Dans le sillage de l’annonce du passage du Fcfa à l’Eco dans la zone économique UEMOA, le politologue Siméon Roland Ekodo Mveng a publié une réflexion dans laquelle, il pense qu’on ne peut pas échapper à une décolonisation monétaire comme c’était le cas lors des décolonisations politiques en Afrique, à la fin des années 50 et au début des années 60.
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Au-delà de la résistance panafricaniste,la décolonisation monétaire dans le pré carré est un processus irréversible en raison de la critique occidentale (Italie, Allemagne, Gilets Jaunes et États-Unis) de la françafrique et de la montée en puissance des pays émergents dans les échanges avec le continent. Les équations rampantes de quelques derniers suppôts ne pouvant plus divertir la vigilance des sociétés civiles et des partis de gauche engagés dans la transition monétaire. Ici, l’idée d’une dévaluation n’étant qu’une intimidation et un chantage émotionnel visant à dramatiser la sortie de l’enclos colonial comme étant, un saut dans le vide préjudiciable aux candidats mal préparés aux fluctuations du marché financier international et des bourses de valeur. Toutes les économies sont D’ailleurs en butte à l’inflation y compris celles qui ont un droit de tirage spécial des devises. Il faut donc considérer la suppression annoncée du FCFA comme une victoire d’étape.
Motif pris de ce que, la révolution passive est d’abord un changement de mentalités au centre et à la périphérie. Ensuite parce que dans l’analyse cognitive, la disparition d’un nom dégradant comme le (FCFA) Franc des colonies françaises renvoyant à la servitude emporte forcément des effets d’autonomie symbolique. Par dévers nos extases libertaires et les revendications légitimes des ultra nationalistes à la déconnexion radicale et immédiate avec ce système d’exploitation, on ne peut rationnellement récuser de manière lapidaire que la suppression du compte des opérations ou encore la résolution de ne point retenir des taux d’intérêt en métropole ne sont pas des actifs louables dans la gestion courante des crédits au sein de l’UEMOA ou des autres États qui suivront le pas.
En outre, dans l’hypothèse où le Nigeria et le Ghana contestent L’ECO en arguant la mainmise de la France; ou encore qu’en Afrique centrale un pays comme la Guinée équatoriale en réaction au contentieux sur les Biens mal acquis décide de battre monnaie et de l’introduire dans son circuit financier, ces retraits unilatéraux vont certainement entraîner d’autres populismes en mal de légitimité électorale chez certains acteurs dans leur ruse contre un géant fragilisé et obligé de se suicider ou de manœuvrer à l’ombre en espérant au moins que cette décision officielle pourra réduire le sentiment anti-Français.
Que certains nostalgiques et afropéssimistes ne concluent donc pas rapidement à la tromperie sur la marchandise. Tout le monde peut être floué finalement. D’autres rebondissements de cette affaire pourront être intrinsèques aux élections en perspective en France et dans certains pays en Afrique au sud du Sahara. Halte donc aux conclusions qui n’intègrent pas les conjonctures géopolitiques et la sociologie des acteurs de demain.
Siméon Roland Ekodo Mveng