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Siméon Roland Ekodo Mveng : « Un cyber-militant devrait distinguer le régime politique qu’il combat à la République »

drapeau profane

Le politologue, Siméon Roland Ekodo Mveng, dans une tribune libre publiée sur son mur Facebook, le samedi 4 janvier 2020, désapprouve la sortie de Max Séniors, cyber-activiste de la diaspora hostile au régime politique de Yaoundé, qui dans une vidéo en circulation sur les réseaux sociaux a profané le drapeau du Cameroun.


drapeau profane
Drapeau déchiré par Max Seniors – capture photo

Peu importe le différent politique entre les acteurs politiques, il ne faut pas porter atteinte aux emblèmes de la République. Ils sont au-dessus de toute considération politique. « Un cyber-militant, même épris de changement d’ordre gouvernant devrait distinguer le régime politique qu’il combat à la République ; entendue comme chose commune et non propriété des élites dirigeantes du moment. Votre reconnaissance comme discutant légitime au débat inclusif sur le Cameroun actuel avant l’avènement de la forme d’État ou de la république que vous souhaitez vivement commence d’ailleurs par votre déférence à l’hymne, aux armoiries, au drapeau de l’heure. Le syndicalisme anarchiste ou marxiste est une démarche qui jette le discrédit sur ses auteurs, et notamment sur la noblesse de vos revendications portant sur la réforme institutionnelle ou sur l’égale distribution des richesses de la nation », écrit Siméon Roland Ekodo Mveng.

Lebledparle.com vous propose de lire l’intégralité de la tribune.

Une opposition dans son essence d’alternative à l’establishment n’a pas vocation à rivaliser de vice et d’immoralité avec le régime en place. Le libertinage incivique qui consiste désormais à vandaliser les institutions ; à brûler, à marcher sur le drapeau ou à le déchirer ne fait pas la preuve de sa responsabilité morale et sa présomption à gouverner parcimonieusement le patrimoine immatériel de l’État et les ressources nationales.

Aussi, un citoyen convaincu de patriotisme ne peut tenir pour argumentaire qu’il ne condamne pas une profanation des emblèmes et des sceaux de l’État parce que les partisans de l’autre bord politique s’indignent sélectivement ou presque jamais devant les fautes de gestion d’un système éminemment blâmable. C’est un faux-fuyant éthique et juridique. D’abord parce qu’on n’adoube pas un fléau, on l’éradique. Ensuite parce qu’une morale bien établie est linéaire et applicable à tous selon la perspective kantienne du « agis toujours de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée en règle universelle et toujours se poser la question et si tout le monde en faisait autant ».

Un cyber-militant, même épris de changement d’ordre gouvernant devrait distinguer le régime politique qu’il combat à la République ; entendue comme chose commune et non propriété des élites dirigeantes du moment. Votre reconnaissance comme discutant légitime au débat inclusif sur le Cameroun actuel avant l’avènement de la forme d’État ou de la république que vous souhaitez vivement commence d’ailleurs par votre déférence à l’hymne, aux armoiries, au drapeau de l’heure. Le syndicalisme anarchiste ou marxiste est une démarche qui jette le discrédit sur ses auteurs, et notamment sur la noblesse de vos revendications portant sur la réforme institutionnelle ou sur l’égale distribution des richesses de la nation.

Dans un contexte de confusion et de manipulation, cette violence symbolique ne contribuera d’ailleurs pas à rallier les acteurs sceptiques à votre cause ou à rehausser l’image du candidat et de la formation politique à qui vous dédieriez votre engagement militant. Au-delà du populisme pseudo charismatique et, malgré la nervosité ambiante avec des esprits surchauffés enclins à une course aux armements inter partisans ou ethno politiques, il convient néanmoins de rappeler aux néophytes du marché électoral et aux commerçants du chaos que le débat démocratique idéal aujourd’hui ne peut se départir d’une civilisation des comportements et d’une sportization des joutes politiques au sens éliasien. Voulez-vous sérieusement changer un absolutisme de droite par une tyrannie de gauche ?

Siméon Roland Ekodo Mveng, Politologue

Pour approfondir :   Crise Anglophone: Que devient Bamenda depuis la levée du couvre-feu par le gouverneur ?

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