Ils ont tous quitté leur confort habituel par instinct de survie pour embrasser la route de l’aventure qui les a conduit jusqu’à Ebolowa.
Leurs vies en sécurité loin des enlèvements et des tueries qui font le quotidien des zones en crises du Nord-ouest et du sud-ouest, adultes, jeunes et enfants, ils ont trouvé refuge pour certains chez des amis et connaissances ; mais pour d’autres, faudra compter sur la providence.
Leur arrivée brusque dans l’un ou l’autre cas pose l’épineux problème de leur subsistance : il faut manger pour vivre et ce n’est pas toujours la chose la plus facile qui soit dans ce coin du pays où l’argent et l’emploi ne courent pas les rues.
Sur haute instructions du Ministre des affaires Sociales, un fichier de recensement de toutes ces populations a été ouvert dans tous les centres sociaux de la région, 26 au total : en attendant la globalisation des chiffres, le seul centre d’Ebolowa Ier comptabilise 600 âmes en quête d’assistance.
Des aliments, des soins de santé, des logements (pour certains) ils en ont tous besoin et pour les plus jeunes en plus, ils doivent retrouver le chemin de l’école pour recevoir comme d’autres de leur génération la connaissance qui leur ouvrira les portes d’un avenir à l’abri du besoin : mais comment y parviendront-ils ?
A Ebolowa comme à Garoua Boulay, tout Camerounais est chez lui, je vous le concède, mais la mauvaise foi serait de feindre ignorer les besoins de ces hommes, femmes et enfants qui n’ont pas demandé à quitter leur « chez soi » pour « errer » dans une région qui leur était jusqu’ici inconnue sans emploi, sans ressources et surtout sans appui.