ce propos si l’usage du préservatif doit être encouragé car il protège des maladies sexuellement transmissibles, il faut aussi favoriser l’accès à la contraception féminine car la femme ne peut pas dépendre, que de la seule bonne volonté de l’homme. D’autant que certains, n’assument pas la grossesse qu’ils ont causée.
Au travers de ce questionnement que je pose en faveur d’une évolution de la loi sur l’interruption volontaire de grossesse, n’en déplaise à ceux qui refusent de débattre de cette question, il ne s’agit pas de « pousser aux crimes » mais au contraires de redonner l’espoir et le choix à des millions de femmes et de couples de notre pays.
C’est un hymne à la vie et au bonheur ! Ouvrons ce débat délicat sans tabou, ni a priori dans l’écoute et le respect mutuel !