L’annonce de l’entrée en vigueur de la taxe sur le téléphone portable et tablettes le 15 octobre prochain continue de susciter des réactions au sein de la classe politique. Le premier secrétaire du PURS n’est pas resté indiffèrent et s’est prononcé dessus à travers une tribune sur Facebook le mardi 13 septembre 2020. « Nous dénonçons le fonctionnement des services des douanes et demandons la réforme de l’administration douanière qui ne s’adapte pas à l’évolution des IT », écrit Matomba.
LIGNE ROUGE SUR LA TAXATION DOUANIÈRE DE LA TÉLÉPHONIE MOBILE.
Entre 2001 et 2005 les recettes douanières sur les importations des téléphones portables étaient de 24 milliards l’année. En 2017 ce montant est passé à 500 millions par an. La mesure de taxation douanière sur la téléphonie mobile n’est pas mauvaise en elle-même. C’est la manière qui pose problème. Car, l’État doit être Capable de diversifier les ressources pour que le citoyen ne ressente pas sur lui le poids et la charge des impôts. Puisque c’est de cela qu’il s’agit.
Les pays comme le nôtre qui jouissent encore d’une certaine virginité économique ne peuvent pas adosser l’économie à la taxation. Quand on veut prélever, il doit se faire une entente entre les opérateurs du secteur et le gouvernement. Pour que cela soit compensable dans l’air qui est vendu aux citoyens. L’Etat récupère de l’argent à travers ce mécanisme. Il est donc un tout petit peu absurde d’entendre dire que pour un téléphone acheté, l’État prélève directement 33% de taxes.
Dans cette mesure, nous critiquons surtout la substitution du trésor public à un privé.
Le gouvernement l’a fait dans le cadre des assurances autos et à ce jour aucun bilan n’est disponible.
Au moment où se font les débats, personne ne connait la société qui va se charger du recouvrement des droits de douane sur les téléphones et smartphones.
La mesure présente une kyrielle de limites, notamment en matière de garantie chez un fournisseur. Par exemple, vous commencez à payer les droits de Douane, 4 mois plus tard le téléphone présente une anomalie et le fournisseur change le téléphone. Devriez-vous payer de nouveaux droits de Douane sur ce téléphone? A ce niveau, des réponses claires doivent être apportées.
Il faut également évoquer le fait qu’au Cameroun, l’État pense n’avoir que des droits et non des obligations. Pour preuve, pour sécuriser les recettes fiscales, il trouve des moyens.
Nous dénonçons le fonctionnement des services des douanes et demandons la réforme de l’administration douanière qui ne s’adapte pas à l’évolution des IT. En réalité, cette prérogative de collecte des droits de douane revient à la douane Camerounaise.
Nous demandons que la grille tarifaire applicable en fonction des marques de téléphones soit communiquée aux usagers.
En achetant un téléphone, chacun doit savoir le montant approximatif des droits de douane sinon il reviendra à la société privée le libre choix de fixer les bases de calcul et appauvrir les Camerounais.
Ceci entrainant cela,
L’État devrait penser à mettre en place un fond de soutien pour la fabrication locale des téléphones portables et smartphones au lieu de toujours dépendre de l’extérieur
Pour finir, nous espérons que cette mesure de taxation profite à Camtel. Car, il faut voir en elle l’occasion de développer davantage le téléphone fixe dans notre pays.