Le pétrole va certainement bouillir à plus de 1000° ce mercredi à la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH). Un conseil d’administration extraordinaire de cette Société en charge des Hydrocarbures se tient aujourd’hui au Secrétariat général de la présidence de la République. Cette réunion, initialement prévue le 17 juillet et reportée, et « reprogrammé » par le PCA, Ferdinand Ngoh Ngoh, pourrait marquer un tournant décisif pour l’entreprise avec la possible nomination d’un nouvel administrateur directeur général (ADG), selon les informations qui sont sussurées à Yaoundé. En effet, ces assises auraient pour principal point à l’ordre du jour, la nomination d’un nouvel ADG. En clair, Il serait donc question de débarquer Adolphe Moudiki.
Ce dernier, devenu une véritable figure indéboulonnable, ayant avalé plusieurs décennies à la SNH, est absent de son bureau depuis plusieurs mois pour des raisons de santé. Une note de service datée du 4 mars dernier indique qu’il a délégué certaines de ses fonctions à Igor Soya Bissaya, conseiller N°2, pour une période de trois mois, une échéance désormais dépassée.
Cette situation semble créer des tensions au sommet de l’État, exacerbées par des relations déjà tendues entre Moudiki et le président du Conseil d’administration (PCA), Ferdinand Ngoh Ngoh. Le 17 juillet, une tentative de destitution de Moudiki a échoué, ce dernier ayant empêché l’accès aux locaux de la SNH aux administrateurs, humiliant par la suite le PCA.
Echec de la médiation présidentielle à la SNH
D’après le journal La Nouvelle du 23 juillet 2024, le président de la République aurait appelé à une résolution pacifique du conflit, incitant les deux parties à s’entendre. Cependant, souligne notre confère, une tentative de réconciliation a échoué lorsque Moudiki a refusé l’entrée de sa résidence à Ngoh Ngoh.
La SNH, créée le 12 mai 1980, est un acteur clé du secteur pétrolier camerounais, avec un portefeuille comprenant des entreprises telles que Tradex, Hydrac, Cotco, Chanas assurance, et Perenco Cameroon. Moudiki, à 86 ans et après 31 ans à la tête de la SNH, semble réticent à abandonner son poste. Cependant, les événements récents suggèrent que son départ pourrait être imminent.
Alors que la bataille pour le contrôle de la SNH se poursuit, avec des enjeux notamment autour de la représentation au sein de Cotco, l’entreprise gérant le pipeline Tchad-Cameroun, l’issue de ce conseil d’administration extraordinaire est très attendue. Le silence de Paul Biya, qui n’a pas pris position publiquement, laisse planer l’incertitude sur l’issue de cette lutte de pouvoir.