À travers une décision prise le directoire national et l’instance de disciplinaire du MRC, l’Avocate Michèle Ndoki n’est plus militante de ce parti de l’opposition dirigé par Maurice Kamto. Dans une publication, l’analyste politique Siméon Roland Ekodo Mveng mène une réflexion sur cette exclusion.
La sanction se justifie
Le spécialiste de science politique identifie la difficulté liée à la gestion des oppositions, et des divergences au sein des organisations de façon globale, mais surtout, des partis politiques.
« L’exclusion de Me Ndocki au sein du MRC principal parti d’opposition du Cameroun peut être justifiée par des motifs disciplinaires classiques. Mieux, elle pourrait être motivée par une anticipation stratégique du directoire qui pourrait avoir des preuves matérielles de son instrumentalisation, voire de son infiltration par un régime enclin à diviser et à fragiliser cette formation en suscitant des candidatures fantoches ou alors des cadres qui provoqueront la balkanisation dudit regroupement politique avant 2025 », écrit Siméon Roland Ekodo Mveng.
L’écocitoyen du village global envisage même une upécisation du MRC. « La tactique étant de l’utiliser comme un pion, qui discute l’éligibilité du professeur Kamto à la prochaine consultation du parti selon son interprétation hétérodoxe des textes en vigueur. Une approche stratégique qui, consciente de son incapacité à prendre les rênes du pouvoir à la tête du parti du centre droit, l’entraînera plutôt à un contentieux administratif. Peut-être même en créant un courant proche du régime ou une aile MRC Ndocki bénéficiant du soutien administratif (selon le schéma upéciste) qui la préfère comme concurrente modérée par rapport au redoutable pape du droit », ajoute-t-il.
Une décision politiquement incorrecte
Même si l’exclusion est justifiée du point de vue disciplinaire, le politologue la trouve politiquement incorrecte dans la mesure où le MRC a donné le bâton aux gens pour les chicoter. « Maintenant, du point de vue de l’analyse symbolique et dans le contexte camerounais, son exclusion n’est pas politiquement correcte. Elle ne se présente pas bien à défaut de donner le bâton à ceux qui voudront y voir un dégagement ethnique de l’avocate Douala et des non Baham dans un commerce politique bamileke. Elle pourrait aussi se convaincre dans ses fantasmes et prétentions que sa candidature annoncée faisait peur au président Maurice Kamto qui aurait peur de l’affronter dans un corps-à-corps et qui trouve un viatique autoritaire pour la mettre hors de course », estime-t-il.
« Cette exclusion pourrait aussi donner l’impression après le départ de Paul Éric Kingué, Ndjamen, Ékoka, Franck Hubert Ateba, Médard Lipot…que le directoire de ce parti sous la houlette du ministre kamto est incapable de gérer les ressources humaines, de retenir les talents, ou finalement serait inconfortable en présence des leaders charismatiques qui ne chantent pas ses louanges. Donc en termes d’image ça renverrait aux modes de gestion sultanique du pouvoir », conclut-il.