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Tchad – Cameroun : Une guerre ouverte évitée de justesse

L’enlèvement du lamido de Bougoudoum par des éléments armés tchadiens a sérieusement mis à mal les relations diplomatiques entre le Cameroun et le Tchad, frôlant une crise majeure qui aurait pu déboucher sur un conflit ouvert.

Paul BIYA reçoit Mahamat Idriss Deby du Tchad
Illustration: Paul BIYA reçoit Mahamat Idriss Deby du Tchad - DR

Après une semaine de captivité, le lamido de Bougoudoum, Sa Majesté Voutsou Dairia, a été libéré aux premières heures de ce 25 novembre 2024. L’autorité traditionnelle est rentrée saine et sauve dans son palais. Cette information a été confirmée par la Crtv qui a cité Le préfet du Mayo-Tsanaga. L’autorité administrative a salué les efforts déployés pour mettre fin à cette épreuve.

D’après News du Camer, il s’agit là d’un aboutissement d’une affaire qui a failli devenir une crise diplomatique. En effet comme le confirme l’œil du Sahel, le lamido a certes été capturé par des hommes armés, mais pas des éléments de Boko haram, comme c’est le cas généralement dans la région. « Le 19 novembre 2024, le lamido de Bougoudoum, Sa majesté Voutsou Dairia, a été enlevé par des Tchadiens, à la suite d’une attaque dont ont été victimes des populations tchadiennes de retour du marché hebdomadaire de Gobo », écrit le journal de Guibai Gatama.

« Tout commence le lundi 18 novembre 2024, vers 15h, lorsque des Tchadiens, revenant du marché hebdomadaire de Gobo au Cameroun, tombent dans une embuscade tendue par des hommes armés au niveau du village de Goumma, une petite bourgade située dans le canton de Mouzoi. Les victimes sont minutieusement dépouillées », poursuit le trihebdomadaire L’œil du Sahel. Au Tchad, la radio nationale dresse le bilan : « un mort et sept blessés, dont deux femmes ».

« Sur ces entrefaites, le lamido de Bougoudoum est molesté puis arrêté par des hommes de la communauté Mousseye de Holom-Gamé au Tchad. Le lamido s’en sort avec une jambe fracturée. Ses bourreaux l’accusaient qui l’accusait de complicité dans les vols de bétail à répétition, entre le Tchad et le Cameroun », relate News du Camer.

La carte diplomatique

Le préfet du Mayo-Tsanaga s’est aussitôt mobilisé pour éviter que le feu s’embrase, apprend-on. « La situation a été portée à la haute attention de la hiérarchie, qui a d’ores et déjà entrepris des démarches auprès des autorités tchadiennes afin que le lamido regagne notre pays dans les meilleurs délais », a-t-il indiqué. Depuis son lit d’hôpital, le leader traditionnel a eu l’occasion de donner sa version des faits, sur les antennes de la radio tchadienne : « J’ai été informé par téléphone, vers minuit, qu’une personne de mon canton était décédée dans le village de Holom-Gamé. J’ai donc immédiatement contacté le sous-préfet et le commandant de brigade. Le matin, je me suis rendu sur les lieux avec un chef de mon canton. Cependant, dès que les gens ont aperçu mon véhicule, ils ont commencé à crier. Lorsque j’ai interrogé les gendarmes présents sur place, ils m’ont répondu qu’ils avaient terminé leur constat. J’ai voulu m’adresser à la population, sans réaliser que celle-ci venait du Tchad. J’ai entendu une personne dans la foule dire que si c’est le lamido de Bougoudoum, il fallait qu’on l’exécute ou qu’on l’emmène avec eux (SIC). J’ai alors répondu que je venais simplement pour comprendre la situation. À cela, il a répliqué en disant que j’étais le grand voleur. C’est étrange, car en tant que chef de canton, je ne peux pas demander à ma population d’aller voler », rapporte-t-il. « Cela a conduit à ce que je sois agressé physiquement par cette foule », a-t-il conclu, justifiant ainsi son état physique.

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Pour libérer S.M Voutsou Dairia, ses ravisseurs ont posé des conditions dont le versement de compensations financières. Les négociations se sont déroulées entre le Cameroun et le Tchad, jusqu’à ce que le lamido soit remis aux autorités tchadiennes. Rien n’a filtré des conditions de libération. Toujours est-il que le lamido qui se trouve sous soins à l’hôpital de Bongor est pris en charge par les autorités tchadiennes. Entre temps, le 20 novembre dernier, le préfet du Mayo-Danay a appelé les populations au calme, les rassurant que les hautes autorités camerounaises s’activaient à une issue favorable et pacifique. Ça y est.

Avec News du Camer


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