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Session parlementaire de novembre : Voici le discours d’ouverture de Cavaye Yéguié Djibril

Le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, a conduit la cérémonie d’ouverture de la 3e session ordinaire de l’année législative 2024 ce 12 novembre. C’était en présence de nombreux membres du gouvernement et de ceux du corps diplomatique.

Cavaye Yéguié Djibril
Yaoundé le 12.11.2024 - Cavaye Yéguié Djibril préside la session parlementaire du mois de novembre - DR

Dans son discours d’ouverture, Cavaye Yéguié Djibril a rappelé le rôle crucial du budget de l’État pour 2025 dans la mise en œuvre des politiques publiques. Il a souligné l’importance d’aligner ce budget sur les orientations fixées par le président de la République dans sa circulaire.

Lire l’intégralité du discours de Cavaye Yéguié Djibril, président de l’Assemblée nationale :

– Excellences,
– Honorables Députés et chers collègues,
– Mesdames et Messieurs.

Je vous souhaite une chaleureuse bienvenue à l’Assemblée Nationale. Comme les précédentes du genre, la troisième session ordinaire de notre chambre qui s’ouvre ce jour pour l’année 2024, sera prioritairement consacrée à l’examen et au vote du budget de l’Etat au titre de l’exercice 2025. Pour rappel, les orientations ainsi que les priorités du futur budget sont consignées dans la circulaire signée par le Chef de l’Etat et récemment rendue publique.

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement.

Je ne doute pas un seul instant, que le programme économique, financier, social et culturel que vous présenterez bientôt aux élus, tout comme le projet de budget de l’Etat qui sera par la suite soumis à leur examen, je ne doute pas dis-je, que ces instruments seront conformes à l’esprit et à la lettre de cette circulaire présidentielle. Au-delà, je voudrais également vous rappeler le caractère sensible de l’année 2025, au regard de l’Election Présidentielle qui se profile à l’horizon.

Votre programme et le projet de budget sur lequel il sera adossé, devront à la fois consolider les acquis, mettre les camerounaises et les camerounais en confiance et susciter leur adhésion massive au plan de société du Chef de l’Etat. Il s’agit de tout mettre en œuvre pour un scrutin apaisé et sécurisé. Le Cameroun doit ainsi aborder l’exercice 2025 en toute sérénité. Je demeure convaincu qu’il est temps pour notre pays d’aller encore vers plus de prospérité et à coup sûr, vers le niveau des pays émergents. Des indicateurs probants me confortent dans cette conviction.

En effet, le Cameroun présente aujourd’hui des atouts nouveaux qui apporteront, je n’en doute point, une plus-value sur le chemin de sa croissance. Sans être exhaustif, il est loisible de constater que dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement, l’option de l’Import-Substitution connait de réelles avancées. Des initiatives fleurissent ainsi dans divers domaines de l’économie nationale.

De façon spécifique, après la remarquable dynamique constatée dans le secteur minier camerounais, sous la Très Haute Impulsion du Chef de l’Etat, le secteur industriel est en pleine expansion. La politique envisagée ici est de doter chaque commune d’une industrie. Il se développerait ainsi une chaine de valeur qui devrait permettre d’amorcer le passage de la mine à l’industrie. Une politique industrielle agressive qu’encourage et salue particulièrement la Représentation Nationale, ce d’autant plus qu’elle est porteuse d’espoir pour la jeunesse en quête d’emplois.

Il serait opportun, me semble-t-il, dans cette orientation, sans se départir des apports extérieurs, que l’essentiel des capitaux sociaux soient détenus par des nationaux. J’en appelle donc à leur sérieux et à leur patriotisme. Je souhaite également, s’agissant de l’industrie des matériaux de construction, que cette politique permette aux camerounais d’améliorer leur habitat à des coûts raisonnables.

Un autre atout nouveau et pas des moindres, l’offre agricole qui s’est sensiblement améliorée. C’est d’ailleurs dans cette perspective qu’il me plaît de relever ici, et pour m’en réjouir, l’embellie que connaissent depuis quelque temps, la production et la commercialisation du cacao au Cameroun. A l’instar du café et du coton, le cacao a fait et fera encore de beaux jours de l’économie nationale.

Je saisis d’ailleurs la présente occasion pour féliciter, solennellement, le Ministre du Commerce, Monsieur Luc Magloire MBARGA ATANGANA, pour sa brillante élection, à l’unanimité, au prestigieux poste de Président du Conseil International du Cacao. Une élection qui constitue une victoire diplomatique, une de plus, à mettre à l’actif du Président Paul Biya, Chef de la Diplomatie Nationale et artisan des mutations que connait la filière cacao au Cameroun.

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Monsieur le Ministre,

Un adage de chez-nous dit : « consommer le mouton, mais n’oubliez pas de qui vous le tenez ». C’est dire que si cette victoire est par ailleurs le résultat de votre dynamisme personnel, de votre know how et de votre entregent, vous ne devez ménager aucun effort afin de faire briller, en national et en international, la politique impulsée par le Chef de l’Etat dans la filière cacao dont vous avez désormais la charge mondiale.

Grâce à la restructuration menée par vos soins, le cacao camerounais a gagné en qualité et est devenu plus attractif sur le marché. Pour pérenniser cet important acquis, il faudrait envisager pourquoi pas, de nouvelles initiatives telles que : la professionnalisation des acteurs, l’arrimage à la modernité avec notamment l’introduction du digital et la sécurisation des transactions.

Il faudra également encourager la transformation locale, soutenir les efforts des producteurs afin de dépasser les trois cent mille tonnes de la dernière campagne. Comme le miel qui attire les abeilles, l’embellie dans la filière cacao, draine déjà de nombreux acteurs véreux. La Représentation Nationale, par ma voix, vous exhorte à veiller à ce que le cacaoculteur camerounais reçoive un prix juste et équitable à la vente de son produit. La lutte contre la corruption qui gangrène peu à peu la filière, devrait ainsi être un de vos chevaux de bataille.

Monsieur le Ministre, Monsieur le Président du Conseil International du Cacao, une fois encore : toutes nos félicitations.

L’offre agricole, mais aussi l’offre énergétique. La mise en production de manière totale et définitive du barrage de Nachtigal reste attendue. Selon les prévisions, avec ce nouveau barrage, le Cameroun devrait être un réseau unique, interconnecté entre le Sud et la partie septentrionale du pays. Le projet est donc porteur de beaucoup d’espoir autant pour les ménages que pour les entreprises.

Au regard du potentiel en la matière et de l’énorme demande, j’exhorte le Gouvernement à mettre en place toutes les infrastructures nécessaires, afin de résorber progressivement et définitivement une certaine crise énergétique. Au moment où le Cameroun entend booster davantage sa croissance, l’offre énergétique, en qualité et en quantité, est un facteur incontournable.

Mesdames et Messieurs,

A la suite des Très Hautes recommandations du Chef de l’Etat, les Petites et Moyennes Entreprises développent et ce depuis 2003, une dynamique de création qui a abouti à ce jour, à une augmentation spectaculaire du nombre de nouvelles entreprises. Vingt mille au total. Fait remarquable, 60% de ces entreprises sont créées par des jeunes.

Je souhaite que le Gouvernement leur apporte tout le soutien possible en leur facilitant l’acquisition des normes, la certification des produits et l’accès aux financements. Il faut relever pour le déplorer, que seulement 18% de la masse totale des crédits octroyés au secteur privé sont accordés aux PME, alors que ces dernières sont promotrices de 75% d’emplois décents au Cameroun. Pour être complet sur ce chapitre, je souhaite qu’il s’installe au Cameroun une véritable culture entrepreneuriale. Déjà en vigueur dans les universités, il est opportun, à mon sens, qu’elle s’étende dans les lycées et collèges.

Comment clore mon propos, sans évoquer les changements climatiques. Ils font le lit aux catastrophes naturelles et à l’insécurité alimentaire. Je faillirais certainement, en omettant de réitérer ici, la reconnaissance des populations victimes des inondations dans diverses localités du Cameroun, leur reconnaissance et leur gratitude à l’endroit du Couple Présidentiel, dont la sollicitude et les élans de solidarité restent jusque-là sans limites et sans égal.

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J’exhorte ainsi le Gouvernement à tirer toutes les leçons des récents tristes événements, pour asseoir des mécanismes adaptés en amont comme en aval, afin de mettre les compatriotes à l’abri des effets néfastes des catastrophes. A cet effet, il est souhaitable qu’une synergie d’action s’instaure, entre le ministère chargé de l’environnement et de la protection de la nature, avec les autres administrations concernées.

L’action prévisionnelle, avec les alertes et autres études d’impacts menée par le Ministère de l’Environnement, doivent ainsi être prises en compte. N’attendons pas que la catastrophe survienne. Ne dit-on pas que : Prévenir vaut mieux que guérir.

– Excellences,
– Honorables Députés,
– Mesdames et Messieurs.

A l’aube de l’exercice 2025, des dossiers particuliers, en cours ou à venir, doivent retenir davantage l’attention du Gouvernement. Nous avons déjà évoqué la prochaine élection présidentielle. Evoquons aussi :

– Le processus de décentralisation. Après la mise en place des organes et des nécessaires structures, le processus se trouve désormais dans une dynamique d’approfondissement et d’accompagnement des acteurs. A cet effet, la Représentation Nationale restera attentive à la mise en œuvre de deux initiatives. La première est l’opération spéciale de délivrance massive des actes de naissance décidée par le Président de la République. La phase en cours porte sur cinq cent mille enfants. Une action salutaire quand on sait qu’ils sont sept millions, des enfants camerounais qui n’ont pas d’acte de naissance.

La deuxième initiative porte sur la lutte contre le désordre urbain et la chronique insalubrité qui frappe les métropoles et villes du Cameroun. Assurément nos cités se meurent, étouffées par des montagnes d’ordures. Une action urgente et vigoureuse s’impose à cet effet.

– La Couverture Santé Universelle. L’implémentation de cette importante initiative du Chef de l’Etat se renforce de plus en plus sur le terrain. Les épidémies sont maitrisées, le Cameroun continue de garder son statut de pays libre de polio grâce à une vaste campagne de vaccination qui se déroule en synchronisation avec tous les Etats du bassin du Lac-Tchad et du Sahel.

S’agissant des infrastructures sanitaires, leur densification dans les dix régions et le relèvement des différents plateaux techniques sont à saluer. La principale conséquence ici est la réduction des évacuations sanitaires. C’est dire que les camerounais doivent faire confiance au système de santé de leur pays.

Cependant, il faudra veiller à la qualité de l’accueil, à la maintenance effective des équipements et œuvrer afin de circonscrire le déficit du personnel dans certaines formations sanitaires. Il faudrait aussi, Savoir tendre la main à la diaspora médicale afin qu’elle s’implique dans la consolidation de notre système surtout en ce moment où notre diplomatie médicale se développe largement dans l’ensemble
de la sous-région de l’Afrique Centrale.

Pour terminer, je voudrais parler brièvement de notre diplomatie parlementaire qui continue de séduire. Avec le soutien de la quasi-totalité des parlements membres, notre collègue et camarade l’Honorable AGHO Oliver Bamenju, vient d’être élu membre du Comité Exécutif des parlementaires de la Cour Criminelle Internationale et de l’Etat de Droit. C’était à l’occasion de la 45ème Assemblée de cette instance tenue au Pakistan en octobre dernier. Cher collègue, toutes nos félicitations.

En souhaitant plein succès à nos délibérations, je déclare ouverts les travaux de la 3ème Session Ordinaire Annuelle de notre Chambre au titre de l’exercice 2024.

– Vive l’Assemblée Nationale,
– Vive Son Excellence, Monsieur Paul Biya, Président de la République, Chef de l’Etat,
– Pour que vive le Cameroun, notre cher et beau pays.

Je vous remercie.


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