Pour le patron d’Equinoxe TV, il ne fait l’ombre d’aucun doute que ce soit Paul Atanga Nji derrière la lettre du gouverneur du Littoral, et que ce dernier en est juste le signataire.
Le président directeur général d’Équinoxe Télévision a réagi le 21 mars dernier à la correspondance du gouverneur de la région du Littoral, qui accuse son média de s’activer « avec véhémence dans l’apologie de la violence et de la déstabilisation qui consiste à présenter ou à commenter des faits très souvent malicieusement déformés avec un cynisme déconcertant, en vue d’attiser les passions dans l’espoir de susciter la révolte contre les institutions républicaines ».
Pour Severin Tchounkeu, les termes contenus dans la lettre son propre au ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji. Il précise aussi que c’est d’ailleurs le Minat qui a mis en circulation ladite correspondance lundi autour de 14 heures.
Lebledparle.com vous propose ci-dessous, la mise au point de Séverin Tchounkeu
Le ministre de l’Administration territoriale et le PDG d’Equinoxe Télévision au Cameroun, s’étaient déjà affrontés lors du massacres commis par l’armée camerounaises dans les régions anglophones en 2019.
Dans un point de presse le 9 mars 2019 à Yaoundé, Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale, avait accusé plusieurs médias, dont Equinoxe Télévision, de relayer l’activité d’ONG elles-mêmes qualifiées de « fabriques de faux rapports ».
Un rapport au cœur de la discorde
Particulièrement en verve, Atanga Nji faisait allusion à un rapport de Human Rights Watch, publié le 25 février de la même année, selon lequel l’armée camerounaise est responsable de la mort de 21 personnes à Ngarbuh, dans le Nord-Ouest anglophone.
Le ministre avait menacé de fermer lesdits médias au motif qu’ils « n’ont pas vocation à jeter de l’huile sur le feu » et que « le Cameroun n’a pas besoin de “radios des Mille Collines” ».
Piqué au vif, Sévérin Tchounkeu, le PDG d’Equinoxe Télévision, lui avait répondu le soir même sur le plateau de son journal de 20 heures. Il défendait le professionnalisme de ses journalistes.
« Nous sommes la seule télévision du pays à avoir dépêché des équipes [sur place] », plaidait énergiquement le patron de presse. « J’ajoute qu’en toute responsabilité nous avons décidé de ne pas diffuser une bonne partie des éléments récoltés sur le terrain », indiquait-il.
Il précisait enfin qu’il a été « heurté » qu’il ait été fait référence à la Radio Mille Collines de sinistre mémoire, qui joua un rôle dans le déclenchement du génocide des Tutsis au Rwanda.