Siméon Roland Ekodo Mveng : « la régulation médiatique ne saurait se réduire à un simple exercice de mise en demeure de la parole publique »

Dans une sortie médiatique, la semaine à Douala le ministre de l’administration territoriale (MINAT) Atanga Nji accuse des médias de la capitale économique d’organiser des débats pour « saper l’action gouvernementale, saper le moral des forces de défense et de sécurité ». Le politologue Siméon Roland Ekodo Mveng a saisi cette occasion pour faire une brève sociologie des médias dans un contexte de démocratie libérale. Lebledparle.com, vous propose l’intégralité de la chronique. Bonne lecture !

BRÈVE D’UNE SOCIOLOGIE DES MÉDIAS EN DÉMOCRATIE LIBÉRALE.

Dans le respect de l’éthique et de la déontologie, les médias en tant que fille de la démocratie peuvent aborder sans fioriture ni concession tous les sujets de la vie courante. Exception faite aux débats portant atteinte à la vie privée, au secret défense, à la sûreté nationale, à l’appel à la sédition ou à la critique révisionniste. Bien plus la régulation audiovisuelle ne saurait se réduire à un simple exercice de mise en demeure de la parole publique ou à une inflation administrative des textes de lois sur les restrictions et sanctions des contrevenants à la police éditoriale et à la licence des mots. Ailleurs, elle s’articule également autour des sanctions positives. Il faut entendre ici, les subventions accordées aux groupes de presses publics et privés, les bons d’impôts et facilités fiscales octroyés aux opérateurs et directeurs de publications, les aides techniques et les offres de formation…Contrairement aux propensions uniformisantes ou aux tentatives de musèlement des hommes de médias ou de leur accommodement avec la pensée dominante ou avec les partis de l’opposition, on relève dans chaque pays des presses à gages, des journaux satiriques, des médias anti-système, des organes pro-régime et des revues à scandales…